II. Une réglementation face aux enjeux
éthiques et humanitaires
Le développement technologique lié à
l'intelligence artificielle pose nécessairement de sérieuses
questions autour de la problématique éthique (a), malgré
qu'apparaissent de plus en plus des campagnes de sensibilisations
sérieuses autour dudit conflit (b).
A - D'une problématique liée à
l'éthique
1 - Des lacunes éthiques substantielle à
l'IA
A l'aide de l'intelligence artificielle, la
créativité elle-même peut être
déléguée et parfaitement appliquée à ce
nouvel outil de technologie. En somme, l'IA en tant que super-logiciel
autodidacte permet la réalisation de tâches complexes à la
place des humains. Néanmoins, il n'est aujourd'hui pas un mystère
que pour de nombreux chercheurs et scientifiques, la question d'éthique
en la matière relève d'une importance quasi capitale.
La recherche d'éthique en matière d'IA est
importante et ce, pour deux raisons. Premièrement quand l'intelligence
artificielle raisonne de manière trop simpliste: c'est le cas par
exemple avec une voiture autonome, qui décrypte et analyse ce qui se
déroule sur la route, peut-elle réellement décrypter toute
la complexité du moment présent dans le cas d'un trafic abondant
?
En 2017, une équipe de chercheurs américains
avait posé sur des panneaux « STOP » des stickers noirs et
blancs à la suite de quoi, 84% des voitures autonomes testées
avaient pris les STOPS comme des panneaux de limitation à 50km/h.
15
Ces exemples permettent de développer cette question de
l'éthique en se questionnant sur la réelle capacité des IA
à gérer des situations parfois imprévisibles avec des
piétons par exemple, ou la question de choix moraux dans le cas
d'accident imminent.
Ainsi l'imprévisibilité constitue une lacune
majeure de l'IA mais n'est pas la seule dès lors qu'une intelligence
artificielle qui apprend vite et obéit parfaitement peut poser tout de
même d'autres soucis. C'est le cas par exemple de l'IA
créée par Microsoft « Tay » qui de par ses
interactions avec les humains sur les réseaux sociaux devait progresser
et devenir « humaine ». Pourtant, cette dernière a
dû être désactivée d'urgence dès lors qu'elle
reçut des connaissances controversées et se mit à tweeter
des propos antisémites.
Au-delà même de toutes les utilisations douteuses
de cette technologie, c'est au coeur même du fonctionnement de
l'intelligence artificielle que se posent certaines limites éthiques. En
effet, une IA est aussi intelligente que l'ensemble des données
emmagasinée pour apprendre. A titre d'exemple, Amazon avait
lancée un logiciel de recrutement automatisé qui s'est
soldé par un échec dès lors que la base de données
s'est trouvée biaisée et totalement discriminante, favorisant et
automatisant par extension la discrimination à l'embauche.
En somme, la problématique tourne autour de cette
opacité de réflexion à l'intérieur de l'IA, la
« boîte noire », l'idée serait donc de
créer des technologies plus lisibles et traçables pour permettre
de démêler les bugs ou les résultats discriminants. Une
science existe déjà en la matière, il s'agit de la
« Rétro-ingénierie ».
Une deuxième solution serait d'immiscer davantage de
sociologues, anthropologues ou de philosophes sur des projets scientifiques et
former les ingénieurs et mathématiciens aux questions
éthiques directement à l'université.
|