II. LA NOTION DE RISQUE CREDIT
Le crédit est le processus le plus important dans les
SFD. Cette importance provient généralement du fait que les
prêts représentent plus de la moitié de l'actif des SFD
(GCAP 1998 : 45). Pour bien comprendre ce processus nous allons définir
le terme crédit ensuite nous décrirons le processus de
crédit avant de traiter du risque de crédit.
1. Définition du Crédit
Issu du latin « credere » qui signifie croire et
« creditum » qui veut dire confier, le crédit peut être
définir comme étant un prêt consenti à un client par
une institution financière et dont les remboursements sont
étalés sur un futur proche. Les origines du crédit ne sont
pas connues avec précision, cependant on pourrait penser qu'il a vu le
jour avec la pratique du troc, avant l'avènement de la monnaie. On peut
aussi le définir comme un prêt consenti, contre une
rémunération par une personne physique ou morale et remboursable
à moyen ou long terme. Le crédit constitue le poumon financier
des IMF, mais il apparait également comme étant une
activité très dangereuse car comportant plusieurs risques.
Aussi, selon le dictionnaire LE PETIT ROBERT (2010 : 570) le
crédit se définit comme étant l'opération par
laquelle une personne met une somme d'argent à la disposition d'une
autre. Pour GUILLIEN & VINCENT (1999 : 162), une opération de
crédit est tout acte par lequel une personne met ou promet de mettre des
fonds à la disposition d'une autre personne ou prend, dans
l'intérêt de celle-ci, un engagement par signature tel qu'un aval,
un cautionnement ou une garantie. Dans la suite de cette étude, nous
retiendrons la définition de GUILLIEN & VINCENT. Les crédits
octroyés par les SFD ont la particularité d'être des
crédits progressifs dont le premier est de faible montant afin de
minimiser les risques. Le remboursement régulier du crédit par le
client permet à l'institution d'augmenter progressivement le montant du
prêt. Les crédits octroyés par les SFD peuvent être
classés selon plusieurs critères (durée, catégorie,
type, qualité du crédit, etc.).
De ces définitions, il se dégage certains
éléments dont les plus importants sont :
-le temps qui est le délai pendant lequel le
bénéficiaire disposera du bien ou du fond prêté :
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TRAORE ISAAC ARNAUD - ELEVE INGENIEUR EN FINANCES AUDIT ET
CONTROLE DE GESTION
ANALYSE DES RISQUES D'IMPAYE DE CREDIT EN MICROFINANCE
: CAS D'AFRIQUE EMERGENCE ET INVESTISSEMENTS
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-la confiance faite par le créancier au
bénéficiaire. Cette confiance nécessite à son tour
une promesse de restitution ;
-le risque dure au danger de perte partielle ou totale de la
chose mise à la disposition du bénéficiaire. Il est
également dû à l'engagement de la responsabilité du
créditeur dans cette opération ;
-la rémunération qui est le prix du service rendu
et du danger couru par le créditeur. Ainsi, nous distinguons dans la
classification de la BCEAO, les crédits sains et les crédits en
souffrance.
Crédits sains : sont
considérés comme crédits sains, les prêts qui ne
souffrent d'aucune controverse en matière de remboursement.
Crédits en souffrance : il s'agit des
crédits dont une échéance au moins est impayée
depuis plus de trois (3) mois. Ces crédits doivent faire l'objet d'une
provision en fin d'exercice. Le montant de la provision est
déterminé, selon la durée des retards observés dans
le paiement des échéances.
En fonction de la durée des opérations, les
crédits sont classés à court, moyen et long terme.
Crédits à courts termes : sont
considérés comme crédits à court terme, les
prêts dont la durée initiale de remboursement y compris tout
différé éventuel ; n'excède pas douze (12) mois.
(Guérin & Al ;2005 :4).
Crédits à moyens termes : sont
considérés comme crédits à moyen terme, les
prêts dont la durée initiale de remboursement y compris tout
différé éventuel supérieur à douze (12)
mois, mais inférieur ou égale à trente-six (36) mois.
(Roesch ; 2003 : 2) Crédits à longs termes :
sont considérés comme crédits à long terme, les
prêts dont la durée initiale de remboursement y compris tout
différé éventuel, excède trente-six (36) mois
(Nguyen ; 1999 : 2)
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