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Amelioration de la qualite nutritive du nourrisson et de la petite enfance dans la commune d'Athieme


par Kuassi Thibault Césaire GAGLOZOUN
Université d'Abomey-Calavi - Master en gestion des projets et management de la qualité 2016
  

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SECTION 1 : Situation alimentaire et nutritionnelle de la Commune d'Athiémé

Dans cette section, il est question d'évoquer les raisons qui nous ont justifié le choix de ce sujet, de montrer clairement nos objectifs et de fixer des hypothèses.

PARAGRAPHE 1 : Problématique, Objectifs et hypothèses de la recherche 1.1 Problématique

Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), la diversité du régime alimentaire est un indicateur de la sécurité alimentaire des ménages. La diversité du régime alimentaire est liée à un apport énergétique et protéinique adéquat, lui-même dépendant du statut socio-économique des ménages. Cette diversité se traduit par un bon état nutritionnel, sous réserve d'un environnement satisfaisant (assainissement, hygiène). Le PAM l'a retenu comme indicateur de la sécurité alimentaire (dimensions d'accessibilité et de qualité de la consommation alimentaire).

La malnutrition aigüe constitue une source de préoccupation majeure car elle a des effets très néfastes sur la santé des jeunes enfants et en particulier celle des enfants de 0 à 2 mois. Les conseils de prévention sont bien établis mais mal suivis. Alors que l'allaitement de longue durée est la norme locale, la consigne de l'allaitement exclusif n'est pas vraiment suivie et elle est même moindre en 2011 qu'en 2006.45% des mères d'enfants de 2 à 3 mois respectaient la consigne en 2006 contre 39% en 2011, 22% des mères d'enfants de 4à 5 mois contre 16% en 20114.

Beaucoup complémentent le lait avec des aliments de complément, des tisanes, de l'eau les aliments solides. Il reste donc beaucoup à faire pour que les mères adoptent de bonnes pratiques. Les expériences passées en matière de suivi nutritionnel ont montré les limites d'approches trop centrées sur les mères et enfants sans prise en compte des autres personnes influentes du ménage et de la communauté, comme les aînés et les époux. Les dons

4 Idem note de bas de page 2

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Amélioration de la Qualité Nutritive du Nourrisson et de la Petite Enfance dans la Commune d'Athiémé

de vivres ont aussi brouillé le message de la faisabilité d'une bonne alimentation à partir des produits locaux. L'implication de relais communautaires est devenue pratique courante en matière de santé et même de nutrition mais sans système de motivations de diverses natures, cette implication n'est pas durable. Une multiplicité de systèmes de relais coexiste mais cela ne semble pas aller dans le sens d'une meilleure prise en charge locale de la malnutrition.

Une part importante des femmes enceintes continuent de faire des travaux qui nécessitent une forte débauche d'énergie avec en ligne de mire des travaux champêtres quotidiens. Leur alimentation n'est pas différenciée et riche.

Observés, l'aspect des enfants est jugé insatisfaisant dans la Commune d'Athiémé avec 60% pour toutes les classes d'âge à partir de 18-24 mois sans amélioration quand l'enfant grandit. Parmi ces enfants, une partie est visiblement malade, une autre visiblement émacié avec parfois des ventres très ballonnés.

Par ailleurs, une majorité de femmes n'attendent pas avant d'allaiter l'enfant à la naissance, souvent sur conseil des sages-femmes. Mais certaines d'entre elles lavent l'enfant et se lavent d'abord, ce qui souvent plonge le nouveau-né dans le sommeil. Beaucoup avancent que la montée de lait n'a pas été immédiate. Pour certains ce lait est malsain et il faut le vider, d'autres encore qu'il faut d'abord donner de l'eau à l'enfant. Or, ce premier lait contient du colostrum qui est un liquide très nutritif de la première lactation après accouchement.

La part des enfants recevant une alimentation suffisamment diversifiée est faible (37,5%)5. Chez les enfants non sevrés de 6 mois et plus, seuls 15% ont reçu une alimentation suffisamment diversifiée en dehors du lait maternel. Or, cette phase est supposée habituer l'enfant à une vaste gamme d'aliments qui viendront prendre le relais du lait maternel. Chez les enfants sevrés, la part d'enfants recevant une alimentation suffisamment diversifiée atteint 23% dans les classes d'âge de 18-48 mois. De 48 à 60 mois, la situation se dégrade car les enfants reçoivent la même alimentation que les adultes et il ne leur est plus préparé de petits plats ni de gouters enrichis.

En outre, les mères ne valorisent pas suffisamment les repas locaux et pensent que la présence de poisson, viande ou oeuf dans le repas constitue un bon repas. Un certain nombre de mères attribuent au spaghetti la vertu de bon repas. Les fruits ne sont que marginalement consommés. Ils ne constituent pas une source tangible d'apport de vitamines et sels minéraux. De plus, certaines mamans ne mangent pas à leur faimavec en prime un régime alimentaire défaillant.

La conséquence est qu'en 2011, une étude de Plan Bénin a révélé un taux élevé de prévalence (49%) de malnutrition dans la Commune. Dans le département du Mono, sur 1000 enfants nés vivants 110 décèdent avant d'atteindre leur cinquième anniversaire en 2013. Situé

5

5 Idem note de bas de page 2, P67

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à la frontière de la République du Togo avec laquelle elle partage 40 km de frontière, la Commune d'Athiémé compte 56 483 habitants dont 10 833 enfants de 0 à 5 ans6.

Ce constat, le Conseil National de l'Alimentation et de la Nutrition l'a fait en dressant en 2011, un bilan critique de la situation nutritionnelle au Bénin (République du Bénin 2009a) (CAN 2011). Face à des constats préoccupants sur l'état nutritionnel des populations et ses effets, les questions d'alimentation et de nutrition sont redevenues des priorités nationales avec, en 2009, l'adoption d'un Plan Stratégique de Développement de l'Alimentation et de la Nutrition (PSDAN) (République du Bénin 2009b) et une prise en compte de ces questions dans la SCRP3. La stratégie nationale prévoit une route longue visant à s'attaquer aux racines même de la malnutrition avec ses chaînes de causes à effets et une route courte visant à améliorer l'état nutritionnel et vaincre la malnutrition aigüe des enfants de moins de deux ans (plus exactement -9 à 24 mois) ainsi qu'à améliorer l'état nutritionnel des mères et futures mères.

Il est attendu de la route courte qu'elle produise des résultats rapides et probants. Dès lors, des approches pilotes dont l'efficacité peut être suivies et attestées rapidement dans des contextes différents sont requises.

La situation d'Athiémé, accentuée par la crue du fleuve mono et la transhumance, ne permettent pas une production agricole suffisante7et nécessite une action urgente. C'est dans ce contexte que le projet d'Amélioration de la Qualité Nutritive du Nourrisson et de la Petite Enfance dans la Commune d'Athiémé a été conçu.

Le problème général est donc la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans dans la Commune d'Athiémé. La problématique est fondamentalement celle de qualité alimentaire et nutritive des nourrissons et de la petite enfance. De cette problématique, découlent les questions suivantes :

Quel est le traitement accordé aux femmes enceintes ?

- Comment les femmes allaitent-elles leurs enfants ?

- Pourquoi ne valorise-t-on pas les produits locaux à forte potentiel nutritif

- que faut-il faire pour aider les populations de la commune d'Athiémé à améliorer

considérablement la qualité nutritive du nourrisson et du jeune enfant ?

Pour répondre à ces questions, la recherche a été orientée sur l'analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle dans les cinq arrondissements que compte la commune

6 INSAE, Recensement Général de la Population et de l'Habitat 4ème édition (RGPH4)

6

7 Rapport SCDA 2015

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d'Athiémé et avons proposé un projet qui s'il est réalisé va contribuer à améliorer considérablement la situation nutritionnelle de la commune.

1.2Objectifs de recherche

Nous proposons de rappeler les problèmes avant de fixer les objectifs.

1.2.1Problème général

Le problème général identifié pour cette étude est la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans de la Commune d'Athiémé.

1.2.2 Problèmes spécifiques

Du problème principal, découlent les problèmes spécifiques suivants :

· le traitement indifférencié accordé aux femmes enceintes ;

· la mauvaise pratique d'allaitement ;

· la faible utilisation des produits locaux à forte valeur nutritive.

Face à cette multiplicité de problèmes Les objectifs de recherche sont fixés. Ils sont de deux ordres à savoir : l'objectif général et les objectifs spécifiques.

1.2.3 Objectif général de l'étude

L'objectif général de cette étude est de contribuer à l'amélioration de la situation alimentaire et nutritionnelle des enfants de 0 à 5 ans.

1.2.4 Objectifs spécifiques Ils sont au nombre de trois :

Objectif spécifique n°1 : Encourager l'accès à un traitement alimentaire favorable et différencié aux femmes enceintes.

Objectif spécifique n°2 : développer la bonne pratique d'allaitement chez les mères d'enfants

Objectif spécifique 3 : Accroître la qualité nutritive à travers le moringa, le soja, le fretin et le champignon.

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1.3 Hypothèses de recherche

Nous formulons pour cette étude trois hypothèses à savoir :

· Hypothèse 1 : l'insouciance de l'entourage de la femme enceinte entraîne un traitement indifférencié accordé aux femmes enceintes ;

· Hypothèse 2 : l'absence d'information sur la bonne pratique d'allaitement entraîne la mauvaise pratique d'allaitement ;

· Hypothèse 3 : la faible utilisation des produits locaux à forte valeur nutritive est due à la méconnaissance des règles d'une bonne nutrition.

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Tableau n° 1 : Tableau de bord de l'étude « Amélioration de la Qualité Nutritive du Nourrisson et de la Petite Enfance dans la

Commune d'Athiémé »

Niveau

Problématique

Objectifs

Causes

Hypothèses

Général

la malnutrition des
enfants de 0 à 5 ans de la
Commune d'Athiémé

contribuer à l'amélioration
dela situation alimentaire et
nutritionnelle des enfants de 0
à 5 ans

-

-

Spécifique

1

le traitement

indifférencié accordé aux
femmes enceintes

encourager l'accès à un traitement alimentaire favorable et différencié aux femmes enceintes

l'insouciance de
l'entourage de la
femme enceinte

l'insouciance de l'entourage de la
femme enceinte entraîne le
traitement indifférencié accordé
aux femmes enceintes

2

la mauvaise pratique
d'allaitement

développer la bonne pratique
d'allaitement chez les mères
allaitantes

Absence
d'information sur
la bonne pratique
d'allaitement

L'absence d'information sur la
bonne pratique d'allaitement
entraîne la mauvaise pratique
d'allaitement

3

la faible utilisation des
produits locaux à forte
valeur nutritive

accroître la qualité nutritive des aliments à travers le moringa, le fretin et le champignon

la méconnaissance
des règles d'une
bonne nutrition

la faible utilisation des produits
locaux à forte valeur nutritive est
due à la méconnaissance des règles
d'une bonne nutrition

Source : Résultat des recherches, 2016

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PARAGRAPHE 2 : Revue de littérature 2.1 Clarification conceptuelle

Dans le but d'être au même niveau d'information et de compréhension avec la grande majorité, nous avons décidé de clarifier quelques concepts. Il s'agit de : projet, alimentation, nutrition, malnutrition, communautaire, pauvreté.

v Projet

De façon générale, un projet est ce que l'on envisage de faire dans le temps et dans l'espace. C'est un ensemble d'activités interdépendantes exécutées de manière cohérente pour atteindre un ou des objectifs spécifiques sous contrainte de ressources financières, humaines, matérielles, temporelles, organisationnelles et informationnelles limitées dans un environnement le plus souvent à risque.

On comprend aisément par ces définitions qu'un projet est caractérisé par :

- Une durée limitée ;

- Des objectifs clairement définis : le projet répond à une demande spécifique ;

- Des contraintes : les moyens financiers et humains attribués pour atteindre les objectifs sont limités.

v Alimentation

L'homme a besoin, chaque jour, de manger et de boire : l'alimentation est indispensable à la vie. Une bonne alimentation doit fournir à l'organisme les éléments dont il a besoin pour bien fonctionner. Une bonne alimentation est l'une des clés essentielles de la santé.

Grâce au processus de digestion, l'alimentation fournit :

- les matériaux de base nécessaires à la fabrication des cellules et des organes qui composent notre corps (les muscles par exemple) ;

- l'énergie utilisée par ces cellules et ces organes pour fonctionner.

Pour les besoins de l'organise, le corps a besoin, tous les jours, de quatre types d'aliments : l'eau, les aliments de construction, les aliments énergétiques et les aliments fonctionnels.

L'eau est indispensable au fonctionnement de l'organisme, car elle en est un constituant de base : un être humain est constitué en moyenne de 70 % d'eau ! En fonctionnant, le corps perd chaque jour plus de 2,5 litres de liquide (notamment par les urines et la transpiration). Il faut donc remplacer l'eau perdue, car la déshydratation est très dangereuse pour la santé.

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L'eau dont le corps a besoin est apportée par la boisson (l'eau bien sûr, ainsi que les autres boissons, comme le thé par exemple), mais aussi par les aliments solides, qui pour la plupart contiennent aussi de l'eau.

La quantité d'eau que l'on doit absorber chaque jour dépend de l'âge et du mode de vie : un sportif, par exemple, doit boire plus et plus souvent que quelqu'un qui a une activité physique réduite (un sédentaire). Néanmoins, l'eau potable demeure le luxe de nombreuses populations.

§ Les aliments de construction servent notamment à fabriquer les muscles et les os, et ils apportent les matériaux indispensables au renouvellement des cellules. Ils sont donc essentiels à la croissance. Ce sont essentiellement des protéines (ou protides).

§ Les protéines sont apportées par des aliments comme la viande, le poisson, les oeufs et certaines céréales.

§ Les aliments énergétiques doivent fournir au corps l'énergie dont il a besoin ; il s'agit essentiellement des sucres (ou glucides) et des graisses (ou lipides).

§ Les glucides sont apportés par les céréales, les pommes de terre, les pâtes, les aliments sucrés ; les lipides sont apportés par le beurre, l'huile, les aliments gras.

§ Les aliments fonctionnels doivent apporter au corps ce dont il a besoin pour fonctionner correctement ; il s'agit essentiellement des vitamines, des sels minéraux et des fibres.

§ Les vitamines, les sels minéraux et les fibres sont notamment présents dans les légumes et les fruits.

§ il est important de prendre trois repas par jour (petit-déjeuner, déjeuner, dîner), plus un goûter l'après-midi pour les enfants ;

Par ailleurs, 850 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde et plusieurs dizaines de millions en meurent chaque année. La lutte contre ce fléau constitue l'un des grands objectifs de l'Organisation des Nations unies (ONU). La communauté internationale s'est ainsi engagée à « réduire de moitié la proportion de la population qui a faim en 2015 ».

Qu'est-ce que la faim ?

Avoir faim, c'est ne pas pouvoir manger chaque jour les aliments dont on a besoin. La faim est un phénomène mondial : il y a des gens qui souffrent de la faim dans tous les pays du monde. Cependant, la situation est plus grave dans certaines régions, notamment en Afrique subsaharienne (la partie de l'Afrique située au sud du désert du Sahara), ainsi que dans certains pays d'Asie (Afghanistan, Bangladesh, Mongolie, Corée du Nord, etc.). La distribution mondiale des disponibilités alimentaires moyennes par habitant fait apparaître des disparités importantes entre les pays industrialisés, où la ration alimentaire est souvent supérieure aux besoins réels de la population, et les régions intertropicales, où elle est en général insuffisante

Selon les statistiques de la FAO, une agence de l'ONU spécialisée dans l'alimentation et l'agriculture, 850 millions de personnes souffrent de dénutrition,c'est-à-dire que leur alimentation ne leur apporte pas les nutriments dont leur corps a besoin pour fonctionner.

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Malgré les efforts fournis, la faim ne diminue pas aussi vite que l'avait prévu la communauté internationale, et le nombre de personnes qui ont faim dans le monde ne cesse pour le moment d'augmenter.

Lorsqu'elle est sévère (en cas de famine par exemple), la dénutrition peut entraîner la mort. La dénutrition plus modérée affaiblit ceux qui en souffrent, en particulier les enfants, retardant leur croissance, altérant leurs facultés physiques et intellectuelles, et les rendant très vulnérables aux maladies.

Depuis des décennies, la communauté internationale défend le droit à ne pas souffrir de la faim. Ce droit est rappelé dans la déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale de 1996 : chaque être humain a le droit « d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive, conformément au droit à une nourriture adéquate et au droit fondamental de chacun d'être à l'abri de la faim ».

Chacun doit non seulement avoir accès à une nourriture suffisante en quantité (pour couvrir les besoins du corps en énergie), mais aussi à une alimentation de bonne qualité et suffisamment diversifiée (pour couvrir les besoins du corps en nutriments et ne pas mettre la santé en danger).

Quelles sont les principales causes de la faim ?

Contrairement à une idée très répandue, la cause de la faim n'est pas le manque de nourriture pour la totalité de la population mondiale. En effet, la Terre est capable de produire suffisamment de nourriture pour nourrir tous ses habitants, y compris dans l'avenir et malgré l'augmentation probable de la population mondiale. En fait, le problème vient du fait que de nombreuses personnes n'ont en fait pas accès à la nourriture : c'est ce que l'on appelle l'insécurité alimentaire.

La principale cause de la faim est la pauvreté. Les gens les plus pauvres n'ont pas les moyens d'acheter régulièrement de la nourriture de qualité en quantité suffisante. Même s'ils disposent d'un peu de terre à cultiver, ils préfèrent généralement vendre leur récolte plutôt que de la conserver ou de la consommer. La pauvreté entraîne donc la faim. La faim, à son tour, en affaiblissant ses victimes et en les rendant vulnérables aux maladies, les empêche de travailler et les appauvrit plus encore.

Les guerres ont souvent un effet dévastateur sur la situation de l'alimentation dans un pays. Elles empêchent les habitants de cultiver la nourriture, ou bien de se rendre sur les marchés pour en acheter.

La sécheresse est parfois un obstacle insurmontable. L'irrigation, quand elle est possible, donne de bons résultats. Mais l'eau n'est parfois pas disponible, ce qui rend l'agriculture très difficile.

Les maladies, telles que le sida par exemple, ont aussi un impact considérable. La plupart du temps, le sida tue de jeunes adultes qui ne peuvent plus travailler, et qui meurent en laissant des parents âgés et de jeunes orphelins (parfois malades eux aussi). Or la production agricole a besoin de main-d'oeuvre ; les survivants ne mangent pas à leur faim faute d'une production suffisante : les enfants s'affaiblissent et tombent malades plus vite ; ceux qui sont déjà infectés par le virus développent le sida plus rapidement.

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Comment lutte-t-on contre la faim dans le monde ?

Il est parfois indispensable, pour lutter contre l'urgence et soulager ceux qui ont faim, de distribuer de la nourriture : c'est le rôle de certaines organisations internationales et de certaines organisations non gouvernementales (ONG). Mais la lutte contre la faim consiste avant tout à faciliter l'accès de tous à la nourriture, ce qui implique des actions complexes telles que :

- lutter contre la pauvreté sous toutes ses formes, notamment en promouvant l'éducation et la formation de tous, ainsi qu'en assurant les soins médicaux de base ;

- soutenir l'agriculture afin d'augmenter la production (pour nourrir tout le monde) et les rendements (pour produire plus avec moins de terres), notamment en améliorant l'irrigation et en sélectionnant mieux les espèces cultivées ;

- développer les infrastructures (routes, moyens de transports, marchés, etc.), afin d'assurer l'acheminement et la distribution des produits alimentaires ainsi que leur qualité sanitaire (culture sans produits nocifs, respect de la chaîne du froid pendant le transport, hygiène pendant les opérations de transformation des aliments, etc.) ;

- assurer l'enseignement de notions de base concernant l'hygiène alimentaire et les besoins nutritionnels ;

- protéger tout particulièrement les populations à risque, en particulier les femmes enceintes et les enfants en bas âge (en surveillant chaque grossesse et chaque nouveau-né, et en promouvant l'allaitement maternel), etc.

v Nutrition

La nutrition est un processus permettant aux aliments d'être absorbés puis assimilés afin d'assurer la survie (d'un organisme vivant). Elle est aussi une science traitant des nutriments et des autres substances alimentaires, ainsi que de leur assimilation par l'organisme.

Les processus complexes auxquels les éléments nutritifs sont soumis -- interactions entre les aliments, dégradation, transformation en énergie et libération de cette énergie, transport et utilisation des composés chimiques pour la construction des tissus spécialisés et le maintien de la bonne santé globale de l'individu -- ne sont qu'en partie élucidés. Des choix nutritionnels importants doivent cependant être faits pour assurer la santé des individus, en particulier celle de certains groupes comme les très jeunes enfants et les personnes âgées, et de populations entières qui souffrent de malnutrition. Des conseils nutritionnels édités par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et par différents pays indiquent ce que devrait être un régime alimentaire équilibré. On recommande, pour les adultes, la consommation quotidienne de 0,79 g de protéines par kg de poids. Pour les enfants et les bébés, il convient respectivement de doubler et de tripler ces doses, en raison de leur croissance rapide. Le syndrome du Kwashiorkor, maladie endémique des enfants d'Afrique tropicale, est causé par une carence en acides aminés.

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La majorité des pays ainsi que certains organismes internationaux publient des tableaux de rations alimentaires types indiquant les quantités maximales de nutriments à ne pas dépasser pour avoir un régime alimentaire sain et équilibré. Les quantités seront cependant différentes d'une personne à l'autre. Il est utile de consommer trois repas par jour. L'apport énergétique doit être réparti entre les trois repas : 25 p. 100 au petit déjeuner, 45 p. 100 au déjeuner et 30 p. 100 au dîner.

La ration alimentaire varie selon l'âge. Elle doit être adaptée au poids et à l'activité physique de chacun. Ainsi l'enfant et l'adolescent ont des besoins énergétiques élevés. Les protéines doivent être consommées en quantité suffisante pour permettre une croissance musculaire harmonieuse. Le calcium, le phosphore, la vitamine D sont nécessaires au développement osseux. Les personnes âgées doivent avoir des apports alimentaires permettant de ralentir la perte osseuse et d'éviter les fractures du col du fémur et de la colonne vertébrale, ainsi que l'hyperparathyroïdie secondaire liée à l'âge. Leur alimentation doit être riche en protéines, en calcium, en vitamine D et jumelée, autant que possible, à une activité sportive. La femme enceinte doit avoir des apports riches en protéines, glucides, vitamines, fer et calcium, permettant le développement du foetus et l'élaboration du placenta. Si la mère décide d'allaiter, elle doit équilibrer ses besoins pour que son lait soit riche en vitamines, fer, calcium et sels minéraux. Un résumé sur l'apport de chaque vitamine et ses sources se trouve dans les annexes.

Les nutriments sont répartis en cinq catégories principales : protéines, glucides, lipides, vitamines et sels minéraux. Chaque catégorie contient de 45 à 50 substances différentes. C'est d'après des expériences effectuées sur les animaux que les chercheurs ont découvert quels sont les composés essentiels à la croissance et à la santé. En dehors de l'eau et de l'oxygène, ces composés essentiels comprennent environ huit acides aminés apportés par les protéines, quatre vitamines liposolubles et dix vitamines hydrosolubles, environ dix sels minéraux et électrolytes. Bien que les glucides représentent un apport énergétique important, ils ne sont pas essentiels : les protéines peuvent éventuellement les remplacer.

L'organisme utilise de l'énergie pour les processus vitaux et pour se maintenir à une température constante. À l'aide d'un calorimètre, des chercheurs ont pu déterminer les quantités d'énergie fournies par les différentes molécules énergétiques : glucides, lipides et protéines. Ainsi, 1 g de glucide pur et 1 g de protéine pure fournissent chacun environ 4 calories (cal) ; 1 g de lipide pur produit environ 9 cal -- en nutrition, une kilocalorie (kcal) correspond à l'énergie calorifique nécessaire à élever la température de 1 kg d'eau de 14,5 °C à 15,5 °C. Les glucides sont les plus abondants, et les lipides représentent la source d'énergie la plus facilement stockable. Si l'organisme épuise ses réserves en glucides et en lipides, il peut utiliser directement les protéines présentes dans les aliments ou dégrader ses propres réserves protéiques pour trouver de l'énergie. L'alcool est également source d'énergie : il fournit 7 cal/g. Il ne peut pas être oxydé par les cellules et doit être transformé en lipides par le foie. Ces lipides sont ensuite emmagasinés dans le foie ou les tissus adipeux.

Il est conseillé de consommer des aliments variés, de maintenir un poids idéal, d'éviter une consommation excessive de corps gras, de graisses saturées et de cholestérol, d'absorber des aliments contenant suffisamment d'amidon et de fibres, d'éviter de manger trop de sucre, trop de sel et d'avoir une consommation d'alcool modérée. La consommation quotidienne et variée de fruits et de légumes frais est hautement recommandée : les nutritionnistes estiment que la quantité de ces aliments doit être comprise entre 400 et 800 g par jour, et représenter 5 à 10 fruits et légumes frais différents.

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Les nutritionnistes ne sont pas encore en mesure d'expliquer le comportement de certaines personnes vis-à-vis de la nourriture : anorexie ou boulimie, dans les deux cas le comportement étant excessif, refus ou obsession de s'alimenter. On a découvert récemment que, peu après leur ingestion, les aliments agissent sur la libération de médiateurs chimiques cérébraux importants et que les aliments à base de glucides, en particulier, activent la sécrétion de sérotonine qui, à son tour, supprime l'envie de les consommer. Ce mécanisme pourrait s'être développé pour empêcher une surconsommation des glucides au détriment des protéines moins abondantes. La sérotonine agirait en relation complexe avec l'insuline et plusieurs acides aminés, en particulier le tryptophane ; ces substances contribuent toutes à contrôler l'appétit. Dans le même domaine de recherche, les experts nutritionnistes essayent de trouver la relation existant entre diabète et obésité, et le rôle joué par la prise excessive de sucres.

Un apport nutritionnel inadapté par la qualité des nutriments absorbés, par la quantité des aliments consommés ou par les deux à la fois, peut conduire à une suralimentation, à une dénutrition ou à une malnutrition. La boulimie et l'obésité illustrent l'excès des apports énergétiques et les troubles des comportements alimentaires. En cas de déficit d'apport énergétique dû à une pauvreté extrême, à des régimes alimentaires mal contrôlés ou à certaines maladies psychologiques comme l'anorexie mentale ou le renoncement à la vie, un amaigrissement progressif s'installe qui peut conduire à la cachexie. Dans un premier temps, l'organisme utilise toutes les réserves graisseuses pour se maintenir en vie, puis prélève sur la masse musculaire. Cette situation grave s'accompagne d'une baisse considérable de l'immunité, d'une mauvaise résistance aux maladies infectieuses ainsi que de troubles de la conscience.

v Malnutrition

La malnutrition est un état physiologique pouvant devenir pathologique dû à une carence ou à une consommation excessive d'un ou plusieurs éléments nutritifs. Un sujet court le risque de souffrir de malnutrition lorsque l'apport calorique ou l'équilibre nutritionnel ne sont pas conformes à ses besoins. Si l'alimentation est trop pauvre en calories, les réserves de graisses de l'organisme, puis celles de protéines des muscles sont utilisées pour fournir de l'énergie. En cas de carence prolongée, le corps devient trop faible pour avoir un métabolisme normal et combattre les infections.

Les enfants, en particulier ceux de moins de cinq ans, sont plus sensibles aux conséquences d'une malnutrition que les adultes. Ils souffrent notamment de carences protéiques, dont les formes les plus courantes sont le marasme et le kwashiorkor, des maladies mortelles rencontrées dans tous les pays en voie de développement. Le marasme survient lorsque les nouveau-nés sont sevrés trop rapidement et consomment une nourriture pauvre en énergie et en éléments nutritifs. Ces enfants souffrent également d'infections chroniques (notamment des gastro-entérites) dues à de mauvaises conditions d'hygiène, soignées de manière purement symptomatique par de l'eau ou de l'eau de cuisson de riz. Les enfants souffrant de marasme ont un poids très inférieur à la normale et ne possèdent ni graisses ni muscles. Le kwashiorkor survient aussi après un sevrage tardif lorsque le lait maternel est remplacé par une alimentation traditionnelle, riche en féculents mais pauvre en protéines. Il se manifeste souvent à la suite d'une infection aiguë. La maigreur des enfants est souvent

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masquée par une rétention d'eau qui leur donne un visage en forme de lune et un ventre gonflé.

Dans les pays développés, on constate parfois des carences dues à un apport calorique insuffisant chez les sujets souffrant d'anorexie mentale et chez certaines personnes âgées. Dans ces pays, la forme la plus courante de malnutrition est causée par une alimentation trop riche. L'obésité constitue un facteur de risque pour les maladies cardio-vasculaires et le diabète.

Lorsque l'alimentation d'un individu comporte des éléments nutritifs en quantité insuffisante, celui-ci développe des symptômes de carence. Les carences sont le plus souvent associées à une déficience en vitamines ou en sels minéraux. On les rencontre très rarement dans les pays développés où on constate plus souvent des problèmes dus à des apports excessifs. Les conséquences d'une carence alimentaire sont très sérieuses et influencent de manière considérable les taux de morbidité et de mortalité (incidence des maladies et du nombre de décès). Les carences en vitamines ou en sels minéraux peuvent avoir plusieurs origines mais, la plupart du temps, elles proviennent d'une alimentation pauvre en éléments nutritifs. Ainsi, dans les pays où la nourriture de base est le maïs, une déficience en niacine, une vitamine B, peut survenir, favorisant l'apparition d'affections telles que la pellagre. Dans d'autres cas, la carence est liée à des besoins nutritionnels particuliers. Certaines femmes, par exemple, ont des besoins en fer très importants qui se traduisent par des anémies si leur ration journalière est insuffisante. Les carences peuvent aussi être dues à une anomalie génétique ou avoir une origine géographique. En effet, dans des régions éloignées de la mer, les sols (et donc les plantes qui y poussent) contiennent très peu d'iode. Les personnes de ces régions vivant de leurs propres cultures peuvent donc souffrir de carences iodées pouvant entraîner à terme un goitre ou, à l'extrême, des désordres mentaux.

Les symptômes d'une carence en vitamines ou en sels minéraux dépendent de la fonction de cet élément dans l'organisme. Ainsi, un déficit sévère en vitamine A entraîne une cécité. Certains de ces nutriments ont plusieurs fonctions, si bien que des carences prolongées peuvent avoir des effets multiples sur la santé de l'individu.

La malnutrition peut être liée à trois situations différentes : une alimentation en quantité insuffisante, une alimentation en quantité suffisante mais déséquilibrée, ou une alimentation en quantité trop importante, mais également déséquilibrée (on peut être suralimenté et manquer de nutriments essentiels comme les vitamines et les minéraux).

- La malnutrition liée à la suralimentation

Dans les pays riches, on est de plus en plus victime de suralimentation : on mange trop, et trop souvent (de plus en plus de grignotage en dehors des repas). De plus, l'alimentation est de plus en plus déséquilibrée : on mange trop riche, trop gras, trop sucré, trop salé, trop vite. On manque de fibres, de vitamines, de minéraux. On boit aussi de plus en plus mal : trop de boissons sucrées (sodas) au lieu d'eau.

Une alimentation de ce type, trop déséquilibrée et trop riche, associée à un mode de vie sédentaire, provoque surpoids et obésité (aux États-Unis par exemple, 2 personnes sur 3 présentent un excès de poids ; 1 sur 3 est obèse). Ces situations augmentent beaucoup le risque de développer de nombreuses maladies : maladies du coeur, cancers, diabète, cholestérol, hypertension, etc.

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- La malnutrition liée à la sous-alimentation

Dans les régions rurales des pays pauvres, la malnutrition est souvent liée au manque de nourriture. Un tiers des habitants de notre planète 2 milliards de personnes ne mangent pas à leur faim : ils sont sous-alimentés. Ces personnes souffrent de malnutrition c'est-à-dire que leur alimentation ne leur apporte pas les aliments nécessaires pour être en bonne santé.

Mais, même si les quantités de nourriture sont suffisantes pour survivre, les populations des pays pauvres n'ont, trop souvent, accès qu'à quelques aliments : leur alimentation n'est pas assez variée pour les maintenir en bonne santé. Elles manquent de protéines animales, de fruits et de légumes verts. Cette malnutrition provoque des carences alimentaires à l'origine de plusieurs maladies graves, comme le kwashiorkor (manque de protéines) et le béribéri (manque de vitamine B).

Pour la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) dans son ouvrage intitulé le Spectre de la malnutrition, « Près de 30 % de la population mondiale souffre de malnutrition sous une forme ou une autre. Ceux qui ne reçoivent pas suffisamment d'aliments énergétiques ou de nutriments essentiels ne peuvent mener une vie saine et active. (...) Parallèlement, des centaines de millions de personnes souffrent de maladies causées par une alimentation trop abondante ou déséquilibrée. Plus de la moitié des maladies dans le monde peut être attribuée à la faim, à un apport énergétique déséquilibré ou à des carences en vitamines ou en sels minéraux. ».

Des travaux antérieurs ont cherché à résoudre le problème de la malnutrition. 2.2 Synthèse des travaux antérieurs

La malnutrition aigüe constitue une source de préoccupation majeure car elle a des effets très néfastes sur la santé des jeunes enfants et en particulier celle des enfants de 0 à 2 ans. Les conseils de prévention sont bien établis mais mal suivis. Alors que l'allaitement de longue durée est la norme locale, la consigne de l'allaitement exclusif n'est pas vraiment suivie et semble-t-il encore moins en 2011 qu'en 2006. 45% des mères d'enfants de 2 à 3 mois respectaient la consigne en 2006 et 39% en 2011 ; 22% des mères d'enfants de 4-5 mois contre 16% en 2011. Beaucoup complémentent le lait avec des aliments de compléments, des tisanes ou de l'eau. Inversement, la part des femmes qui ne complémentent pas l'alimentation des 6-9 mois avec des aliments solides ou semi solides augmente beaucoup (27,7 à 41,9%). Il reste donc beaucoup à faire pour que les mères adoptent de bonnes pratiques. Les expériences passées en matière de suivi nutritionnel ont montré les limites d'approches trop centrées sur les mères et l'enfant sans prise en compte des autres personnes influentes du ménage et de la communauté, comme les ainées et les époux. Les dons de vivres ont aussi brouillé le message de la faisabilité d'une bonne alimentation à partir des aliments locaux. L'implication de relais communautaires est devenue pratique courante en matière de santé et même de nutrition mais sans système de motivations de diverses natures, cette implication n'est durable. Une

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multiplicité de systèmes de relais coexiste mais cela ne semble pas aller dans le sens d'une meilleure prise en charge locale de la malnutrition.

v LE MORINGA

Dénommé arbre magique ou arbre de vie, le moringa constitue une plante exceptionnelle. Des études réalisées sur l'allaitement maternel, ont montré que les femmes qui consommaient des feuilles de Moringa produisaient deux fois plus de lait que celles qui n'en consommaient pas. Le lait maternel étant essentiel à la croissance du nourisson, la consommation de Moringa chez les femmes allaitantes est ainsi bénéfique pour l'enfant.

Lorsqu'une femme est enceinte, elle a plus que jamais besoin de nourriture saine, pour son corps et pour celui de son enfant. Les besoins en protéines, en fer, en calcium, sont ainsi décuplés. Au Sénégal, le Moringa est utilisé pour lutter contre la malnutrition, à la fois par le biais des femmes allaitantes comme chez les enfants.

Avant la grossesse, le corps et le système immunitaire doivent déjà être préparés. De cette préparation découlera la santé du futur nouveau-né. Le Moringa, qui contient de nombreux minéraux et vitamines, peut ainsi être recommandé pendant cette période.

Le fer, nécessaire pour la croissance du foetus et la création du placenta, est aussi présent dans les feuilles de Moringa.

Au sénégal, les effets suivants ont été constatés :

· Les femmes ont eu des bébés avec un poids plus élevé à la naissance, et en meilleure santé.

· Les femmes ont augmenté leur production de lait.

Anti bactérien

Un anti microbes reconnu

Des études ont montré que les feuilles de Moringa généraient une activité anti microbienne puissante sur plusieurs bactéries, comme bacilluscereus et Mycobacteriumphlei. Il n'est pas rare que des propriétés anti microbiennes soient présentes dans les plantes. Une grande partie de la population mondiale a d'ailleurs recours aux plantes pour leurs vertus anti septiques et anti bactériennes, afin de lutter contre les maladies infectieuses.

Le Moringa est efficace contre les microbes. Il a d'ailleurs été montré qu'il pouvait être plus efficace que certains antibiotiques pour certaines bactéries, et des études prévoient sont utilisation comme base pour de nouveaux antibiotiques.

Les feuilles de moringa sont la partie de l'arbre à la plus grande valeur nutritive. Elles sont une source très importante de vitamine A, vitamine D, vitamine C, vitamine K, de

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protéines, de manganèse, de calcium, de potassium et de nutriments essentiels. Les tableaux ci-dessous regroupe les apports et la teneur en vitamine de 100 grammes de poudre de feuilles de Moringa.

Tableau 2 : Apport de 100 grammes du Moringa

Composant

Grammes

Calories

205 (unités)

protéines

27.1

Lipides

2.3

Glucides

38.5

fibre

19.2

calcium

2.003

fer

0.02

potassium

1.3

magnésium

0.36

soufre

0.87

zinc

0.003

Acide Oxalique

1.6

soufre

0.87

 

Source : Rapport sur le Moringa, ASPEL 2010

Tableau 3: Teneur en vitamine de 100 grammes de moringa

Vitamine

Milligrammes

vitamine A

18.9 mg

vitamine B1

2.64 mg

vitamine B2

20.5 mg

vitamine B3

8.2 mg

vitamine C

17.3 mg

vitamine E

113 mg

 

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Les acides aminés essentiels sont nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme. Contrairement aux non essentiels, ils ne peuvent être synthétisés par l'organisme, et doivent donc être apportés via l'alimentation.

Le MoringaOleifera contient au total 18 acides aminés. Il procure tous les acides aminés essentiels pour l'homme.

· La phénylalanine, qui permet aux cellules nerveuses de communiquer, améliore la mémoire et la vitalité.

· La leucine, couplée à l'isoleucine, améliore la vigilance et maintient l'énergie du corps.

· La méthionine protège les reins, et préserve les ongles, la peau et les cheveux en bonne santé. Elle protège le foie et réduit le cholestérol.

· La lysine permet de produire le collagène et aide les os à absorber le calcium. Elle régule les hormones, aide à la production d'anticorps, et gère l'équilibre des nutriments.

· L'isoleucine veille à la santé du cerveau et à l'énergie du corps.

· La valine permet à l'esprit de se reposer, et aide à coordonner les différents mouvements du corps.

· La thréonine empêche la graisse de s'accumuler dans le foie. Elle est utile dans la digestion et facilite le transit intestinal.

· Le tryptophane renforce le système immunitaire, prévient l'insomnie, et peut avoir un rôle dans la diminution des migraines. Il aide à réduire le mauvais cholestérol, et peut prévenir des attaques cardiaques.

· L'histidine est utilisée contre les réactions allergiques du corps. Elle permet aussi de produire les globules rouges et les globules blancs du sang, et protège les nerfs.

Quelques domaines montrent la quintessence de ces travaux qui ont précédé cette étude.

- INSUFFISANCE PONDERALE

D'amples évidences existent qui démontrent que la prévalence du retard de croissance des enfants de moins de 5 ans est un indicateur fort de la faim et d'un de ses déterminants, la pauvreté.Malgré cela, l'objectif du millénaire pour le développement (OMD) de réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim entre 1990 et 2015, a retenu comme indicateur la proportion des enfants de moins de 5ans en insuffisance pondérale.

Au Bénin, cet indicateur est 18,4% (22,6% selon les références

NDHS/CDC/OMS).Comme pour le retard de croissance, la prévalence de l'insuffisance pondérale augmente avec l'âge et est plus élevée chez les populations rurales. L'insuffisance pondérale chez l'enfant est aussi liée à l'état nutritionnel de la mère, son niveau d'instruction et la situation socio-économique de la famille.

En 2006, la tendance permettait de penser que l'objectif de la réduire de moitié serait atteint vers 2019 sous réserve d'une réduction à tendance linéaire. En intégrant les résultats de 2011, l'atteinte de l'objectif semble encore être repoussée.

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- OBESITE CHEZ L'ENFANT

La tendance d'augmentation d'obésité chez les enfants de moins de 5 ans est alarmante. Ce phénomène est constaté dans les pays à faible produit intérieur brut (PIB) où des taux élevés de dénutrition coexistent avec les taux élevés de surpoids. Ce phénomène est appelé « la transition nutritionnelle » mais il faut remarquer que ce phénomène s'étend plus rapidement en Afrique (augmentation de 58% en 10 ans) que dans l'ensemble des pays en voie de développement (augmentation de 17%). Peu de données existent pour expliquer cette augmentation rapide en Afrique, mais la corrélation entre les surpoids maternel et infanto-juvénile pourrait donner une réponse.

Au Bénin, les données de l'EDS 2006 montrent que 9% des enfants de moins de 5 ans ont le poids-pour-taille au-dessus de plus 2 écarts-type de la norme OMS. Ces enfants présentent donc une surcharge pondérale. C'est un paradoxe de la malnutrition aiguë (10,5%) et du surpoids (9,8%) sont les plus élevées chez les ménages les plus pauvres ; ce même phénomène se présente chez les enfants ruraux vis-à-vis les enfants du milieu urbain : les surpoids -9,7% vs 7,8%- et la malnutrition aiguë -8,8% vs 7,8%- y sont plus élevés. Les dernières données confirment ces tendances : 18% des enfants sont en surcharge pondérale.

- LA MALNUTRITION DES FEMMES EN AGE DE PROCREER (FAP)

Comme chez les enfants du Bénin, le double fardeau de la malnutrition existe aussi chez les FAP : 9,2% des FAP ont un Indice de Masse Corporel (IMC)8 inférieur à 18,5 et 19% supérieur ou égal à 25 (ces chiffres n'ont pas évolué depuis 2001. Les situations nutritionnelles des femmes sont contrastées. Les femmes du Mono, du Plateau et de l'Atacora sont entre 10 et 15% à être dénutries tandis que l'obésité est un phénomène fréquent dans le Littoral. Le phénomène atteint néanmoins aussi les FAP en milieu rural où le surpoids est aussi fréquent que les sous-poids. Il est inquiétant que plus qu'un tiers (37%) des FAP de la ville de Cotonou soient en surpoids (33,9% en 2001) et 15% obèses (IMC supérieur ou égal à 30).

Selon les données de l'EDS III, il apparait que les femmes d'Athiémé sont plus fréquemment en sous-poids.

- EFFETS DE L'ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES SUR CELUI DES

ENFANTS

Un IMC bas est associé avec un retard de croissance intra utérine qui se traduit par un poids de naissance faible malgré une naissance à terme. Il y aurait aussi un effet synergique

8 IMC : Indice de Quetelet : est calculé en divisant le poids (en kilos) par le carré de la taille en mètres -Kg/m2)

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entre une petite taille de la mère (<145 cm) et un IMC élevé (« stuntedobestiy ») avec des risques de complications lors de la grossesse9.

Au Bénin, selon l'EDS 2006, le poids de naissance était inconnu chez 41% des enfants. Même si actuellement 80% des enfants naissent en formation sanitaire et sont en règle générale pesés, les carnets de santé sont parfois perdus et les informations qu'ils contenaient. Les nouveau-nés qui sont nés à terme (qui ont complété 37 semaines) mais avec un faible poids à la naissance (<2500 gr) ont probablement eu un retard de croissance intra-utérin. Dans les pays en développement, ce faible poids à la naissance est souvent le résultat de l'état nutritionnel inadéquat de la mère avant et pendant la grossesse. Au Bénin en 2001, dans 14,3% des naissances, le nouveau-né avait un poids de moins de 2,5kg ; en 2006 ce chiffre était 12,5%. Les enfants à faible poids en 2006 étaient plus souvent de rang de naissance bas, à très jeunes mères (n'ayant pas terminé leur propre croissance) et faible niveau d'instruction.

Du fait des effets néfastes d'un retard de croissance intra-utérin sur le développement de l'enfant et le faible poids à la naissance qui en résulte (le foetus privilégie certains organes vitaux au détriment de sa masse corporelle), il serait nécessaire aux femmes dénutries de rattraper au plus tard durant les 9 mois de grossesse leur déficit pour à la fois assurer la croissance du placenta et du foetus (environ 9 kg) et faire quelques réserves pour l'allaitement (environ3 kg).

- VIH ET NUTRITION

L'enquête EDSIV a conduit un test de séropositivité sur les enquêtés qui ne s'y opposaient pas (plus de 80% d'acceptation). Le taux de prévalence est de 1,4% chez les FAP et 1% chez les hommes. Il est plus élevé dans le Littoral, le Mono et le Couffo (2,2 ;2,5 et 2,8% respectivement).

Les conseils actuels de l'Organisation Mondiale de la Santé réintègrent l'allaitement maternel par les mères séropositives, dès lors qu'elles sont sous traitements antirétroviraux, au vu des évidences d'un faibles risque de transmission du virus à l'enfant et au regard des avantage évidents de l'allaitement maternel. Les enfants requièrent un bon suivi nutritionnel et pondéral.

- LES CARENCES EN MICRONUTRIMENTS

Les carences sont les témoins de la malnutrition et elles aggravent celle-ci. Certaines sont connues, visibles du fait de signes spécifiques et peuvent être prévenues par des apports systématiques de complément, d'autres le sont nettement moins et doivent au minimum inciter à une alimentation équilibrée. Le protocole national de prise en charge de la malnutrition aiguë propose une typologie des facteurs de carences (Ministère de la Santé 2011a). Certains nutriments peuvent être stockés dans l'organisme et apportés lors de campagne de prévention tandis que d'autres ne sont pas mis en réserve et provoquent en cas

9 Black et al (2008) www.thelancet.comvol 371 Maternel and child 1 Maternal and Child Undernutrition : global and regional exposines Nutrition and health consequences

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de déficit un ralentissement de la vitesse de croissance sans symptômes particuliers, qui peut bien passer inaperçu.

- LA CARENCE EN VITAMINE A (CVA)

Selon PROFILS10, 68% des enfants de 6 à 59 mois du monde souffrent de la CVA qui constitue la cause sous-jacente de 34% des cas de mortalité infanto-juvénile. (Hessou, Agbota et Tevoedjre 2010) mentionnent l'enquête nationale de 1999 faite par le Ministère de la Santé et la Direction de la Nutrition et de l'Alimentation Appliquée (DANA) qui a conclu que l'avitaminose A touche 82,8% des enfants de 12 à 59 mois au Nord et 63,6% au Sud du pays, soit 70,2% au niveau national. Au niveau national, 2,3% des femmes ont souffert de cécité crépusculaire au cours de la naissance du dernier enfant. Dans le département du l'Alibori, la prévalence est de 5,4%.

Depuis l'année 2000, la carence en vitamine A est reconnue comme un problème de santé publique au Bénin (mortalité infanto-juvénile >70%0). La stratégie de supplémentation en capsules de vitamine A pour les nouvelles accouchées et les enfants de 6 à 59 mois a été mise en oeuvre depuis cette période. Les apports de vitamine A permettraient de diminuer le taux de mortalité maternelle. Une supplémentation bisannuelle en vitamine A permet aussi de réduire la mortalité infanto-juvénile de 23%.

Notons que des changements alimentaires peuvent aussi permettre de lutter efficacement contre la CVA au niveau de l'ensemble de la population. C'est ainsi que des sélections variétales ou le remplacement d'un vivre de base à chair blanche par une espèce à chair rouge (comme dans le cas de la patate douche) ont pu résoudre un problème de santé publique dans plusieurs pays concernés.

- LES TROUBLES DUS A LA CARENCE EN IODE

Les troubles dus à la carence en iode (TDC) existent au Bénin : la prévalence du goitre est estimée à 3,7% (5,4% dans le département des collines, 14,7% au Borgou)11. Notons que le manioc est goitrigène et que donc les populations consommant beaucoup de manioc comme dans les départements du Plateau, des Collines ou du Borgou sont doublement) à risque. Les TDCI ne constituent plus un problème de santé publique grâce à la stratégie d'iodation universelle du sel

L'analyse PROFILES12 a néanmoins révélé que chaque année en moyenne au Bénin, 10.000 nouveau-nés subissent les conséquences de la carence en iode qui provoque des lésions cérébrales. L'enquête de la DANA en 2011 a quant à elle confirmé l'existence des symptômes de la carence chez les enfants scolarisés : 3,5% des enfants avaient un goitre (4,1% des filles et 2,9% des garçons) avec une prévalence augmentant notablement avec l'âge pour atteindre 4,3% chez les 10-12 ans (MAEP 2011).

10 PROFILES, 2004, Atelier sur l'analyse de la pratique nutritionnelle et le plaidoyer sur la nutrition au Bénin

11 Genovese E. 2004 Improving nutrition in Benin : from plan to action

12 Idem note de bas de page 10

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L'enquête AGVSAN en 2008 a mis en évidence une régression de l'utilisation d'un sel adéquatement iodé et de plus une mauvaise conservation de ce sel. Un ménage sur trois utilisait un sel imparfaitement iodé. Les ménages urbains du littoral sont ceux qui utilisent le moins de sel correctement iodé ; on peut néanmoins espérer qu'une partie de ces ménages proches de la côte couvrent leurs besoins en iode en consommant des poissons et crustacés. L'enquête auprès des enfants scolarisés conduite en 2011 par la DANA est moins pessimiste avec 86% des ménages consommant du sel adéquatement iodé (>15 ppm). Il semble que les mesures prises pour une bonne iodation du sel et sa conservation portent progressivement leurs fruits. Néanmoins l'enquête confirmait que de nombreux ménages du Littoral mais aussi et surtout de l'Atlantique ne disposent pas de sel adéquatement iodés (respectivement 35,2% et 66,8%). Cela se traduit par un taux d'iode urinaire bas chez les écoliers de l'Atlantique (181,4ug/L).

- L'ANEMIE

Selon l'EDS 2006 (INSAE et Macro International Inc. 2007), le taux d'anémie parmi les enfants d'âge préscolaire est élevé : près de huit enfants sur dix souffrent d'anémie (taux d'hémoglobine <11g/dl). La prévalence d'anémie est plus élevée chez les enfants de 6 à 24 mois, donc avant sevrage, mais reste élevées ensuite (71% des enfants de 5 ans). Les enfants du milieu rural et des familles les plus pauvres sont plus atteints. La prévalence a légèrement diminué depuis 2001 (de 82 à 78%). Le département de l'Alibori est le plus atteint avec 89,7% des enfants souffrant d'anémie, et le moins atteint est le Littoral (60,3).

Il semblerait que cet indicateur se soit amélioré entre 2006 et 2011 où on compte 58% des 6-59 mois qui souffrent d'anémie (26% légère, 29% modérée et 3% sévère). En 2011, les enfants du Plateau sont les plus atteints (86%).

- L'ANEMIE CHEZ LES FAP

L'anémie ferriprive chez la femme enceinte est très répandue et, avec la carence en acide folique, est une des causes reconnues du Retard de Croissance Intra-Utérin (RCIU). Selon l'EDS 2006, trois-quarts des femmes enceintes souffrent de l'anémie dont 44,6% d'anémie modéré ou sévère. Contrairement à la prévalence chez les enfants préscolaires, la prévalence chez les femmes ne varie pas de façon remarquable avec le niveau socio-économique et le niveau d'instruction. Ceci peut être une indication que la causalité de l'anémie chez les adultes est différente de celle des enfants. Des progrès sont enregistrés entre 2006 et 2011 où 41,4% des femmes sont anémiées avec 9% sous des formes modérées ou sévères. La prescription systématique de « fer foldine » aux femmes en état de grossesse lors des consultations prénatales pourrait bien porter ses fruits.

Il est à remarquer qu'en 2006, les femmes de la ville de Cotonou étaient plus atteintes que les femmes d'autres villes ou du milieu rural (64,9%, 61,1%, 60,9% respectivement).

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- FORMES ET CAUSES DE L'ANEMIE

Environ 50% des cas d'anémie sont attribués à la carence en fer. Les autres causes sont : le paludisme, des carences en micronutriments (vitamine A B6, B12, riboflavine et acide folique) ainsi que des facteurs génétiques (drépanocytose)13. L'étude d'Asobayireet al. (2001) faite en Côte d'Ivoire a démontré que la carence en fer était la cause principale d'anémie chez les enfants d'âge préscolaire. Chez les enfants d'âge scolaire et les femmes, 50% des cas d'anémie avaient une carence en fer comme cause et 50% étaient causés par d'autres facteurs. Chez les hommes, 80% des cas d'anémie étaient causés par un facteur autre que la carence en fer. Ces résultats sont conformes avec ceux d'une étude faite au Bénin par Hercberg et al. (1988)14.

Selon l'EDS IV, 28% des enfants de 6 à 59 mois avaient des taux d'infestation par les parasites du paludisme supérieurs aux seuils avec des taux particulièrement élevés dans les départements du Nord (un enfant sur deux dans l'Alibori et l'Atacora). Le lien entre prévalence de l'anémie et l'infestation paludéenne au moment de l'enquête n'est pas établi d'autant que le paludisme est un phénomène saisonnier. Néanmoins, il est probable et la conjonction de l'anémie et d'accès palustres pourraient être des facteurs de malnutrition chronique dans les zones humides.

Notons aussi les liens entre la drépanocytose et l'anémie chronique qu'occasionnent les déformations de globules rouges. On compte 22% de la population comme hétérozygote HS, qui ne développeraient aucun symptôme et 4% homozygote SS14. En l'absence de diagnostic systématique à la naissance, des enfants en état malnutrition sévère et anémie peuvent être en fait drépanocytaires et nécessiter une prise en charge adéquate.

Pour les anémies n'ayant pas de causes pathologiques avérées, les sources de fer principales sont les viandes et les poissons. La vitamine C améliore sa biodisponibilité et les phytates la réduisent. Néanmoins, vu l'importance de cet élément pour les femmes en âge de procréer l'OMS préconise des apports systématique tout au long de la période de procréation, afin d'aborder chaque gestation avec un niveau minimal et de poursuivre durant toute la période d'allaitement.

- LA CARENCE EN ZINC

Au niveau mondial, la carence en zinc est responsable de 4,4% des décès des enfants d'âge préscolaire et de 16.342.000 années de vie potentielles perdues du fait d'incapacité ou « DALYS » (basé sur les données de 2004)15. La carence en zinc chez les enfants augmente le risque de diarrhée, pneumonie et paludisme.

La carence alimentaire en zinc est particulièrement courante dans les pays à faible revenu, en raison d'un faible apport d'aliments riches en zinc (notamment des aliments d'origine animale) ou d'une absorption insuffisante due au fait que le zinc se lie aux fibres alimentaires

13 USAID, A2Z, ACCESS, FANTA, AED, 2006Maternal anemia : a preventable killer

14Hercberg S, Chaulica M, Galan P et al Prevalence of iron deficiency and iron deficiency anemia in Benin. Public Health 1998, 102:73-83

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et aux phytates, que l'n trouve souvent dans les céréales, les noix et les légumineuses. Les aliments riches en zinc sont la viande, le poisson et les légumineuses, d'où la corrélation entre état nutritionnel et carence en zinc.

Une enquête nationale sur la carence en zinc n'a pas été faite au Bénin. Le Groupe Consultatif international de la Nutrition de Zinc (IZiNC) a proposé une méthode d'appréciation du risque de la population pour la carence en zinc basée sur des indicateurs indirects, notamment le retard de croissance et d'adéquation du zinc absorbable dans l'apport alimentaire au niveau du pays. Avec ce système, le Bénin est classé étant un pays de risque moyen de carence en zinc.

- AUTRES MICRONUTRIMENTS

Les autres carences en micronutriments qui pourraient avoir de l'importance pour la santé maternelle et infantile au Bénin sontla carence en calcium, vitamine B12, acide folique et vitamine D.

Il a été remarqué, sans que les relations de causes à effets soient bien comprises, qu'une supplémentation en calcium pendant la grossesse chez plus de 15000 femmes a résulté en une réduction du risque de pré-éclampsie. La mortalité maternelle ou morbidité grave a aussi été réduite16. Le calcium est présent dans les produits laitiers et certains fruits.

La carence en vitamine D in utero peut causer un retard de croissance foetal et une pauvre minéralisation du squelette. La vitamine D permet justement la fixation du calcium et les cas de rachitisme sont en général provoqués par une carence vitamine D. Les personnes peu exposées au soleil peuvent plus facilement la développer.

Un état pauvre d'acide folique pendant la grossesse augmente le risque de défaut du tube neural (spira bifida) et autres défauts de naissance et probablement aussi de pré-éclampsie et autres effets néfastes.

La carence en vitamine B12 chez les femmes enceintes est un facteur de risque pour des défauts du tube neural et des pertes foetales précoces. On trouve de la vitamine B12 dans les produits animaux et la spiruline. Chez les femmes allaitantes et carencées en vitamine B12, l'apport de la vitamine B12 par le lait maternel peut être si bas que les signes de carences apparaissent chez leur enfant allaité, notamment le retard de croissance, une pauvre fonctionnalité neurocognitive, et le retard développemental (tous peuvent être irréversibles).

Puisqu'au Bénin, la prévalence des effets indirects des carences est élevée (notamment le retard de croissance intra-utérin, le faible poids à la naissance, l'éclampsie), ceci pourrait indiquer que ces carences existent.

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Réalisé et présenté par GAGLOZOUN Kuassi Thibault Césaire

Amélioration de la Qualité Nutritive du Nourrisson et de la Petite Enfance dans la Commune d'Athiémé

- MALNUTRITION ET ACCES A LA SANTE

L'évolution de la prévalence de la prévalence de la malnutrition est très préoccupante. Pourtant, l'accès des mères et enfants aux services de santé semble s'être améliorés sur la période considérée pour certains indicateurs. Ainsi le taux d'accouchements assistés est passé de 78 à 94% entre 2009 et 2011 et le taux de fréquentation des enfants de 0 à 5ans est passé de 76 à 81% ; de même le nombre de jeunes mères ayant fréquenté l'école ne cesse d'augmenter. Il faut chercher ailleurs l'origine de cette dégradation de la situation.

Dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV) mis en oeuvre par le Ministère de la Santé et de la Population et conformément aux recommandations de l'OMS, un enfant est considéré comme complètement vacciné s'il a reçu le vaccin du BCG contre la tuberculose, trois doses de DTCoq1 contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, trois doses du vaccin contre la polio et le vaccin contre la rougeole. D'après le calendrier vaccinal, toutes ces vaccinations doivent avoir été administrées à l'enfant au cours de sa première année. Parmi les enfants enquêtes en 2011, 47,6% des enfants ont effectivement reçu tous les vaccins, contre 42,7% qui ont une couverture partielle et 9,7% aucun vaccin. Aucune amélioration du taux de couverture vaccinale n'est enregistrée par rapport à 2006 (47,1% des 12-23 moins avaient reçu tous les vaccins en 2006). Au contraire le pourcentage d'enfants passant totalement au travers des mailles a augmenté : 9,7% 2011 contre 6,8% en 2006. Or le nombre d'enfants vaccins en 2006 était déjà en régression par rapport à 2001 (59%) de grandes inégalités sont observées d'une région à une autre. Ils sont plus de 25% dans l'Alibori et extrêmement rares dans le Littoral à n'avoir reçu aucun vaccin. Ceci tend aussi à laisser penser que près de 10% des enfants de 0 à 2ans échappent à tout suivi sanitaire et donc aussi à tout suivi nutritionnel.

Ces travaux antérieurs montrent que les problèmes sont réels et il convient d'adopter une méthodologie appropriée de recherche et d'analyser minutieusement les résultats recueillis.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry