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Analyse des déterminants de la demande du maïs et de ses dérivées au Bénin.


par Alfred AYEDOUN
Université d'Abomey-Calavi - Licence Professionnelle en science économique 2016
  

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2.3.Les facteurs déterminants la demande

Selon la théorie économique, la demande d'un bien est fonction de plusieurs variables parce que le choix de consommation dépend de plusieurs variables tels que : le prix du bien considéré, les prix des autres biens, le revenu du consommateur, ses goûts et préférences, sa richesse etc. Mais l'analyse microéconomique élémentaire de la fonction de demande privilégie les trois premières variables : le prix du bien, le prix des autres biens et le revenu du consommateur. Cela revient à considérer les autres variables comme constantes, et par conséquent à raisonner "ceterisparibus", c'est-à-dire toutes choses égales par ailleurs : en particulier, les goûts et préférences du consommateur tels que les décrit sa fonction d'utilité sont considérés comme stables.

La demande d'un produit alimentaire est fonction de plusieurs variables: le prix du produit considéré, les prix des produits complémentaires ou de substitution, les revenus, certains paramètres démographiques, les goûts et habitudes. A court ou moyen terme, les principaux déterminants sont les prix et les revenus, et ce sont aussi les variables qui ont le plus de chance d'être immédiatement modifiées par le changement de politique. La modification du prix d'un produit a souvent deux effets, un effet de revenu et un effet de substitution. Ce dernier joue toujours dans le même sens, c'est-à-dire que toute baisse de prix du produit entraîne invariablement un accroissement de la quantité demandée. Mais l'effet revenu n'est pas le même selon que le produit soit de qualité courante ou non. Dans le cas d'un produit de qualité courante, l'accroissement du revenu qu'implique la baisse de son prix provoque une augmentation de la quantité demandée et renforce donc l'effet de substitution. Mais s'il s'agit d'un produit «inférieur», l'effet revenu est négatif et compense donc en partie l'effet de substitution puisqu'il joue en sens inverse (FAO, 1995a). Cependant, dans le cas des produits «inférieurs», l'effet net d'une baisse de prix est toujours un accroissement de la demande et vice versa. Au contraire, quand ce sont les revenus qui changent sans que le prix du produit ne bouge, tout accroissement de revenu se traduit par un accroissement de la demande de produits de qualité courante, alors qu'il entraîne une baisse de la demande de produits «inférieurs». La demande des différentes denrées alimentaires au niveau des ménages dépend aussi de plusieurs paramètres démographiques, notamment le nombre et l'âge des membres de la famille et l'âge de la personne qui achète la nourriture. L'âge des membres de la famille joue de deux façons. Premièrement, les enfants et les personnes âgées mangent en moyenne moins que les autres. Deuxièmement, la structure de la consommation des enfants n'est pas la même que celle des adultes. L'effet de l'âge de la personne qui achète la nourriture peut tenir au fait que les besoins changent dans une vie, car chaque génération a ses préférences. La taille des ménages peut elle aussi influer sur la demande car il peut y avoir un effet d'échelle à ce niveau. Les goûts et les habitudes alimentaires peuvent par exemple entraîner des variations saisonnières de la consommation pour des raisons qui ne sont pas liées à la variation saisonnière des prix, mais à des tabous religieux ou sociaux, voire simplement à une méfiance face à une nourriture inhabituelle (FAO, op.cit).

Selon AMOUSSOUGA (2000), la demande individuelle est une relation fonctionnelle indiquant le montant maximal d'un bien qu'un agent économique est prêt à acheter pendant une période de temps donnée pour chaque prix possible du bien. Selon cet auteur les principaux facteurs influençant la décision des consommateurs s'énumèrent comme suit :

Ø Le prix : En théorie, il existe une relation inverse entre le prix d'un bien et la quantité demandée de ce bien. Cette relation inverse est valable pour la plupart des produits en économie. Elle est qualifiée par les économistes de « loi de la demande », toutes choses étant égales par ailleurs.

Ø Le prix des autres biens : Lorsque la hausse du prix d'un bien engendre l'augmentation de la demande d'un autre bien, ces deux biens sont dits substituts (exemple du café et du thé). L'existence de substituts influence la demande. Par contre, quand la hausse du prix d'un bien diminue la demande d'un autre, ces deux biens sont dits complémentaires. C'est le cas de plusieurs produits qui ne se consomment pas seuls (exemple du thé et du sucre). Cette relation fait ressortir la notion d'élasticité croisée.

Ø Le revenu : Si la quantité demandée d'un bien baisse quand le revenu diminue, ou augmente quand le revenu s'accroît, ce bien est dit normal. Cependant, tous les biens ne sont pas normaux ; ainsi quand la demande du bien baisse alors que le revenu augmente, on parle de bien inférieur.

Ø Les goûts et préférences : Il s'agit là du déterminant le plus évident de la demande ; si on aime un bien, on en consomme davantage. En général, les économistes n'essaient pas d'expliquer les goûts des agents économiques, mais étudient ce qui se passe quand les goûts changent. Le changement dans la demande peut être le résultat de changement dans les habitudes alimentaires.

Sur le plan mathématique, la relation de préférence est définie dans l'ensemble par rapport aux paniers de consommation. C'est-à-dire qu'un agent peut exprimer une préférence entre deux paniers de bien. On suppose que cette relation est complète lorsque l'agent est toujours capable de comparer deux paniers de biens. Si l'agent préfère A à B et B à C, alors il préfère A à C : on parle ainsi de relation transitive.

De plus, on supposera également qu'un consommateur préfère toujours consommer plus que moins. C'est-à-dire que si on prend un panier puis on augmente la quantité d'un ou de plusieurs biens, alors le nouveau panier sera préféré au panier initial ; c'est le principe de non satiété. Cette hypothèse est contestable : on peut en effet penser que le consommateur va se "saturer" au bout d'un moment et que la consommation de biens supplémentaires ne lui apporte plus de satisfaction supplémentaire. On va choisir de se placer dans un cadre de long terme (où la saturation est moins probable : l'agent risque moins de se saturer s'il peut répartir sa consommation sur toute une année par exemple).

L'expérience prouve que dans tous les pays quel que soit le niveau de revenu, l'élasticité-prix et l'élasticité-revenu de la demande alimentaire varient en sens inverse des revenus des ménages, de sorte que la réduction de la consommation frappera plus durement les plus pauvres, tant au niveau quantitatif qu'en valeur nutritionnelle (FAO, 1995b). Cet effet sera encore plus marqué si les ménages pauvres paient, pour leur nourriture, des prix unitaires plus élevés que les ménages riches; ceci est le cas par exemple s'ils ne disposent pas du montant suffisant pour profiter des réductions sur les achats en quantité ou s'ils n'ont pas de quoi accéder aux moyens de transport pour se rendre dans les centres commerciaux qui cassent les prix. Quand les revenus baissent et que les prix montent, les ménages continuent à s'approvisionner en consacrant une part plus grande de leurs revenus à la nourriture et en achetant les denrées les moins chères. Ils s'efforcent aussi d'améliorer leur ravitaillement au moyen de transferts interindividuels (par exemple en se procurant des vivres auprès de parents qui vivent à la campagne).

Dans le cadre du présent mémoire, nous entendons par facteur déterminant de la consommation tout facteur pouvant influencer directement ou indirectement la prise de décision de tout membre de ménage à choisir de consommer le maïs et (ou) ses dérivés. Ce choix peut être guidé par certaines caractéristiques physiques (couleurs etc...) et surtout les critères financiers tels que le prix d'achat du produit concerné et des autres produits de même que le revenu du ménage sans oublier l'environnement géographique du consommateur (urbain ou rural).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon