B- L'armement : L'opérationnalité des forces
de défense
Les forces de défense gabonaises, fortes d'environ
6.700 hommes sont engagés selon Laurent Touchard (2017, p. 550) dans le
cadre de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale
(CEEAC), au sein de la MICOPAX en République centrafricaine (Mission du
conseil de paix et de sécurité) ont pour but de protéger
les communautés et les individus des actes de violences. Ce concept
englobe sept catégories de menaces qui touchent aux différents
domaines d'action : La sécurité économique, la
sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire, la
sécurité de l'environnement, la sécurité
personnelle, la sécurité de la communauté, et enfin, la
sécurité politique. Pour ce qui est du Gabon, la Gendarmerie
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nationale, la garde républicaine, la direction du
service de santé militaire et le génie militaire constituent une
force de défense placée sous l'autorité du
président de la république chef suprême des armées
et du ministre de la défense nationale.
Graphique n° 1 : l'organisation des forces
de défense du Gabon (2017)
Source : EMGFA
Par décret n° 13/PR/DN du 6 janvier 1983, les
principales modifications apportées par l'armée sont les
suivantes, un commandement en chef des forces armées d'un commandement
des armées, d'un commandement de l'armée de terre, d'un
commandement de l'armée de l'air d'un commandement de la marine, et d'un
commandement des sapeurs-pompiers au d'une direction générale des
services communs ou rattachés enfin d'un comité des chefs
d'Etat-major. En effet, avec un effectif de 9.450 Hommes en avril 2018, les
forces armées gabonaises (FAG), est la composante de
cinq régions militaires, deux régions aériennes, trois
arrondissements maritimes et trois groupements incendie. Il s'agit entre autre
de l'armée de terre, l'armée de l'air, le corps des
sapeurs-pompiers, la marine nationale et de l'aviation légère des
armées. L'Etat-major général des forces armées
(EMGFA) est un organe permanent de commandement dont la vocation est la
conception, la direction, le contrôle et la conduite des
opérations. Dès lors, son travail consiste à une oeuvre
collective, coordonné par le Chef d'Etat-major général des
forces armées (CEMGFA). Son exécution est
décentralisée à travers un commandement vertical et
horizontal, et dans lequel toutes les directions travaillent synergie pour
l'accomplissement de la mission.
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A cet effet, elle défend l'intégrité du
territoire national en assurant l'intangibilité des frontières.
De plus, elle veille au respect et à la stabilité des
institutions de la République. Sans toutefois oublié la
protection des personnes et les biens par la force des armes.
A cet effet, les FAG doivent participer aux opérations
extérieures de maintien de la paix ou de soutien de la paix sous
l'égide des organismes internationaux comme l'ONU, l'Union Africaine
(UA), Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC),
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC).
S'agissant de l'armée de terre, forte de 5506 hommes,
répartis sur l'ensemble du territoire national, les forces terrestres
s'articulent aux formations de combats, d'interventions, d'appui et de soutien.
A ce titre, elle a pour mission, la défense de l'intégrité
nationale, la participation aux actions d'interposition dans le cadre d'une
forte multinationale sous l'égide de l'ONU, l'Union africaine (UA) ou la
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC),
la protection des populations et des biens, la participation aux missions
d'ordres publics enfin, la participation aux actions de
développement.
A ce propos, la préparation des forces de
l'armée de terre relève de son chef d'Etat-major qui est le
commandant organique. Ainsi, il est responsable de l'organisation, de
l'instruction et de l'entrainement des forces. Aussi de l'établissement
de la doctrine de l'emploi des forces terrestres. Une 7x régions
militaires, 1x bataillon de la garde présidentielle (1 x compagnie
blindée de reconnaissance, 3 x compagnies d'infanterie, 1 x batterie
d'artillerie, 1 x batterie antiaérienne),1x régiment parachutiste
(1 compagnies compagnie de commandement, 3x compagnies parachutistes, 1 x
compagnie d'appui), 1x bataillon blindé de reconnaissance (bataillon de
reconnaissance et de combat, 1x compagnies de commandement et de soutien, 2x
escadrons blindés de reconnaissance), 7x bataillon/compagnies
d'infanterie motorisée (un/une par région militaire), 1x
régiment de commandement et de soutien (1 x batteries d'artillerie, 1x
batterie de mortier, 1x batterie de lance-roquette multiples, 1x compagnie du
génie, unités logistiques).
Concernant, l'armée de l'air, elle est née au
lendemain de l'indépendance l'armée de l'air aujourd'hui compte
un effectif de 1409 hommes, elle est appelée petite Escadrille, elle
fonctionne sous cette fonction et avec ses moyens jusqu'au début des
années 1970. En janvier 1970, par décret n°205/PR/DN, elle
acquiert son autonomie et l'appellation `'Armée de l'Air».
L'armée de l'air actuelle se caractérise par une réduction
substantielle de la flotte de transport due en grande partie de l'entrée
en limite de vie de bon nombre d'appareils.
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Conformément aux textes en vigueur, l'organisation de
l'armée de l'air s'articule pour le moment autour de deux niveaux, au
niveau central avec un Etat-major de l'armée de l'air, au niveau
décentralisé, des bases de l'air. Elle se compose d'un cabinet
avec un secrétaire, de quatre directions, d'une direction
opérationnelle, d'une direction financière et administrative,
d'une direction technique et d'une direction du service militaire. Aussi, elle
a une Base Aérienne 01, d'un transport militaire tactique, la recherche
et le sauvetage, la surveillance aérienne des parcs nationaux en
relation avec l'ANPN, la patrouille côtière. Pour ce qui est de la
Base Aérienne 02, elle participe à la reconnaissance et le
renseignement, à l'appui-feu et le bombardement, la patrouille
côtière.
Enfin, malgré ses vecteurs, l'armée de l'air
reste engagée auprès des autres composantes des FAG dans les
différentes opérations de sécurisations. Elle
espère toutefois, retrouver une activité aérienne pour
mieux remplir ses missions principales.
Quant à la Marine Nationale, elle a un effectif de de
1013 Hommes, la création de la marine nationale intervient le 6 janvier
1983 sur son premier arrondissement maritime de Port-Gentil. Le premier chef
d'Etat-major est nommé en septembre 1983. A ce jour, elle compte trois
arrondissements maritimes : Libreville, Port-Gentil et Mayumba.
Dans ses missions, la marine nationale, assure en milieu marin
la défense du territoire national, la défense des approches
maritimes, la surveillance et contrôle de la ZEE, la participation aux
opérations de maintien de la paix. Aussi, elle assure la
sécurité de l'Etat en mer, la lutte contre la piraterie et le
brigandage en mer, la pêche illicite, les trafics en tout genre et la
pollution en milieu marin. De plus, elle assure les missions de services
publics, la recherche et sauvetage en mer, la sécurisation de la
façade maritime, l'entrainement de tir, l'exercice amphibie pleine
Ayeme, la patrouille bras de mer Estuaire du Komo.
En ce qui concerne l'Aviation Légère des
Armées, ayant les mêmes origines que l'armée de l'air, elle
se détache de celle-ci en 1986 pour devenir successivement aviation
légère de l'armée de terre (ALAT) puis aviation
légère des armées. Son premier chef d'Etat-major est
nommé en septembre 1983. Au centre du dispositif des FAG, l'aviation
légère des armées est la composante dont l'outil majeur
est l'hélicoptère. Forte de 627 hommes, elle oeuvre aux
côtés des autres composantes par son implication multiforme aussi
bien à l'intérieur pour la sécurité qu'à
l'extérieur pour le respect des engagements internationaux.
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Le bataillon des sapeurs-pompiers (BSP), est une unité
de protection du corps principal qui regorge à son sein un effectif de
895 Hommes. Elle intègre les forces armées sous l'appellation de
BSP en 1973. Sa capacité d'accroit avec la création d'une
deuxième base à Franceville. A ce propos, plusieurs interventions
ont eu lieu à savoir, le feu de l'immeuble du Fodex en 2002, le feu de
la présidence de la république en 2004, le crash de l'avion
Gabon-Express en 2004, la sortie de piste d'un avion Air-Gabon en 2004 et
l'intoxication du Lycée National Léon Mba en 2005.
Tableau n° 5 : Le bilan de ses
activités opérationnelles (2002-2004).
|
2002
|
2003
|
2004
|
Appels injustifiés
|
1230
|
2135
|
1023
|
Incendies
|
198
|
299
|
326
|
Accidents de circulation
|
076
|
120
|
152
|
Secours à victimes
|
330
|
498
|
631
|
Fait d'animaux
|
027
|
045
|
069
|
Eau-gaz-électricité
|
025
|
020
|
035
|
Protection des biens
|
025
|
034
|
035
|
Pollution
|
000
|
000
|
000
|
Reconnaissance-recherche
|
011
|
020
|
045
|
Totaux
|
1945
|
3214
|
2416
|
Source : Etat-Major des sapeurs-pompiers
Pour ce qui est de la Direction Générale du
Génie Militaire (DGGM), elle a été créé par
décret n°150/PR/DN du 4 février 2002, la direction
générale du génie militaire est un service commun aux
forces de défense qui a pour but principales, la réalisation des
travaux de génie civil, des constructions réfections et autres
aménagements des bâtiments aux profils de des forces de
défense, des services de l'Etat et des collectivités locales,
gérer et d'entretenir le domaine militaire, contrôler les
prestations concédées aux entreprises, exécuter les
missions du génie combat.
Dans ses moyens d'acquisitions, l'Etat lui octroie
d'importants moyens humains et de matériels, près de 500
militaires confondus venant de l'armée de terre, de l'armée de
l'air, de la gendarmerie nationale, de la marine nationale, de la garde
républicaine, et du bataillon des sapeurs-pompiers, une cinquante de
camions, une trentaine d'engins de travaux publics, une dizaine de
véhicules tactiques, divers équipements de chantiers, plusieurs
matériels de travail.
Pour coordonner le tout, quelques réalisations
importantes du génie militaire à savoir ; l'aménagement
d'une route à Makokou, la construction de 7 plateformes à Owendo
au profil de la SETRAG, l'aménagement de la route menant
Angondjé, l'aménagement de la route
59
conduisant au Cap Estérias, la construction du stade de
football de l'école nationale de la Gendarmerie.
La Gendarmerie nationale, crée par décret-loi
n°00019/PM en date du 30 novembre 1960, la Gendarmerie Nationale devient
autonome à partir du 1er janvier 1961. La Gendarmerie
Nationale constitue une force militaire placé sous l'autorité du
président de la république, chef suprême des forces
armées, et du ministre de la défense nationale. Elle fait partie
intégrante des forces de sécurité, comme le mentionne la
(Revue des forces de défense gabonaises N°2, 2001, p. 52).
En effet, elle a pour missions principales, de défendre le territoire,
de veiller à la sureté publique, d'assurer le maintien de l'ordre
et l'exécution des lois et règlements et d'assurer l'action
directe de la police judiciaire, administrative et militaire.
De plus, sur le plan territorial, l'organisation des forces
repose sur les légions (une gendarmerie mobile à Libreville, et
cinq gendarmeries départementale implantées respectivement
à Libreville, Oyem, Franceville, Mouila et Port-Gentil. Les
légions se subdivisent elles-mêmes en huit groupements, en
compagnie (19) et en brigades territoriales (85). A ce propos, elle compte
environ 2900 personnels, dont 13% des femmes. Pour l'année 2002, la
Gendarmerie a été autorisée à recruter 645
élèves gendarmes.
La Garde Républicaine, crée le 24 juillet 1964,
par décret n°0251/PR, est créée la garde
républicaine après le coup d'Etat contre feu président
Léon Mba. Le 4 juin 1970, par décret n°719/PR, la garde
républicaine devint garde présidentielle. Le 6 mars 1996, par la
loi N°003/96, la garde présidentielle retrouve son ancienne
appellation garde républicaine. Elle est placée pour emploi, sous
l'autorité directe du président de la république, chef
suprême des armées. A ce titre, il est le seul à
déléguer ce pouvoir au premier ministre ou au ministre
chargé de la défense nationale par acte spéciaux. La garde
républicaine dépend pour son administration comme d'autres forces
de défense, du ministère de la défense nationale.
Par ailleurs, elle est chargée d'assurée de la
façon permanente, la sécurité et la protection du
président de la République, à l'intérieur et
à l'extérieur du territoire national. Elle est également
chargée, d'assurer conjointement avec les autres forces la protection
des hautes personnalités de l'Etat, des personnalités
étrangères en visite au Gabon, des responsables politiques, de
rendre des honneurs militaires lors de la cérémonie de la
république ainsi qu'à l'occasion des séances solennelles
du parlement. Elle peut aussi assister aux missions d'aides et d'assistances
aux populations en cas de sinistre grave ou de calamités publiques,
comme les
60
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autres forces, elle ne doit intervenir dans le maintien de
l'ordre et la paix civile en cas de débordement des forces de
première catégorie et sur réquisition
règlementaire.
Toutefois, elle participe aux missions de défense de
l'intégrité du territoire nationale.
Enfin, le Service de Santé Militaire (SSM), qui fut
créé en 1972, par décret n°956/PM/DN du 10 Août
1972. C'est une structure interarmées, il est placé sous
l'autorité directe du ministre de la défense nationale a pour
missions ; le soutien sanitaire des forces engagées en temps de
guerre, la médecine curative et préventive,
l'expertise, la recherche et l'enseignement ainsi que l'implication dans les
actions de santé publique en temps de paix.
Dans sa structure actuelle, le service de santé
militaire est composé de manière suivante, un échelon
central composé de la direction générale (DGSSM) et de
l'inspection générale du SSM, l'échelon local, des
organismes directement rattachés à la DGSSM, laboratoire
militaire d'analyses médicales, le centre d'approvisionnement
pharmaceutique, hôpital principal de Libreville, infirmerie de garnison
de Port-Gentil, centre de santé maternelle et infantile et quatre
directions du service de santé des forces.
Au regard de toutes ces analyses sur l'organisation militaire
du Gabon, la question que nous nous posons est celle de savoir, quel est le
bilan de la coopération franco-gabonaise en matière d'armement et
d'équipements des forces de défense ?
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