2.3.Les facteurs déterminants la demande
Selon la théorie économique, la demande d'un
bien est fonction de plusieurs variables parce que le choix de consommation
dépend de plusieurs variables tels que : le prix du bien
considéré, les prix des autres biens, le revenu du consommateur,
ses goûts et préférences, sa richesse etc. Mais l'analyse
microéconomique élémentaire de la fonction de demande
privilégie les trois premières variables : le prix du bien, le
prix des autres biens et le revenu du consommateur. Cela revient à
considérer les autres variables comme constantes, et par
conséquent à raisonner "ceterisparibus", c'est-à-dire
toutes choses égales par ailleurs : en particulier, les goûts et
préférences du consommateur tels que les décrit sa
fonction d'utilité sont considérés comme stables.
La demande d'un produit alimentaire est fonction de plusieurs
variables: le prix du produit considéré, les prix des produits
complémentaires ou de substitution, les revenus, certains
paramètres démographiques, les goûts et habitudes. A court
ou moyen terme, les principaux déterminants sont les prix et les
revenus, et ce sont aussi les variables qui ont le plus de chance d'être
immédiatement modifiées par le changement de politique. La
modification du prix d'un produit a souvent deux effets, un effet de revenu et
un effet de substitution. Ce dernier joue toujours dans le même sens,
c'est-à-dire que toute baisse de prix du produit entraîne
invariablement un accroissement de la quantité demandée. Mais
l'effet revenu n'est pas le même selon que le produit soit de
qualité courante ou non. Dans le cas d'un produit de qualité
courante, l'accroissement du revenu qu'implique la baisse de son prix provoque
une augmentation de la quantité demandée et renforce donc l'effet
de substitution. Mais s'il s'agit d'un produit «inférieur»,
l'effet revenu est négatif et compense donc en partie l'effet de
substitution puisqu'il joue en sens inverse (FAO, 1995a). Cependant, dans le
cas des produits «inférieurs», l'effet net d'une baisse de
prix est toujours un accroissement de la demande et vice versa. Au contraire,
quand ce sont les revenus qui changent sans que le prix du produit ne bouge,
tout accroissement de revenu se traduit par un accroissement de la demande de
produits de qualité courante, alors qu'il entraîne une baisse de
la demande de produits «inférieurs». La demande des
différentes denrées alimentaires au niveau des ménages
dépend aussi de plusieurs paramètres démographiques,
notamment le nombre et l'âge des membres de la famille et l'âge de
la personne qui achète la nourriture. L'âge des membres de la
famille joue de deux façons. Premièrement, les enfants et les
personnes âgées mangent en moyenne moins que les autres.
Deuxièmement, la structure de la consommation des enfants n'est pas la
même que celle des adultes. L'effet de l'âge de la personne qui
achète la nourriture peut tenir au fait que les besoins changent dans
une vie, car chaque génération a ses préférences.
La taille des ménages peut elle aussi influer sur la demande car il peut
y avoir un effet d'échelle à ce niveau. Les goûts et les
habitudes alimentaires peuvent par exemple entraîner des variations
saisonnières de la consommation pour des raisons qui ne sont pas
liées à la variation saisonnière des prix, mais à
des tabous religieux ou sociaux, voire simplement à une méfiance
face à une nourriture inhabituelle (FAO, op.cit).
Selon AMOUSSOUGA (2000), la demande individuelle est une
relation fonctionnelle indiquant le montant maximal d'un bien qu'un agent
économique est prêt à acheter pendant une période de
temps donnée pour chaque prix possible du bien. Selon cet auteur les
principaux facteurs influençant la décision des consommateurs
s'énumèrent comme suit :
Ø Le prix : En théorie, il existe une relation
inverse entre le prix d'un bien et la quantité demandée de ce
bien. Cette relation inverse est valable pour la plupart des produits en
économie. Elle est qualifiée par les économistes de «
loi de la demande », toutes choses étant égales par
ailleurs.
Ø Le prix des autres biens : Lorsque la hausse du prix
d'un bien engendre l'augmentation de la demande d'un autre bien, ces deux biens
sont dits substituts (exemple du café et du thé).
L'existence de substituts influence la demande. Par contre, quand la
hausse du prix d'un bien diminue la demande d'un autre, ces deux biens sont
dits complémentaires. C'est le cas de plusieurs produits qui ne
se consomment pas seuls (exemple du thé et du sucre). Cette relation
fait ressortir la notion d'élasticité croisée.
Ø Le revenu : Si la quantité demandée
d'un bien baisse quand le revenu diminue, ou augmente quand le revenu
s'accroît, ce bien est dit normal. Cependant, tous les biens ne
sont pas normaux ; ainsi quand la demande du bien baisse alors que le revenu
augmente, on parle de bien inférieur.
Ø Les goûts et préférences : Il
s'agit là du déterminant le plus évident de la demande ;
si on aime un bien, on en consomme davantage. En général, les
économistes n'essaient pas d'expliquer les goûts des agents
économiques, mais étudient ce qui se passe quand les goûts
changent. Le changement dans la demande peut être le résultat de
changement dans les habitudes alimentaires.
Sur le plan mathématique, la relation de
préférence est définie dans l'ensemble par rapport aux
paniers de consommation. C'est-à-dire qu'un agent peut exprimer une
préférence entre deux paniers de bien. On suppose que cette
relation est complète lorsque l'agent est toujours
capable de comparer deux paniers de biens. Si l'agent préfère A
à B et B à C, alors il préfère A à C : on
parle ainsi de relation transitive.
De plus, on supposera également qu'un consommateur
préfère toujours consommer plus que moins. C'est-à-dire
que si on prend un panier puis on augmente la quantité d'un ou de
plusieurs biens, alors le nouveau panier sera préféré au
panier initial ; c'est le principe de non
satiété. Cette hypothèse est contestable : on
peut en effet penser que le consommateur va se "saturer" au bout d'un moment et
que la consommation de biens supplémentaires ne lui apporte plus de
satisfaction supplémentaire. On va choisir de se placer dans un cadre de
long terme (où la saturation est moins probable : l'agent risque moins
de se saturer s'il peut répartir sa consommation sur toute une
année par exemple).
L'expérience prouve que dans tous les pays quel que
soit le niveau de revenu, l'élasticité-prix et
l'élasticité-revenu de la demande alimentaire varient en sens
inverse des revenus des ménages, de sorte que la réduction de la
consommation frappera plus durement les plus pauvres, tant au niveau
quantitatif qu'en valeur nutritionnelle (FAO, 1995b). Cet effet sera encore
plus marqué si les ménages pauvres paient, pour leur nourriture,
des prix unitaires plus élevés que les ménages riches;
ceci est le cas par exemple s'ils ne disposent pas du montant suffisant pour
profiter des réductions sur les achats en quantité ou s'ils n'ont
pas de quoi accéder aux moyens de transport pour se rendre dans les
centres commerciaux qui cassent les prix. Quand les revenus baissent et que les
prix montent, les ménages continuent à s'approvisionner en
consacrant une part plus grande de leurs revenus à la nourriture et en
achetant les denrées les moins chères. Ils s'efforcent aussi
d'améliorer leur ravitaillement au moyen de transferts interindividuels
(par exemple en se procurant des vivres auprès de parents qui vivent
à la campagne).
Dans le cadre du présent mémoire, nous entendons
par facteur déterminant de la consommation tout facteur pouvant
influencer directement ou indirectement la prise de décision de tout
membre de ménage à choisir de consommer le maïs et (ou) ses
dérivés. Ce choix peut être guidé par certaines
caractéristiques physiques (couleurs etc...) et surtout les
critères financiers tels que le prix d'achat du produit concerné
et des autres produits de même que le revenu du ménage sans
oublier l'environnement géographique du consommateur (urbain ou
rural).
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