Accords politiques en RDC. Enjeux, acteurs et défis sur l'accord de la saint Sylvestre.par Djodjo Mayele mutanda Université de Kinshasa - Licence 2019 |
1.2.3. Instaurer un climat de paix pour calmer les tensions populairesLe 20 décembre 2016, la République démocratique du Congo aurait dû connaître le nom de son nouveau Président. Il n'en a rien été. Violée ou mal interprétée, les avis divergent, la Constitution congolaise n'a pu, comme elle l'aurait dû, jouer un rôle arbitral sans équivoque dans le processus électoral présidentiel et pourtant, le moment aurait pu être historique. Après de premières élections relativement libres et démocratiques en 2006, suivies d'un deuxième scrutin présidentiel en 2011 au résultat contesté, le départ du président Joseph Kabila au terme de ses deux mandats aurait pu être un signal démocratique fort, adressé non seulement à son successeur mais aussi aux nombreux autres chefs d'État africains concernés
par une échéance Au contraire, l'acharnement de Joseph Kabila et de son entourage a brisé net l'élan de démocratisation et l'espoir d'un peuple de savourer pleinement les avancées démocratiques de son pays. Descendu une première fois dans la rue le 19 janvier 2015 pour manifester contre la réforme de la loi électorale, il a réitéré avec conviction son désir de changement les 19 et 20 septembre, et à nouveau le 20 décembre 2016, à Kinshasa et d'autres villes du pays. Chacun de ces appels citoyens au respect de l'ordre constitutionnel a été brutalement réprimé, causant la mort de dizaines de manifestants. 43 Le rapport du GRIP, RDC : ENJEUX ET PORTRAITS AUTOUR D'UN ENLISEMENT ÉLECTORAL, Février 2017 disponible sur www.i6doc.com, l'édition universitaire en ligne. 54 Ce non-respect de la Constitution était bien évidemment dénoncé par l'opposition, qui peinait toutefois à s'organiser face aux multiples pièges tendus par Joseph Kabila. C'est ainsi que, pour désamorcer la colère populaire et faire baisser la pression de la communauté internationale, le pouvoir a consenti à négocier avec l'opposition politique et la société civile. Ceci a donné lieu à deux processus de dialogue : le premier avec une frange minoritaire de l'opposition, menée par Vital Kamerhe, le second incluant toutes les principales forces politiques congolaises, dont Étienne Tshisekedi. Ce dernier dialogue a abouti le 31 décembre à un nouvel accord de répartition du pouvoir, l'opposition obtenant notamment les postes de Premier ministre et de président d'un comité de suivi dudit accord, cette dernière fonction étant attribuée à Tshisekedi lui-même, alors que le mode de désignation du chef du gouvernement continuait à bloquer la mise en oeuvre de l'accord. En contrepartie, le président Kabila qui s'était enfin engagé à ne plus se représenter était confirmé à son poste jusqu'au prochain scrutin de décembre 2017 selon l'accord, mais reporté à décembre 2018, simultanément à des élections législatives. La Mais cet accord, avait bel et bien réussi à éviter que la RDC sombre dans le chaos sanglant redouté par de nombreux observateurs.43 55 |
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