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Operationnalisation de la strategie nationale du contenu local dans le secteur des mines au Burkina Faso


par Dramane TRAORE
Université Thomas Sankara du Burkina Faso - Master II en Intelligence Economique et Développement International  2023
  

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III-1 Réforme des cadres législatifs et réglementaires

Au cours des années quatre-vingts (80) et quatre-vingt-dix (90) la réforme des cadres législatifs et réglementaires visant à instaurer une meilleure harmonisation et à favoriser une plus grande stabilité du secteur minier en Afrique a contribué à créer un climat plus propice aux investissements étrangers (Campbell 2004). Des études de cas, sélectionnées par l'auteur lui ont permis d'identifier trois générations de codes miniers, socle des politiques de développement de contenu local. L'auteur explique que la première génération de codes miniers, introduite au cours des années quatre-vingts (80), s'est traduite par un processus de libéralisation très rapide du secteur minier africain, accompagné d'un retrait massif et programmé de l'État de ce domaine d'activité. Pendant les années 90, suite aux recommandations de la Banque mondiale qui cherchait à pallier certains problèmes engendrés par l'expérience de la décennie précédente, un nouveau cadre de régulation des activités minières en Afrique sera mis en place.

La deuxième génération de codes qui en résulte selon Campbell (2004), est caractérisée par un début de reconnaissance de la nécessité de « re-réglementer » le secteur afin de compenser le retrait massif de l'État. Elle conclut que la troisième génération de codes miniers va se mettre en place à

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la fin des années quatre- vingt-six (86) avec une période de « re-réglementation » dans laquelle les États locaux sont graduellement amenés à jouer un rôle de facilitateur et de régulateur. Si dans certains pays, des avancées ont été enregistrées en termes de retombées au profit des populations, force est de constater que ces codes miniers ont été décriés par des organisations de défense des droits des citoyens.

On estime que 90 % des pays riches en ressources naturelles ont adopté une forme de politique sur le contenu local et que l'augmentation du contenu local est une priorité élevée pour ces gouvernements. La plupart des pays qui adhèrent à l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) se sont dotés de politiques sur le contenu local ou de dispositions y afférentes dans les lois ou les contrats. En Afrique on peut citer entre autres, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Nigéria, la République du Congo, Sao Tomé-et-Principe, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et la Zambie. Ces pays ont adopté différentes définitions ou approches relativement au contenu local, par le biais d'exigences dans les lois ou les contrats individuels, ou sous forme de politique. Mais dans l'ensemble ces politiques et dispositions visent généralement à promouvoir davantage d'emplois pour la population locale, à stimuler l'économie, à faciliter le transfert des technologies et à renforcer les compétences de la main-d'oeuvre locale. Elles visent souvent à accroître l'emploi et les formations à l'échelle locale au profit des employés locaux, offrant aux entreprises nationales des possibilités en matière de sous- traitante ou de prestation de services dans le cadre de projets extractifs, ou en assurant l'approvisionnement en produits locaux utilisés dans les activités extractives (ITIE, 2018).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault