Chapitre I : LA CRISE DES OTAGE SAMERICAINS
1979-1981
La crise des otages Américains à
Téhéran a été un tournant très
décisif dans les rapports entre les Etats Unis d'Amérique et
l'Iran. L'une de ses conséquences majeures fut la rupture diplomatique
entre les deux pays. Dans ce chapitre il sera question d'abord de montrer les
origines et manifestions de la prise des otages et ensuite ses
conséquences tant pour Washington que pour Téhéran.
I- DE LA PRISE DES OTAGES AMERICAINS A LEUR
LIBERATION
La crise des otages Américains en Iran correspond
à un épisode de tension internationale entre l'Iran et les
États-Unis d'Amérique survenue du 4 novembre1979 au 20
janvier1981. Pendant 444 jours, cinquante-deux diplomates et civils
Américains ont été retenus en otage par des
étudiants iraniens dans l'Ambassade des États-Unis
d'Amérique à Téhéran, d'analyser les causes, les
enjeux et le dénouement dans cette partie.
1- Les causes de la prise des otages et le rôle des
étudiants
La dignité des Iraniens et de leur Etat devrait
s'affirmer à travers de grandes actions qui doivent montrer aux
alliés d'hier surtout aux Américains leur détermination
à tourner réellement la page du Shah et de l'Iran des
occidentaux.
Josette Alia et Pierre Blanchet, explique «Pourquoi
Khomeiny défie Carter» évoquent cette crise en ces termes :
«...Entre le souverain traqué et le peuple prosterné sur
le trottoir, il y a une épaisseur de haine que les États-Unis,
semble-t-il, ont complètement sous-estimée. «Le chah ? Il a
été pour nous pire que Hitler», dit Abol Hassan BaniSadr,
membre du Conseil de la Révolution islamique. Alors, fallait-il
l'accueillir et le soigner ? Les Américains l'ont fait sans
hésiter, en un geste humanitaire que la conscience occidentale tout
entière approuve. Mais, en Iran, il en va autrement.
États-Unis-chah, chah-États-Unis : la conjonction frappe
l'imagination populaire iranienne. Pendant des décennies, les
Américains ont, dans l'ombre, conforté le pouvoir et tiré
les ficelles de la tyrannie Pahlavi. Pendant des décennies, le petit
peuple d'Iran a confondu dans la même
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haine le chah, «Satan», et son suppôt,
l'Amérique, symbole d'un Occident aujourd'hui détesté,
rejeté. Alors... Alors, le dimanche 4 novembre, l'irréparable se
produit. »124.
Cette envie d'en découdre avec les Américains
fait naître une haine très poussée dans le rang du nouveau
régime envers leur allié d'hier. Ainsi, des mouvements populaires
s'organisent dans le pays sous l'impulsion de l'Ayatollah qui appelle à
la désobéissance des Américains. Toutes ces manifestations
entrainent la prise des otages de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique
à Téhéran, ouvrant ainsi officiellement la
belligérance entre alliés d'hier.
Alors que les Etats-Unis d'Amérique accueillent depuis
le 22 octobre le Shah, exilé au Mexique après la
révolution islamique de janvier 1979, 400 étudiants s'attaquent
à l'Ambassade américaine de Téhéran. Retenus dans
un premier temps par les Marines, ils investissent rapidement les lieux et
prennent 63 personnes en otage ainsi que des membres de l'administration. Leurs
revendications sont claires, que la libération des otages se fasse en
échange de la livraison du Shah pour qu'il soit jugé en Iran, et
qu'il soit puni conformément à la loi islamique. Mais les
Etats-Unis d'Amérique ne souhaitent ni livrer leur ancien allié
qu'ils reçoivent officiellement pour raisons médicales, ni
céder devant Khomeiny, soupçonné d'être responsable
de cette opération. Jimmy Carter pour riposter décide de faire le
choix des rétorsions économiques et suspend notamment les
importations de pétrole en provenance d'Iran. Mais en vain, alors que
seulement treize otages sont libérés dans les premières
semaines, cinquante-deux devront attendre 444 jours et l'élection de
Reagan pour retrouver la liberté.
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