2.4.Etudes empiriques sur la demande des produits
agricoles
Plusieurs études ont été
réalisées au Bénin sur la filière du maïs. Les
travaux sur le maïs ont connu une importance notoire ces dernières
années. Ces travaux ont été conduits sur le territoire
national par des institutions et des centres de recherche. Ils ont
également fait l'objet dethèses et mémoires
d'étude. Les méthodes utilisées au cours de ces travaux
sont bien précises et le point sur les résultats auxquels ils
sont parvenus se présente comme suit.
Adegbola (2002), a dirigé une étude sur les
facteurs qui influencent la décision d'adoption des greniers par les
producteurs du maïs. Au terme de cette recherche, il parvient à
conclure que le niveau d'éducation formelle des producteurs, le contact
avec les agents de vulgarisation, l'orientation vers le marché, le
nombre d'année d'expérience dans la production du maïs, le
degré de problème de stockage et l'aptitude du grenier
amélioré à réduire les pertes dues aux insectes
constituent les principaux facteurs qui influencent positivement la
décision d'adoption des greniers par les producteurs du maïs. C'est
pourquoi il préconise que la vulgarisation doit commencer ses actions
par les producteurs ayant une expérience dans l'agriculture et en
particulier ceux qui ont reçu une éducation formelle. De
même, Adégbola et Arouna (2004) ont montré que
l'utilisation des systèmes améliorés de stockage procure
un revenu nettement supérieur à celui des systèmes locaux.
Cela permet aux producteurs adoptants d'acquérir plus de biens
matériels que les non adoptants. Il en est de même pour
l'investissement sur le capital humain. De plus, l'adoption de ces
systèmes améliorés ont contribué à
l'augmentation des facteurs de production (terre, capital, main d'oeuvre). Leur
recherche a donc montré qu'il y a un impact positif de l'utilisation des
revenus induits par l'adoption des systèmes améliorés de
stockage du maïs sur l'acquisition des biens matériels, et
l'investissement sur le capital humain et sur la production.
Allagbe (2006), a mené une étude par rapport
à l'impact de rotation du système culture maïs soja sur la
fertilité des sols. Il ressort de son étude que le maïs se
comporte mieux sur les parcelles qui ont abrité le soja l'année
précédente. Les calculs économiques qu'il a
effectués ont montré que le revenu agricole obtenu de la pratique
du soja maïs est plus important que celui de la pratique maïs
après maïs.
Adegbola, al. (2011) ont mené une étude sur la
filière maïs dans le but de voir l'impact de l'adoption des
variétés améliorées du maïs au Bénin.
Au bout de leurs travaux ils ont révélé que l'adoption des
variétés améliorées du maïs induit un
accroissement de la productivité de la terre. Ils ont également
montré que cette adoption a permis aux producteurs d'améliorer
leur niveau de vie (le revenu tiré de cette production de 2,427F CFA et
d'accroître les dépenses d'investissement en bien
matériels, dépenses de scolarisation des enfants et de la
santé des membres de ménages respectivement de 54.012F CFA, 2307F
CFA par enfant scolarisé) et d'assurer leur sécurité
alimentaire. Ils ont finileurs travaux en tirant la conclusion
ci-après : « pour réduire la pauvreté
et améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle,
une attention particulière doit être prêtée à
la filière maïs puisqu'elle fait partie des filières
prioritaires au Bénin ».
Adegbola, al. (2011) en cherchant à connaitre la raison
principale qui pousse les ménages à constituer des stocks de
maïs, déclarent à la fin de leur étude que
l'autosuffisance alimentaire reste la raison principale qui motive les paysans
au Sud-Bénin à constituer des stocks de maïs.
Arouna, al.(2011), ont fait ressortir que les revenus
supplémentaires issus de l'adoption des systèmes
améliorés de stockage du maïs ont permis une augmentation
des dépenses d'acquisition des biens matériels par le
ménage, une amélioration des investissements sur le capital
humain (santé et éducation) et dans la production agricole.
Adegbola et Aloukoutou (2011) ont montré que le
Bénin n'a pas un avantage comparatif à exporter son maïs
sous forme de grains mais plutôt après transformation. Ils
mentionnent également que l'exportation du maïs sous forme de
grains n'est bénéfique au pays que s'il est produit au centre et
pour des systèmes de production donnés. Pour finir leurs travaux,
ils conclurent que la transformation du maïs en farine
améliorée et en provende, non seulement d'être rentable sur
le plan financier et économique, offre un avantage comparatif pour le
Bénin pour leur exportation.
De plus, Djalalou-Dine (2006), dans sa thèse a
analysé les facteurs déterminant la demande du riz au Centre et
Sud du Bénin. Il a fait recours aux modèles de Système de
Dépense Linéaire (LES) et du prix Hédonique pour estimer
ces facteurs. Il ressort de ses études qu'il existe une
différence significative entre les facteurs qui influencent la demande
du riz local et ceux qui déterminent la demande du riz importé.
Il conclut son travail en disant que le riz local présente plusieurs
insuffisances comparativement au riz importé, ce qui justifie
l'attachement que les consommateurs ont pour le riz importé.
Retenons que plusieurs travaux ont été
effectués sur la filière maïs, mais ces travaux dans leur
globalité ont, d'une part montré l'importance de l'adoption des
différentes variétés du maïs et des techniques de
stockage et d'autre part mis en exergue la compétitivité de la
filière maïs au Bénin. Ainsi, ces études ont
occulté pour la plupart le fait que l'offre d'un produit peut être
influencée par la demande exprimée par le consommateur. De
même, les deux modèles (LES, prix Hédonique)
utilisés par Djalalou pour analyser les déterminants de la
demande du riz au Centre et Sud du Bénin, ne peuvent pas nous permettre
d'obtenir les résultats escomptés au cours de notre recherche.
Donc pour pallier ce manque d'information, il est important qu'une étude
soit faite pour expliquer les déterminants de la demande du maïs et
de ses dérivés au Bénin en utilisant une nouvelle
méthodologie.
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