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Entrepreneuriat. Comment accompagner les jeunes de la génération "y" dans un projet entrepreneurial?


par Alicia Evith Colca Riva Gras
Université Paul Valery  -  Master 2- Executive MBA Leadership, gouvernance et performance des équipes 2019
  

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II. Sociologie générationnelle et leadership

Wilhelm Dilthey (1883) , historien, psychologue, sociologue et philosophe allemand, définira la génération comme : «un cercle assez étroit d'individus, qui malgré la diversité des autres facteurs sont reliés par le fait qu'ils ont vécu les mêmes grands événements et changements dans leur période de réceptivité''.

En 1928, Karl Mannhein, sociologue allemand, met l'accent sur la conscience de génération et la stratification des expériences générationnelles. La sociologie générationnelle devient ainsi une discipline qui explique l'influence du vécu générationnel sur le comportement et le développement des groupes d'individus appartenant à une même génération.

La sociologue générationnelle est très critiquée dans l'actualité pour son manque d'empirisme, mais elle reste utilisée transversalement dans d'autres domaines de recherche, comme le marketing ,en vue d'évaluer les caractéristiques des consommateurs en fonction de l'âge ; dans les thématiques de gestion et management, pour établir les différentes formes de management d'une génération et la manière d'entretenir les talents des nouvelles générations ; dans la psychologie sociale afin d'analyser les émotions, les comportements des gens ayant les mêmes normes culturelles et représentations sociales et également dans la recherche historique pour comprendre et expliquer le passé.

C'est ainsi qu'en 1991, Willian Strauss et Neil Howe, deux historiens américains dans leur livre «Générations : the history of America's future , 1584 to 2069 »24, théorisent un cycle de générations composé de 4 générations, chacune avec un état d'esprit différent. Des cycles qui se renouvellent chaque quatre-vingt ans et qui s'achève par une grande crise. Ainsi le dernier cycle dans l'histoire post-moderne est formé pour 4 générations : « Vétérans nés dans les années 1920-1945, Les babyboomers nés entre 1946-1964, génération «x'' nés entre 1965-1979, génération «y''au millenium 1979-2000 ». C'est à travers cette dernière génération «y'' appelé «millénial ''que le travail de recherche sera effectuée autour de l' entrepreneuriat .

20

24 Voir Annexe V : graphique des générations selon le livre Générations: the history of America's future , 1584 to 2069» https://en.wikipedia.org/wiki/Strauss-Howe generational theory

Cette génération en 202525 aura moins de 40 ans, et d'après les estimations, cette même génération représentera 75 % de la population active française.

A. Génération «Y»ou Milléniaux : caractéristiques générationnelles et leadership générationnelle

Il existe un désaccord entre les auteurs, certains pensent que la génération «y»26 est née entre 1979 et 1996 et d'autres cependant considère que cette génération est née entre 1980 et 2000. Il faut donc se montrer prudent dans le choix des auteurs, comme le signale Michel Dalmas dans son article « Quelles valeurs organisationnelles pour la génération Y ? » 27.

En effet tous les auteurs ne proviennent pas majoritairement de la communauté académique, il existe dans la littérature académique des détracteurs, qui remettent en question l'existence d'un phénomène générationnel (Saba2009 , Pralong 2010, Pichault et Pleyers 2010).

Ici, la recherche s'attache à défendre la théorie générationnelle, en répertoriant les caractéristiques communes attribuées à la génération «y», et en tâchant d'établir un portrait des caractéristiques représentatives des leaderships issues de la génération «Y».

1. Caractéristiques générationnelles de la génération Y.

Le principal sujet, sur lesquels les auteurs semblent s'accorder, ce sont les caractéristiques générationnelles fondées sur leur comportement, leur rapport au travail, goûts, attitudes et habilités développés par cette génération. Dans l'annexe VI, figure une synthèse des nombreuses études caractérisant la génération «y» élaborées par28 Franck Brillet, Patricia Coutelle et Annabelle Hulin, dans l'article intitulé « Quelles trajectoires professionnelles pour la génération Y ? » qui trouve son inspiration dans la recherche de Pichault et Pleyers (2010).

21

25 Léon Olivier, « La population active en métropole à l'horizon 2030 : une croissance significative dans

dix régions »,Pôle Emploi-Population, Octobre 2011 INSEE - Statistiques
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2124013

26 Terme « Generation Y»,apparu dans l' article Advertising Age. (Midwest région Edition). Chicago: Vol. 64, Iss. 36; pg. 16, 1 pg, 30 aout 1993. https://fr.wikipedia.org/wiki/Génération Y

27 Dalmas Michel, « Quelles valeurs organisationnelles pour la génération Y ? », Management & Avenir, 2014/6 (N° 72), p. 113-132.

https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2014-6-page-113.htm

28 Brillet Franck, Coutelle Patricia, Hulin Annabelle, « Quelles trajectoires professionnelles pour la génération Y ? », Gestion 2000, 2012/5 (Volume 29), p. 69-88 https://www.cairn.info/revue-gestion-2000-2012-5-page-69.htm

Julien Pouget29 dans son livre « intégrer et manager la génération «y » » a entrepris l'analyse des caractéristiques de la génération «y» qui serviront de base à notre réflexion :

a) Génération internet

La génération «y» appelée également « génération internet » a un rapport étroit avec les technologies de l'information et la communication. Née en plein développement du digital et de la démocratisation du mobile, elle a très tôt confrontée et adaptée.

Mark Prensky30, appellera la génération «y» des « digital natives », car les personnes issues de cette génération font un usage massif du digital dans tous les aspects de leur vie quotidienne et professionnelle, une certaine technophilie, des usages instinctifs en témoignent. Leur principale source d'information est internet ; en France on assiste à un recul de la durée d'écoute de la télévision31. Une étude de l'institut de recherche américain «Pew»32 a donné certains chiffres clés du comportement de la génération «y» concernant les nouvelles technologies : 83% de la génération «y« utilisent les réseaux sociaux , 92% utilisent des moteurs de recherche.

b) Culture de l'instantanéité

Le goût de l'instantané provient de l'usage systématique d'internet et des sms. Une génération impatiente qui veut tout, tout de suite. Une génération qui collabore et travaille par internet, usant de la puissance des réseaux capables de fédérer une mobilisation spontanée et instantanée. Florence Pinaud et Marie Desplats33 diront « Dans le monde selon Y, l'avenir est aussi lointain que le passé et le court terme est de règle ».

Cette génération a une capacité de traitement de l'information plus élevée que ses aînés, favorisant l'émergence d'une culture de l'immédiat, leur but, trouver l'information d'une manière rapide et performante, rendant la multiplication des tâches contraignante et oppressante

22

29 Pouget Julien, « Intégrer et manager la génération Y» 2émé édition, Vuibert - Paris avril 2013 p21

30 Prensky Mark spécialiste des technologies de l'information « digital Natives , Digital immigrants » MCB University Press, octobre 2011 , vol 9, n°5

31Ministère de culture-

http://www.observationsociete.fr/modes-de-vie/loisirs-culture/duree-ecoute-television.html

32 Centre de recherche PEW : « Generational difference in online activities » janvier 2018 https://www.pewinternet.org/2009/01/28/generational-differences-in-online-activities/

33 Pinaud Florence ,Desplats Marie, « Manager la génération Y » ,Dunod ,2015, Paris 2émé édition , Pag 28

dans les organisations. Cette culture de l'immédiat rend difficile l'accomplissement des projets, nécessitant un investissement de temps plus élevé, les individus de la génération «y» ont des difficultés à se projeter à long terme. Leurs besoins de satisfaction rapide ou immédiat, le besoin de feed-back, cette culture du temps réel contribue à l'apparition des risques psychosociaux, dû à la charge de travail assumée.

c) Un apprentissage par l'action

Le modèle traditionnel d'apprentissage est remis en cause, car les jeunes de la génération «y« deviennent acteurs de leur apprentissage et ne suivent plus un ordre précis mais préfèrent apprendre le nécessaire pour effectuer une tâche déterminée dans une dynamique d'auto-évaluation.

d) Une quête de sens

Le travail doit être utile, la génération «Y» est aussi appelé en anglais « generation Why? », traduit en français «génération pourquoi?» en raison de leur capacité à remettre en cause ce qui est imposé, de la volonté de comprendre le pourquoi des situations existantes ou des actions à réaliser. Un syndrome d'un non-conformisme, un questionnement sincère souvent mal perçu par les générations précédentes qui voient remettre en cause leur légitimité : c'est un des principaux motifs des conflits lors de l'intégration des jeunes «Y» dans une équipe formée de baby-boomers.

Dans le milieu du travail, leur soif de justification de la pertinence des décisions concernant leur propre travail ne se tarit pas avec une simple justification hiérarchique.

La quête de sens peut les conduire à un faible loyalisme institutionnel si le travail et la satisfaction attendue ne sont pas proportionnée. Pouget dira « une quête de sens, quasi philosophique des personnes que du plus jeune âge ont contesté les décisions de leur propres parents», apparaît alors un défi volontaire de l'autorité.

Une véritable quête de sens qui semble être un vrai moteur pour entreprendre et qui sera analyser par le travail de recherche.

e) Une génération mondialisée

Les crises économiques, la puissance du libéralisme, l'affaiblissement des frontières et la mondialisation des échanges ont contribué à une vision mondialisée du marché du travail. Selon

Thomas Friedman34, la terre est plate grâce aux Technologies de l'information et les nouvelles formes de communication instantanée, rendant le cadre de référence non plus national mais international.

En pleine quête de sens, la génération «y» semble être homogène dans sa vision des affaires et du monde. Les politiques étatiques ont dû s'adapter à ces nouvelles formes de relations notamment au travers de nombreux traités internationaux qui ont facilité le libre-échange ce qui a bénéficié à l'e-commerce.

La génération «y»a connu et bénéficié des programmes d'échanges internationaux depuis le plus jeune âge, ce qui leur a permis de voyager et d'avoir une vision plus globale du monde. Actuellement, le travail nomade permet à des personnes de travailler à distance tout en voyageant.

Dans l'échantillon des jeunes entrepreneurs interviewés, 80% des interviewés ont eu une expérience de vie au-delà de leur région d'origine.

f) Une génération dans l'émotion

Les individus appartenant à la génération «y» sont émotifs et n'hésitent à montrer leurs émotions au milieu du travail, une sensibilité mal perçue par les générations précédentes, qui met en lumière l'invasion de leur vie privée sur le lieu de travail à cause de la technologie et des réseaux sociaux.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo