IV. Importance de la surveillance
épidémiologique communautaire dans la gestion et la
prévention des épidémies
Diaby et al. (2018) souligne que tout système de
santé doit être résilient, c'est-à-dire capable de
faire rapidement face à la situation d'urgence tout en assurant la
continuité des services de soins essentiels à la population. En
conséquence, les stratégies de la riposte (prévention,
soins et traitement, etc.) doivent être multisectorielles impliquant les
secteurs santé et non santé, y compris les communautaires. Ces
principales stratégies sont entre autres la mobilisation des ressources
internes et externes tant humaines, matérielles que financières ;
la coordination des interventions de la riposte à
l'épidémie d'Ebola ; la mise au point d'un système de
surveillance active des cas suspects d'une épidémie et le suivi
des cas contacts durant toute la période d'incubation de la maladie
(isolement pendant au moins 21 jours après exposition pour les cas
contacts d'Ebola) ; la mise en place d'un programme d'éducation,
information et communication en collaboration avec la communauté afin de
freiner la propagation de la maladie ; et la prise en charge des cas
confirmés de la maladie.
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L'arrêt de la propagation d'une épidémie
repose sur « la surveillance pour la recherche active des cas et le suivi
de tous les cas (Kieny et al., 201, tel que cité dans Desclaux et Sow,
2015). Plusieurs secteurs avaient été impliqués dans cette
surveillance épidémiologique parmi lesquels le secteur
communautaire qui auparavant n'était pas impliqué dans la riposte
aux maladies. La surveillance à base communautaire (SABC) était
d'une importance capitale dans la riposte à l'épidémie
d'Ebola. Des organisations à base communautaire avaient
été installées dans tous les quartiers et des leaders
d'opinion (individus, jeunes, femmes, chefs religieux, etc.) avaient
été mobilisés aux cotés des prestataires
médicaux pour assurer cette surveillance. Ils avaient été
formés et avaient contribué à la sensibilisation de la
population sur les modes de transmission et prévention de la maladie, la
distribution des kits de lavage des mains, à la gestion de fausses
rumeurs, à la notification des cas suspects et au suivi des cas
contacts, à la déclaration des cas de décès et des
étrangers nouvellement arrivés dans la communauté (Fortin,
2017 ; Maltais, 2019 ; Mbaye et al., 2017).
Par ailleurs, la communauté avait été
aussi impliqué, à l'exemple de la Guinée, dans la
surveillance active en ceinture (SA-CEINT) en 60 jours autour des cas de
guérison d'Ebola. Cette surveillance consistait aux visites
régulières aux domiciles des malades guéris pour les
prélèvements du sang, du sperme pour une éventuelle
analyse afin de déterminer la durée de survie du virus (Maltais,
2019).
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