I-6 Le poids du secteur des mines et des carrières
dans le PIB
La valeur ajoutée du sous-secteur extractif a
augmenté de 35,7 milliards de FCFA soit 1,8% en 2021 par rapport
à 2020. Cette croissance est en baisse (-1 point) comparativement
à celle de 2020 (36,7%). De 2012 à 2021, la valeur ajoutée
a progressé annuellement à un rythme de 11,7%. Sur la
période de 2012 à 2015, la contribution des mines et des
carrières à la formation du P11B a évolué en dents
de scie comme l'indique le tableau N°7. De 2015 à 2021, cette
contribution a connu deux phases que sont :
? une croissance de 2015 à 2020 impulsée par la
production d'or, qui bénéficiait d'un cours moyen d'once d'or sur
le marché international en nette croissance ;
? une régression de 2020 à 2021 qui se justifie
par une baisse du cours de l'or sur le marché
international (- 0,1% en 2021). La contribution des industries
extractives dans le P11B en 2021 est de 18,3%.
Tableau 7: Contribution des industries
extractives au produit intérieur brut aux prix courants (en milliards de
FCFA)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
2021
|
VA
|
737,9
|
592,7
|
627,9
|
599,0
|
698,9
|
865,2
|
964,8
|
1
|
1963,4
|
1999,1
|
extraction
|
|
|
|
|
|
|
|
183,2
|
|
|
PIB
|
6
|
6
|
6
|
6
|
7
|
8
|
8
|
9
|
10322,3
|
10945,1
|
|
413,1
|
640,1
|
884,5
|
995,3
|
605,1
|
191,3
|
817,1
|
479,0
|
|
|
Source . · Comptes nationaux 2021/
INSD
Tableau 8: Contribution des industries extractives
au produit intérieur brut en volume aux prix de l'année
précédente chainés(en milliards de FCFA)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
2021
|
VA
|
514,0
|
558,1
|
626,3
|
599,0
|
621,3
|
780,2
|
882,6
|
878,6
|
1
|
1
|
extraction
|
|
|
|
|
|
|
|
|
101,6
|
209,4
|
PIB
|
6
|
6
|
6
|
6
|
7
|
7
|
8
|
8
|
9
|
9
|
|
098,9
|
452,2
|
731,4
|
995,3
|
412,1
|
871,9
|
391,8
|
869,1
|
040,3
|
664,7
|
Source . · Comptes nationaux 2021 /
INSD
49
Tableau 9: Structure en pourcentage du PIB en
volume aux prix de l'année précédente chainés par
secteur d'activité
SECTEURS
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
2021
|
Primaire
|
23,5
|
23,8
|
23,7
|
22,1
|
22,3
|
20,4
|
21,0
|
20,1
|
18,9
|
16,2
|
Secondaire
|
26,2
|
26,6
|
25,5
|
25,5
|
24,1
|
24,8
|
25,8
|
24,8
|
29,9
|
33,1
|
Extraction
|
9,9
|
11,8
|
9,6
|
8,4
|
8,4
|
10,9
|
11,2
|
10,3
|
15,4
|
19,5
|
Tertiaire
|
41,4
|
40,2
|
41,9
|
43,2
|
44,4
|
43,8
|
43,3
|
44,4
|
41,6
|
42,2
|
|
8,9
|
9,4
|
9,0
|
9,2
|
9,2
|
11,0
|
9,9
|
10,7
|
9,6
|
8,4
|
Impôts et taxes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PIB
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Comptes nationaux 2021 / INSD
I-7 L'exploitation artisanale de l'or, une source
importante de revenus pour les populations
En 2017, plus de 70 % de la population du Burkina Faso
habitaient dans des zones rurales (Banque Mondiale, 2018), dont la plupart
dépendent de l'agriculture de subsistance ainsi que de l'élevage
de bétail. Une autre source importante de revenus de ces populations est
l'exploitation artisanale de l'or. Au niveau de l'exploitation artisanale de
l'or, le nombre d'exploitants est estimé à environ 1,3 million
(PNUD, 2017). L'enquête de l'Assemblée Nationale du Burkina Faso
(AN, 2016) situait le nombre de sites d'orpaillage à 1 000 tandis que
l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD)
l'estimait à 448 sites (INSD 2017). Parmi ces sites, seulement environ
160 avaient une autorisation d'exploitation artisanale ; tous les autres sites
exploitent sans autorisation. Néanmoins, l'orpaillage, dans son ensemble
est une activité informelle qui offre des moyens de subsistance à
un nombre considérable de personnes, même si l'orpaillage est
entrepris dans des conditions précaires et avec des risques
économiques et sanitaires élevés. Plusieurs milliers de
personnes vivent et travaillent sur certains des plus grands sites d'extraction
et certains sites existent depuis des années, voire des décennies
(Guéniat, 2015 ; Mégret, 2008 et Werthmann 2010). En somme, dans
tous les cas, qu'il s'agit de la production artisanale ou industrielle, le
modèle de l'exploitation minière au Burkina Faso est
demeuré le schéma de l'exportation de matières
premières issues des industries extractives. Le secteur minier
bénéficie des plus importants investissements étrangers
(BNP Paribas, 2018). Malgré la contribution à l'économie
nationale, il ressort que la concurrence entre l'activité d'exploitation
artisanale et industrielle des substances de mines avec les activités
agricoles et pastorales, à laquelle s'ajoute une pression
démographique de plus en plus forte sur les terres devient une source
principale de conflits (CIFOEB, 2020).
50
En effet, au Burkina Faso, l'activité extractive a
été une des causes des remous et des revendications ces dix (10)
dernières années au niveau des populations des
collectivités qui abritent des projets miniers en exploitation. En
outre, de plus en plus des voix se font entendre pour exiger une exploitation
des ressources minières qui profite à tous les citoyens. Pour
pallier aux difficultés rencontrées par le secteur extractif, le
Burkina Faso va entreprendre un certain nombre de réformes notamment la
ratification en 2008 de l'initiative pour la transparence des industries
extractives (ITIE) et l'adoption en juin 2015, d'un nouveau code minier, avec
comme objectif une répartition équitable des retombées
économiques du secteur.
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