évaluer la contribution de projets de scolarisation non formelle au système scolaire au Burkina Faso. Cas de la stratégie de scolarisation accélérée/passerelles (SSAP) de 2015 à 2019.par Mamoudou TAO Ecole supérieure de microfinance de Ouaga 2000 - Master 2 en gestion de projets 2019 |
2. Des auteurs ont tenté de trouver une explication à ce phénomène.Pour Guba6 (1972) cette situation serait attribuable à la difficulté éprouvée par les évaluateurs à bien cerner la spécificité de la démarche d'évaluation de programme. Ainsi, les évaluateurs comprendraient mal le processus permettant d'identifier les critères qui devraient être logiquement liés au contexte du programme et à celui de son évaluation. Guba (1972) et Scriven (1995) introduisent qu'il y aurait un processus spécifique à l'évaluation et que ce serait une mauvaise application de ce dernier qui pourrait nuire à la formulation d'un jugement fondé. 6The Failure of Educational Evaluation,
1972,journal de l'éducation, Washington, volume 9, numéro 5,
traduit 13 3. Les critères d'évaluationLe but d'une évaluation est d'analyser les effets d'un programme et de porter un jugement. Ce jugement s'articule autour d'une palette de critères. a. Les critères du CAD (Comité d'Aide au Développement) de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) Cinq critères recommandés par le CAD font référence dans le domaine du développement : ? Pertinence ? Efficacité ? Efficience ? Impact ? Viabilité a.1.La pertinence Mesure selon laquelle les objectifs de l'action correspondent aux attentes des bénéficiaires et aux besoins du territoire. La pertinence concerne la valeur ajoutée du projet. Sa mise en oeuvre est-elle motivée ? La pertinence d'un projet repose principalement sur sa conception. Elle concerne la mesure dans laquelle les objectifs envisagés par le projet répondent correctement aux problèmes identifiés ou aux besoins réels. La pertinence doit être évaluée tout au long du cycle du projet. Dans l'hypothèse où des changements se produiraient tant au niveau des problèmes initialement identifiés, que du contexte (physique, politique, économique, social, environnemental ou institutionnel), une mise au point ou une nouvelle orientation devrait être donnée. La pertinence concerne l'adéquation du projet avec les problèmes à résoudre à deux moments donnés : lors de sa conception et lors de son évaluation. a.2.L'efficacité L'efficacité décrit la réalisation des objectifs. C'est la comparaison entre les objectifs fixés au départ et les résultats atteints : d'où l'importance d'avoir des objectifs clairs au départ. L'intérêt est de mesurer des écarts et de pouvoir les analyser. 14 a.3.L'efficience L'efficience concerne l'utilisation rationnelle des moyens à disposition et vise à analyser si les objectifs ont été atteints à moindre coût (financier, humain et organisationnel). Le critère d'efficience mesure la relation entre les différentes activités, les ressources disponibles, et les résultats prévus. Cette mesure doit être quantitative, qualitative et doit également porter sur la gestion du temps et du budget. La question centrale que pose le critère d'efficience est «le projet a-t-il été mis en oeuvre de manière optimale ?» Il pose la question de la solution économique la plus avantageuse. Il s'agit donc de voir si des résultats similaires auraient pu être obtenus par d'autres moyens, à un coût moins élevé et dans les mêmes délais. a.4.L'impact L'étude de l'impact mesure les retombées de l'action à moyen et long terme ; c'est l'appréciation de tous les effets, du projet sur son environnement, effets aussi bien positifs que négatifs, prévus ou imprévus, sur le plan économique, social, politique ou écologique. C'est l'ensemble des changements significatifs et durables dans la vie et l'environnement des personnes et des groupes ayant un lien de causalité direct ou indirect avec le projet. L'impact porte sur les relations entre le but (ou l'objectif spécifique) et les objectifs globaux du projet. En d'autres termes, l'impact mesure si les bénéfices reçus par les destinataires ciblés ont eu un effet global plus large sur un plus grand nombre de personnes dans le secteur, la région ou le pays dans son ensemble. Cette analyse devra dans la mesure du bien être aussi bien quantitative que qualitative. a.5.La durabilité (pérennité, viabilité) Le cinquième critère, la durabilité (ou encore pérennité ou viabilité), vise à savoir si les effets du programme perdureront après son arrêt. C'est l'analyse des chances que les effets positifs de l'action se poursuivent lorsque l'aide extérieure aura pris fin. La viabilité, permet de déterminer si les résultats positifs du projet (au niveau de son objectif spécifique) sont susceptibles de perdurer une fois taris les financements externes. Viabilité financière mais aussi opportunité de reproduire ou généraliser le programme à plus grande échelle. 15 b. Les critères de la Commission européenne La Commission européenne s'appuie sur les critères du CAD et en ajoute deux critères supplémentaires : - la cohérence/complémentarité - la valeur ajoutée communautaire Ces critères sont spécifiques aux objectifs poursuivis par l'Union Européenne (UE) et à son identité mais leurs sens peuvent être réintroduits dans une palette de critères plus vaste : Parmi les critères récurrents on peut retenir :
Quel est l'apport du projet, quels bénéfices en tirent les bénéficiaires ? La société en général ?
A quel point peut-on identifier des dynamiques positives même si les résultats ne sont pas atteints ? |
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