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Analyse des déterminants de la demande du maïs et de ses dérivées au Bénin.


par Alfred AYEDOUN
Université d'Abomey-Calavi - Licence Professionnelle en science économique 2016
  

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2.4.Etudes empiriques sur la demande des produits agricoles

Plusieurs études ont été réalisées au Bénin sur la filière du maïs. Les travaux sur le maïs ont connu une importance notoire ces dernières années. Ces travaux ont été conduits sur le territoire national par des institutions et des centres de recherche. Ils ont également fait l'objet dethèses et mémoires d'étude. Les méthodes utilisées au cours de ces travaux sont bien précises et le point sur les résultats auxquels ils sont parvenus se présente comme suit.

Adegbola (2002), a dirigé une étude sur les facteurs qui influencent la décision d'adoption des greniers par les producteurs du maïs. Au terme de cette recherche, il parvient à conclure que le niveau d'éducation formelle des producteurs, le contact avec les agents de vulgarisation, l'orientation vers le marché, le nombre d'année d'expérience dans la production du maïs, le degré de problème de stockage et l'aptitude du grenier amélioré à réduire les pertes dues aux insectes constituent les principaux facteurs qui influencent positivement la décision d'adoption des greniers par les producteurs du maïs. C'est pourquoi il préconise que la vulgarisation doit commencer ses actions par les producteurs ayant une expérience dans l'agriculture et en particulier ceux qui ont reçu une éducation formelle. De même, Adégbola et Arouna (2004) ont montré que l'utilisation des systèmes améliorés de stockage procure un revenu nettement supérieur à celui des systèmes locaux. Cela permet aux producteurs adoptants d'acquérir plus de biens matériels que les non adoptants. Il en est de même pour l'investissement sur le capital humain. De plus, l'adoption de ces systèmes améliorés ont contribué à l'augmentation des facteurs de production (terre, capital, main d'oeuvre). Leur recherche a donc montré qu'il y a un impact positif de l'utilisation des revenus induits par l'adoption des systèmes améliorés de stockage du maïs sur l'acquisition des biens matériels, et l'investissement sur le capital humain et sur la production.

Allagbe (2006), a mené une étude par rapport à l'impact de rotation du système culture maïs soja sur la fertilité des sols. Il ressort de son étude que le maïs se comporte mieux sur les parcelles qui ont abrité le soja l'année précédente. Les calculs économiques qu'il a effectués ont montré que le revenu agricole obtenu de la pratique du soja maïs est plus important que celui de la pratique maïs après maïs.

Adegbola, al. (2011) ont mené une étude sur la filière maïs dans le but de voir l'impact de l'adoption des variétés améliorées du maïs au Bénin. Au bout de leurs travaux ils ont révélé que l'adoption des variétés améliorées du maïs induit un accroissement de la productivité de la terre. Ils ont également montré que cette adoption a permis aux producteurs d'améliorer leur niveau de vie (le revenu tiré de cette production de 2,427F CFA et d'accroître les dépenses d'investissement en bien matériels, dépenses de scolarisation des enfants et de la santé des membres de ménages respectivement de 54.012F CFA, 2307F CFA par enfant scolarisé) et d'assurer leur sécurité alimentaire. Ils ont finileurs travaux en tirant la conclusion ci-après : « pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, une attention particulière doit être prêtée à la filière maïs puisqu'elle fait partie des filières prioritaires au Bénin ».

Adegbola, al. (2011) en cherchant à connaitre la raison principale qui pousse les ménages à constituer des stocks de maïs, déclarent à la fin de leur étude que l'autosuffisance alimentaire reste la raison principale qui motive les paysans au Sud-Bénin à constituer des stocks de maïs.

Arouna, al.(2011), ont fait ressortir que les revenus supplémentaires issus de l'adoption des systèmes améliorés de stockage du maïs ont permis une augmentation des dépenses d'acquisition des biens matériels par le ménage, une amélioration des investissements sur le capital humain (santé et éducation) et dans la production agricole.

Adegbola et Aloukoutou (2011) ont montré que le Bénin n'a pas un avantage comparatif à exporter son maïs sous forme de grains mais plutôt après transformation. Ils mentionnent également que l'exportation du maïs sous forme de grains n'est bénéfique au pays que s'il est produit au centre et pour des systèmes de production donnés. Pour finir leurs travaux, ils conclurent que la transformation du maïs en farine améliorée et en provende, non seulement d'être rentable sur le plan financier et économique, offre un avantage comparatif pour le Bénin pour leur exportation.

De plus, Djalalou-Dine (2006), dans sa thèse a analysé les facteurs déterminant la demande du riz au Centre et Sud du Bénin. Il a fait recours aux modèles de Système de Dépense Linéaire (LES) et du prix Hédonique pour estimer ces facteurs. Il ressort de ses études qu'il existe une différence significative entre les facteurs qui influencent la demande du riz local et ceux qui déterminent la demande du riz importé. Il conclut son travail en disant que le riz local présente plusieurs insuffisances comparativement au riz importé, ce qui justifie l'attachement que les consommateurs ont pour le riz importé.

Retenons que plusieurs travaux ont été effectués sur la filière maïs, mais ces travaux dans leur globalité ont, d'une part montré l'importance de l'adoption des différentes variétés du maïs et des techniques de stockage et d'autre part mis en exergue la compétitivité de la filière maïs au Bénin. Ainsi, ces études ont occulté pour la plupart le fait que l'offre d'un produit peut être influencée par la demande exprimée par le consommateur. De même, les deux modèles (LES, prix Hédonique) utilisés par Djalalou pour analyser les déterminants de la demande du riz au Centre et Sud du Bénin, ne peuvent pas nous permettre d'obtenir les résultats escomptés au cours de notre recherche. Donc pour pallier ce manque d'information, il est important qu'une étude soit faite pour expliquer les déterminants de la demande du maïs et de ses dérivés au Bénin en utilisant une nouvelle méthodologie.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille