WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Lean et digitalisation au cœur de la transformation des entreprises.


par Christophe Duru
ESC Clermont Ferrand - Master en management 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Le Fordisme

Comme pour le Taylorisme, le Fordisme vient du nom de son inventeur Henry Ford qui a su s'approprier les acquis du Taylorisme en y ajoutant de nouvelles considérations, méthodes et approches.

On retrouve notamment le fait d'augmenter les salaires des ouvriers parallèlement à l'augmentation de l'activité avec la vision suivante : « le fordisme est le terme par lequel on désigne l'ensemble des procédures (explicites ou implicites) par lesquelles les salaires se sont progressivement indexés sur les gains de productivité. Augmenter régulièrement les salaires au rythme des gains de productivité permet d'assurer que les débouchées offertes aux entreprises croîtront également au même rythme et permettront donc d'éviter la surproduction » (Boyer, 1987) que l'on pourrait compléter par l'idée suivante de Henry Ford où un meilleur salaire qui rend les salariés « exempts de préoccupation étrangère au travail, et donc plus industrieux, par conséquent, plus productifs » (Ford, 1926).

Ainsi nous pouvons constater que si le Fordisme reste, comme le Taylorisme, centré majoritairement sur les gains de productivité et de performance, on constate que ce dernier prend en compte une toute nouvelle variable : le salarié. En effet, l'employé n'est plus simplement un rouage d'une machine complexe que l'on ajuste librement au gré des suppressions de gaspillage, mais une source de performance, voir un capital, pour l'entreprise par sa capacité à voir son investissement motivé en fonction de sa rémunération. Si on peut reprocher une vision simplifiée de ce qui constitue le bien être des salariés qui ne comprend alors que le salaire au dépend d'autres facteurs étudiés aujourd'hui par des disciplines comme la Qualité de Vie au Travail, on ne peut nier qu'en ce point Henry Ford fut précurseur dans l'idée de comprendre que la motivation des salariés est un élément clé de la performance d'une entreprise.

A ces principes va également s'ajouter celui de la standardisation qui est moins une approche managériale et organisationnelle qu'une intégration de facteurs socio-économiques extérieurs à l'entreprise pour en tirer profit. La standardisation offre en effet un gain de rentabilité conséquent du fait de la réductions des coûts liés à la complexité du fonctionnement de certains

9

processus, bénéfice auquel viendra s'ajouter la mise en place de la chaîne de montage (Ford, 1926). L'emblème de ce principe reste l'automobile Ford-T, déclaré en ce sens « voiture du siècle » par un sondage international (Joyrdides, 2011) qui sera le produit abouti du Fordisme et de ces concepts mis en application.

Toutefois et de la même manière que le Taylorisme, le Fordisme essuiera de nombreuses critiques notamment concernant les mensonges sur l'augmentation des salaires liés à la productivité utilisée avant tout pour réduire le turnover de postes éprouvants physiquement et moralement (Bourgois, 1994), mais aussi sur les conditions de travail difficiles exigées pour l'accès à de plus hauts salaires : « les salariés reçoivent effectivement des salaires plus élevés, mais en contrepartie d'une discipline et d'un attachement au poste, qui renforcent les gains de productivité dégagés par les ouvriers, et ce bien au-delà des augmentations de salaires octroyées » (Bourgois, 1994).

Néanmoins, le Fordisme aura également contribué à façonner la société post seconde guerre mondiale en permettant le développement de la consommation de masse à l'aide de la standardisation. Toutefois ce modèle économique s'heurtera à un problème logique en période de crise, à savoir que le maintien de l'accroissement de la performance est corrélé à l'augmentation des salaires elle-même liée à la croissance économique ne peut plus avoir lieu en cas de récession, notamment durant le choc pétrolier où un modèle parviendra à tirer son épingle du jeu, à savoir le Toyotisme pratiqué par Toyota qui lors du premier choc pétrolier, fut la seule entreprise à ne pas enregistrer de pertes financières, comme le soulignera Koichi Shimizu, chercheur au CNRS, en ces termes : « C'est lors du premier choc pétrolier qu'apparaît la différence entre le système de production de Toyota (SPT) et le système fordien de production de masse des autres constructeurs. L'industrie automobile connaît une contraction de 12,1% de la production de VP, de sorte que les constructeurs deviennent déficitaires, mis à part Toyota et Honda (premier constructeur de motocyclettes) » (Koichi, 2000).

Si les apports théoriques du Taylorisme et du Fordisme resteront acquis du fait des succès évident qu'ils ont démontré par leur applications dans les méthodes organisationnelles de l'entreprise dans ces processus de production, il est évident que les évolutions à venir nous présentent alors un monde qui s'apprête à en remplacer un autre.

10

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite