WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Lean et digitalisation au cœur de la transformation des entreprises.


par Christophe Duru
ESC Clermont Ferrand - Master en management 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Michelin dans la digitalisation

La prise en compte des intérêts stratégiques du digital chez Michelin est avant tout le fruit d'une volonté claire du groupe de prendre à bras le corps les enjeux du monde de demain. En ce sens, cette volonté a été marquée par la prise en compte du digital (1) et le déploiement de la digitalisation (2) au sein du Groupe.

28

1. La prise en compte du digital

Parfois perçu à tort ou à raison en interne comme une entreprise qui tarde à se mettre en marche avec la digitalisation, le Groupe Michelin a cependant été classé 7e entreprise du CAC 40 dans un classement visant à déterminer quelles étaient les entreprises les plus digitalisées mais surtout, si on tient compte des seules entreprises industrielles, comme numéro 1 de cette catégorie (Manceau, 2019).

Cette relation avec les technologies numériques tient probablement à l'histoire de Michelin qui s'est voulu, tout au long de sa construction, être une entreprise innovante dans les domaines du pneumatique mais parfois dans son fonctionnement interne. Ainsi, c'est à ce titre que la visite du musée de l'entreprise Michelin « l'Aventure Michelin » à Clermont Ferrand nous offre une exposition présentant l'acquisition d'un microscope électronique en transmission par le Groupe en 1948, première entreprise française à s'en procurer un) cette époque (Michelin, 2020). Cette technologie permettra à l'entreprise de bénéficier d'une démarche scientifique améliorée dans la recherche et le développement de pneumatiques, mais aussi de l'inscrire dans une volonté de performance dans ce domaine.

Toutefois, on ne peut pas à proprement parler de digitalisation du Groupe à cette époque dès lors que cela impliquerait une remise à plat en profondeur de son organisation visant à numériser l'ensemble de ses processus internes et externes.

Et s'il est difficile de dater précisément la prise en compte de la révolution numérique comme opportunité de développement et nécessité d'adaptation, il n'en demeure pas moins que la question du digital et de la digitalisation est au centre des réflexions des principaux décideurs du Groupe et évoquée à chaque communication de directives et orientations stratégique.

Ainsi et c'est à ce titre que l'on retrouvera la digitalisation évoquée par exemple dans un rapport semestriel via la nécessité « d'accélérer la mise en oeuvre d'un plan de digitalisation global » parmi les orientation visant à créer de la valeur, mais également au cours d'interventions et déclaration régulières du Président du Groupe qui évoquera sans arrêt ces différents enjeux :

- « La transformation numérique va servir de moteur au développement de notre modèle

stratégique et de notre modèle humain et social. » (Florent Ménégaux, Digital Week à Clermont-Ferrand en 2019).

29

- « Florent Menegaux [...] a insisté sur l'accélération de la transformation digitale de

l'Entreprise, composante indispensable du leadership technologique et de la proximité avec nos clients » (Michelin, 2019).

Cette prise de conscience a également dans le même temps donné lieu à l'identification de trois objectifs clairs pour la transformation du Groupe à l'ère du digital, que l'on retrouve dans un article « Focus sur la transformation du Groupe » rédigé par Eric Chaniot, Directeur des Activités Digitales, qui les déclinait de la façon suivante :

- « Transformer nos business models : réinventer la manière dont nous commercialisons offres et services à nos clients ».

- « Faire évoluer nos manières de travailler : favoriser la collaboration digitale par des outils qui facilitent le travail en transverse »

- « Faciliter nos processus : la digitalisation est un levier de simplification pour nos processus »

Une fois encore, nous retrouvons ici trois éléments majeurs, le client, le salarié et la performance de l'entreprise via la transformation de certains processus. Plus qu'une réalité externe, il s'agit ici pour Michelin de prendre toute la mesure de la digitalisation, tant dans ses contraintes que ses opportunités. Ainsi, ce même article relève également quatre tendances qui se dégagent des transformations environnantes auxquelles Michelin devra se préparer :

- « L'économie de l'abonnement », un phénomène économique exigeant de la part de Michelin la création de nouvelles offres pour ses clients dont les habitudes de consommation vont être amenées à évoluer. En effet, l'offre de produit et de service Michelin reposant sur des produits consommables (les revenus des pneumatiques concernant la quasi-intégralité de son chiffre d'affaires) d'une part, mais aussi sur des relations avec des professionnels revendeurs, suppose de modifier en profondeur le rapport de Michelin avec ses clients.

- « La technologie 5G » qui conduira à une augmentation des objets connectés pour chaque individu, que ce soit chez eux ou dans leurs voitures. Cela offre donc la possibilité à Michelin de développer son offre d'une part en créant de nouveaux produits et services, et d'autre part en s'appuyant plus encore sur ses portefeuilles clients issus de son activité de vente de pneumatiques.

30

- « L'explosion des datas » qui pousse Michelin à se fixer comme objectif ambitieux dans les trois prochaines années de devenir une entreprise data-driven en étant en mesure de tirer parti de tous les bénéfices et opportunités de la donnée.

- « L'intelligence artificielle » en augmentant les capacités de chacun au sein des équipes Michelin, d'une telle manière que lors de l'interview avec Caroline Ribayrol-Parets, innovation leader au sein du service DOCBS/BPM, le terme « intelligence auxiliaire » (Ribayrol-Parets, 2020) lui était préféré dans la mesure où il s'agit non pas de remplacer l'homme mais d'accroître ses capacités dans ses tâches opérationnelles.

Ainsi, nous pouvoir ici que le client, l'humain et la performance sont au coeur de l'analyse des tendances de la digitalisation par Michelin qui semble avoir saisi à la fois les opportunités mais aussi les exigences de la digitalisation, notamment humaines, dans la mesure où il est question dans ce même article « d'améliorer l'accès au digital pour tous ».

Mais ces analyses et choix stratégiques ont su et reposent actuellement sur de nombreux projets et réorganisations effectués ou encore en cours au sein du Groupe. En effet, de telles ambitions nécessitent de grands chantiers, en particulier lorsque l'on voit le nombre d'entreprises échouer à devenir data-driven en parallèle de l'urgence de l'adaptation à ce nouveau monde et ces nouveaux marchés, lesquelles passent avant tout par le fait de « faire évoluer la culture de l'Entreprise » dans le digital.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams