CHAPITRE I : PROCESSUS, IMPACT ET METHODES DE
CLASSIFICATION
Le trafic illicite de stupéfiants se déroule
suivant un processus complexe mettant en réseau des systèmes de
production, de distribution dont la finalité est le blanchiment
d'argent.
La création de cette économie
souterraine a un impact négatif sur les plans sanitaires et
sécuritaires, mais également sur le développement durable.
Tous ces facteurs induisent la mise en oeuvre d'un système de
normalisation, de classification et de statistique indispensables à la
maîtrise des principes de contrôle domaines de
production.
C'est ainsi que nous présenterons successivement le
processus d'écoulement des drogues, leur impact et effet sur
l'économie, la santé et l'environnement avant de présenter
l'incidence de la classification et des données statistiques.
I- DECOMPOSITION DU PROCESSUS
Il n'existe pas de circuit homogène pour les
différents produits (cannabis, héroïne, cocaïne, crack,
ecstasy...), pour lesquels la production, la transformation et la distribution
obéissent à des logiques et à des fonctionnements
spécifiques.
Plusieurs conditions favorisent l'implantation d'un continuum
entre l'économie légale (formelle) et l'économie
souterraine (informelle). En fonction de la variabilité des produits et
des niveaux de distribution, on peut citer cinq phases : la production, le
transport, la distribution dont l'aboutissement est le blanchiment des sommes
récoltées.
1.1. La production
La production de drogue se caractérise
souvent par une forte spécialisation régionale car, les
cultivateurs ont eu tendance à pratiquer des mises en culture mixte,
mêlant sur de mêmes parcelles des cultures illicites et des
cultures licites.
Cependant, Les paysans producteurs ne perçoivent qu'un
faible pourcentage du revenu généré par ce trafic et ce
qui a suscité une spécialisation de ces cultivateurs vers la
transformation primaire des produits.
1.2. Le Transport et l'acheminement
Le parcours de la zone de production vers la zone
de consommation nécessite l'implication de nombreux
intermédiaires. Plusieurs étapes émergent :
la transaction entre le producteur et le trafiquant, le conditionnement de la
marchandise, puis la façon dont le trafiquant achemine le produit
jusqu'à un port ou un aérodrome, et enfin la manière dont
le produit traverse la frontière (Go slow et Go fast) jusqu'à la
distribution à des grossistes nationaux.
1.3. La Distribution
Elle est organisée en structure pyramidale
aboutissant à un modèle que l'on nomme « supermarché
» qui est un système de distribution en flux continu dans une
grande agglomération. L'analyse des carnets de
comptabilité établis sur 80 jours pour les gros dealers
(rabatteur), ou narcotrafiquants, qui s'occupent de transactions de plusieurs
kilogrammes, alors que les petits dealers, ou revendeurs de rue souvent usagers
eux-mêmes et s'occupent des transactions avec le consommateur final, il
s'agit du « trafic de fourmis »1. (Christian BEN LAKHDAR,
2016)
La finalité de ces activités est le
blanchiment d'argent qui est un processus servant à
dissimuler la provenance criminelle de capitaux afin de les réinvestir
dans des activités légales. Les techniques de blanchiment
d'argent, qui varient considérablement et sont souvent très
complexes, se déroulent généralement en trois
étapes : le placement, la dispersion et l'intégration,
entraînant des impacts et effets néfastes sur des secteurs
d'activités distincts.
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1 Christian BEN LAKHDAR, 2016
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