WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dette extérieure et performance économique en Afrique subsaharienne.


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences économiques option Macroéconomie ouverte 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

6.2) Dette extérieure et stabilité économique

Tout comme dans le cas de la croissance économique, l'environnement économique a une influence sur la stabilité économique d'un pays. À cet égard, le déficit public a des effets négatifs non seulement sur le volume des investissements domestiques, mais aussi sur la structure de toute l'économie. Il est donc à l'origine du financement extérieur créateur d'endettement (Baré, 2001). En ce sens, qu'un niveau de dette très élevé aggrave considérablement le déficit public (Adam et Bevan, 2005). Certains auteurs ont également montré que toute nouvelle dette est émise pour couvrir à la fois le déficit public nouveau et les intérêts de la dette (Artus et Morin, 1991). Delors, pour mieux gérer la dette extérieure les États doivent d'abord procéder à un assainissement de leurs finances publiques.

La dépréciation en monnaie nationale par rapport à la monnaie étrangère dans laquelle la dette est libellée accroît la valeur de l'encours de la dette extérieure dans la même proportion et entraine une perte en capital en monnaie nationale (Alam et Taib, 2013). À cet égard, si la tendance à la dépréciation du taux de change est rapide, elle augmentera également l'intensité des pertes en capital lorsqu'un pays s'acquitte de ses obligations au titre du service de sa dette extérieure. Par conséquent, le rôle du taux de change est vital pour un pays en cas de dette extérieure. Calvo et Reinhart (2002) observent que le dépassement du taux de change s'explique par l'ampleur de la dette libellée en devises d'un pays, l'arrêt soudain des flux de capitaux et la diminution de la production dans l'économie nationale. Ainsi, pour de nombreux pays pauvres très endettés (PPTE), la dette extérieure représente plus de deux fois leur PNB et le service de la dette absorbe une grande partie des rares devises étrangères (Asiedu, 2005 ; Atangana Ondoa, 2017). Une croissance positive de la dette extérieure se traduit par une augmentation du service de la dette extérieure qui entraine une augmentation de la demande de devises étrangères, ce qui entraine une hausse du prix de la monnaie dans laquelle la dette est libellée. Une appréciation en monnaie étrangère dans laquelle la dette est libellée augmentera le niveau de la dette extérieure en termes de monnaie nationale (Khor, 1998).

Le déficit budgétaire est la condition préalable à l'accumulation de la dette publique, puisque la question des engagements publics découle généralement de la nécessité de financer

Mémoire PTCI 13

DETTE EXTÉRIEURE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

l'écart entre les recettes ordinaires et les dépenses totales (Blejer et Cheasty, 1991). Ce faisant, pour financer le déficit budgétaire élargi, les gouvernements devront emprunter auprès de sources privées nationales ou étrangères (Ramsay et Sobel, 2011). Le déficit budgétaire diminue ainsi, la solvabilité des gouvernements en raison des tendances inflationnistes attendues dans l'économie (Alam et Taib, 2013). Par conséquent, l'acquisition de la dette devient coûteuse, car les investisseurs exigent une prime de risque sur leur investissement (Krugman, 1988). Il en résulte une pression à la hausse sur les paiements d'intérêts, de sorte qu'en l'absence d'excédent primaire dans le budget, une augmentation des paiements d'intérêts conduit à une nouvelle accumulation de la dette (Rajan et Subramanian, 2008).

Les encours de dette élevés sont associés à une inflation élevée et volatile. À cet égard, le niveau élevé de l'encours de la dette accroît les risques de défaillance, de rééchelonnement et la volatilité des entrées futures de capitaux (Mweni, Njuguna et Oketch, 2016). Pour Presbitero et Arnone (2006), l'encours de la dette a un effet sur la performance économique via l'incertitude associée à son effet sur l'inflation. En effet, la dette extérieure crée un problème aigu de surendettement parce que les pays en développement disposent d'une gamme beaucoup plus restreinte d'outils de réduction de la dette (Reinhart, Reinhart et Rogoff, 2012). Ainsi, le surendettement est lié à l'incertitude et à l'instabilité économiques et oblige les gouvernements à adopter des politiques financièrement répressives pour maîtriser l'inflation afin de répondre aux besoins financiers par seigneuriage, et réduire les dépenses publiques en intérêts payés sur la dette publique (Hwang, Chung et Wang, 2010 ; Atique et Malik, 2012 ; Assibey-Yeboah et Mohsin, 2014).

Le développement du secteur financier est indispensable à celui du commerce extérieur. Il joue par conséquent, un rôle essentiel sur les variations des prix ou des quantités des produits importées ou exportées. Toutefois, s'il n'est pas bien encadré par des règles efficaces, le développement financier peut être la source des perturbations des termes de l'échange (FMI, 2016) ; fait pouvant engendre a un endettement. De même, toute augmentation de la production et des exportations seront transfères à l'extérieure pour honorer le paiement de la dette extérieure (Deshpande, 1997 ; Serven et Solimano, 1992). Dès lors, si les pays débiteurs n'honorent pas au paiement de leurs dettes, les paiements de celles-ci deviennent liés à leurs performances économiques (Naya, 1986 ; Savvides, 1992 ; North, 1994 ; Niroomand et Hamvi, 1995).

Mémoire PTCI 14

DETTE EXTÉRIEURE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Plusieurs études ont été entreprises pour tester la validité empirique des différentes approches théoriques développées précédemment. Ainsi, à partir d'une régression en panel sur 25 pays de l'OCDE pour la période 1970-2007, Cheung (2013) montre qu'une augmentation de 1 point de pourcentage de la dette extérieure nette en pourcentage du PIB est associée à une hausse des taux d'intérêt réels à long terme de 1,3 point de base. En particulier, cet auteur trouve qu'aucun effet statistiquement significatif sur les taux d'intérêt de la dette publique n'a été constaté compte tenu de l'exclusion de l'effet extraordinaire de la crise financière. Un résultat similaire avait déjà été obtenu par Rose (2010) lorsqu'il analysait l'impact de la dette extérieure sur les taux d'intérêt réels de 20 économies avancées sur la période 1980-2007. Utilisant un modèle en donnée de panel, il parvient au résultat selon lequel les taux d'intérêt sont sensibles aux positions nettes d'investissements internationaux et qu'une augmentation de 1 point de pourcentage du ratio dette extérieure nette / PIB sera généralement associée avec une augmentation de 2 points de base des taux d'intérêt réels. De même, Lane et Milesi-Ferreti (2001) ont mis en évidence une relation inverse entre les taux d'intérêt sur les obligations d'État et avoirs extérieurs nets, de sorte qu'une augmentation de 20 points de pourcentage du rapport entre les engagements extérieurs nets et les exportations est associée à une augmentation de 50 points de base de taux d'intérêt réels.

À partir d'un modèle à effets fixes sur un panel constitué de 39 pays d'Afrique, d'Asie et d'Europe sur la période 1971-1999, Calvo et Reinhart (2002) ont relevé que le dépassement du taux de change s'explique par l'ampleur de la dette libellée en devises d'un pays, l'arrêt soudain des flux de capitaux et la diminution de la production dans l'économie nationale. Cependant, Alam et Taib (2013) à partir des données en coupe transversale pour 15 pays en développement d'Asie sur la période 1971-2000 ; parviennent à établir que la dette extérieure est positivement liée au déficit budgétaire, au déficit de la balance courante et à la dépréciation du taux de change. Les résultats similaires ont été obtenus par : Claessens, Oks et Wijnbergen (1989) ; Siregar et Pontines (2005) ; Reinhart, Reinhart et Rogoff (2012) ; Reinhart (2015).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera