WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Accords politiques en RDC. Enjeux, acteurs et défis sur l'accord de la saint Sylvestre.


par Djodjo Mayele mutanda
Université de Kinshasa - Licence 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE III : ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE : ENJEUX,
ACTEURS ET DEFIS

Ce chapitre se focalise sur l'étudie brève et approfondie de l'accord de la saint sylvestre. Chaque élément de l'accord sera analysé d'une manière spécifique et systématique. Ces éléments sont regroupés en trois catégories qui sont : les enjeux, les acteurs et les défis.

Outre ses éléments, à titre de rappel nous revisitons l'histoire politique Congolaise par l'historique des accords politique, pour voir combien les accords ont été importants et ont impacté l'organisation institutionnelle de notre pays.

SECTION I : HISTORIQUE ET ENJEUX DE L'ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE

Voici comment est élucidé l'historique des accords politiques en RDC: 1.1. Historique

L'histoire politique de notre pays est très riche en négociations, en concertations politiques, ils ont été un moyen efficace en vue d'apporter des changements à l'ordre politique, ou tout simplement en vue d'amener la réconciliation entre les fils et les filles du Congo. Ces négociations qui s'apparentent du dialogue national ont porté plusieurs noms :

? 1959 : Collègue général entre la haute administration coloniale et les partis politiques;

47

> 1961 : Tablée ronde de Léopoldville, Conférence de Tananarive (Madagascar), Conférence de Coquilhatville, Conclave de Lovanium;

> 1964 : Commission constitutionnelle de Luluabourg;

> 1991 : Concertations de N'sele, Négociations du palais de marbre I et II; > 1991-1992 : Conférence nationale souveraine;

> 1992 : Rencontre d'Iyonda (avril), Compromis politique global (juillet),

Tripartie de Gbadolite (novembre), Concertations du Palais du peuple;

> 1993 : Conclave du Palais de la Nation (mars);

> 1999 : Accord de Lusaka;

> 2000 : Consultation nationale sous l'égide des confessions religieuses;

> 2001 : Pré-Dialogue de Gaborone, Pré-Dialogue d'Addis-Abeba;

> 2002 : Négociations politiques inter congolais de Sun City ;

> 2002 : Négociations politique inter congolais de Pretoria (Accord global et inclusif);

> 2013 : Concertations nationales ;

> 2015 : Mais débuté en en 2016 ;

> 2016 : Accord de la cité de l'OUA (octobre) ;

> Décembre de la même année Accord de la saint sylvestre.

N.B : Nous avons pu faire un constant, parmi tous les accords précités, ils en ressortent un point commun. C'est point commun est celui de l'applicabilité

48

partielle des compris ou closes des accords. Cela commence dès la table ronde de 1960 jusqu'à l'accord de la saint sylvestre.

1. 2. Enjeux de l'accord de la saint sylvestre

Les enjeux de l'accord de la Saint-Sylvestre sont élucidés de la manière : 1.2.1. Du rétablissement de l'ordre constitutionnel par le biais des élections

Dans la logique générale, une élection est un mode par lequel le souverain primaire (peuple) choisit librement directement ou indirectement ses dirigeants, cela s'applique surtout dans les systèmes démocratiques dans toutes ses formes. L'accord aussi avait la même feuille de route qui était l'organisation des élections dans le plus bref délai.

Les élections ont été un moyen efficace pour le retour de l'ordre constitutionnel c'est-à-dire légitimer et légaliser les institutions du pays. L'Accord politique reconnait les élections comme unique mode de dévolution du pouvoir capable d'assurer l'alternance pacifique à la tête du pays.

Cependant, il exige la tenue desdites élections en une seule séquence : la présidentielle, les législatives nationales et les provinciales. Ce qui peut avoir dicté ce choix est la nécessité de résoudre les questions relatives à de l'alternance à la tête du pays, au dépassement des mandats des sénateurs, des députés provinciaux et des gouverneurs qui tendaient à un troisième mandat de fait ou qui ont bénéficié des mandats indus.

49

Les élections devaient être organisées au plus tard en décembre 201739 , sans aucune autre précision. Dès lors, l'enjeu fondamental demeurait l'organisation à trois scrutins conformément aux standards internationaux en demeurant dans le respect de l'Accord politique sans hypothéquer la qualité des élections de laquelle dépendait la paix et la sécurité de la RDC voire de toute la région de l'Afrique centrale et des Grands Lacs.

En effet Tous le monde voulant le départ du régime Kabila, cela pouvait avoir lieu non par le recourt de la violence ni par les armes mais par la voie des élections. D'après l'Accord de la Saint-Sylvestre, au plus tard en décembre 2017, les élections auraient dû être organisées en une seule séquence.

Il ne s'agissait pas d'un délai prorogeable. Les élections auraient dû avoir lieu avant minuit du 31 décembre 2017. Mais, en cas de non-organisation des élections en 2017, comme en l'espèce, l'Accord de la Saint Sylvestre ne proposait aucune sanction des responsables, même pas la possibilité de saisir la Cour constitutionnelle.

Cela se comprenait, car il ne s'agissait pas d'un acte contraignant pour les institutions qui étaient appelées à l'appliquer. Selon cette intelligence, la CENI avait publié, le 5 novembre 2017, un calendrier électoral fixant la date des élections, en une seule séquence le 23 décembre 2018.

39 Voir, Chapitre IV, article IV.2. de l'Accord Politique global et Inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa, 31 décembre 2016.

50

Ce calendrier violait, d'une part, l'Accord de la Saint-Sylvestre, car il prévoyait les élections au-delà du 31 décembre 2017, et, d'autre part, la Constitution qui impose un mandat de 5 ans non prorogeable (art. 70 al. 1 er Cst).40

Apres le consentement de toutes les tendances pour décembre 2018, la messe était dite. Mais comme dise le latin "Alea Acta Est : les dés ont été jette" il fallait carrément qu"il ait organisation des élections. Le 30 décembre 2018 cela a pu se réaliser malgré multiples obstacles et imperfections au tour de ce processus.

1.2.2. Légitimer les institutions du pays

La Constitution de la RDC par ses articles 70 alinéas 1 et 103 alinéa 1 stipule ce qui suit :

? « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».

? « Le député national est élu pour un mandat de cinq ans ».

Déjà en lisant ses dispositions nous comprenons que les institutions à mandat élective n'avaient plus de légitimité car le dernier cycle électoral s'est déroulé en 2011, en faisant le calcule la cinquième année qui devrait être électorale était donc 2016.

40 À noter que l'art. 70 al. 2 Cst dispose: "À la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu'à l'installation effective du nouveau". Cette disposition ne constitue pas un fondement constitutionnel de la prorogation du mandat. Elle a concerné la période qui va de l'élection du nouveau président à son investiture. Elle ne s'applique pas en cas de non organisation de l'élection par le pouvoir en place dirigé par quelqu'un qui a réalisé deux mandats (cf. art. 70 al. 1 er), comme c'est la situation actuelle (sur l'interprétation à donner à cette disposition constitutionnelle, cf. mon article: "La fin du Mandat présidentiel et le principe de continuité de l'État dans la Constitution congolaise", http://www.droitcongolais.info/files/rdc-mandat---continuite.pdf).

51

Même le gouvernement était illégitime car selon l'article 78 de la constitution, "Le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire.., le gouvernent est formé sur base de cette dite majorité, or les personnes qui composaient cette majorité n'avaient plus mandat donc automatiquement il tombait.

C'est alors par le biais de l'accord en symbiose avec la constitution que toutes ses institutions électives ou non ont pu trouver une légitimité. Voici les dispositions :

Les parties prenantes s'engagent à respecter la Constitution du 18 février 2006 telle que révisée en 2011, notamment les dispositions ci-après:

? L'article 70 alinéa 1 er qui dispose : « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ». Il s'ensuit que tout président ayant épuisé le deuxième et dernier mandat ne peut plus en briguer un troisième.

? L'article 70 en son alinéa 2 dispose : « A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu'à l'installation effective du nouveau Président élu ». Sous la réserve émise par le Front pour le Respect de la Constitution, il s'en suit que, bien qu'étant à la fin de son mandat, le Président de la République restera en fonction jusqu'à l'installation effective de son successeur élu41.

41 BALINGENE KAHOMBO, Emmanuel KABENGELE KALONJI et Alii, 5ème Rapport élaboré conjointement par le Groupe de Travail composé du CREEDA, de la LE et du RRSSJ," La RDC entre la sortie de l'impasse électorale et le respect la constitution : Analyse de l'Accord Politique de la Saint - Sylvestre, Kinshasa, février 2017, pp 58-59

52

? Etant donné, d'une part, que les mandats des députés provinciaux et des sénateurs ont expiré depuis 2012 et, d'autre part, que celui des députés nationaux prend fin en février 2017, les parties prenantes s'accordent, en application des articles 103 alinéa 2, 105 alinéa 2 et 197 alinéa 6 de la Constitution que :

a) Les députés nationaux, les sénateurs et les députés provinciaux en exercice restent en fonction jusqu'à l'installation effective des nouvelles assemblées législatives et délibérantes correspondantes issues des prochaines élections à organiser conformément au calendrier convenu.

b) L'Assemblée nationale, le Sénat et les Assemblées provinciales auront, selon le cas et outre leurs attributions constitutionnelles classiques, comme agendas législatifs prioritaires le bloc législatif relatif aux élections et les mesures de décrispation politique.

c) Les gouverneurs et vice-gouverneurs élus restent en fonction conformément aux dispositions constitutionnelles.

? En vue d'assurer l'équilibre institutionnel et de garantir à tous un traitement égal durant tout le processus électoral, les parties prenantes conviennent que pendant la période préélectorale et électorale, la gestion des affaires publiques est inclusive au niveau de l'exécutif national.

? Le Premier Ministre exerce la plénitude des prérogatives lui dévolues par la Constitution en tant que Chef du gouvernement42.

42 BALINGENE KAHOMBO, Emmanuel KABENGELE KALONJI et Alii, idem.

53

C'est de cette manière que toutes ses institutions ont été légitimées pendant le période préélectoral et électoral, trouvant gain de cause.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius