INTRODUCTION
La crise alimentaire et financière qui a frappé
le monde entier notamment les pays africains en 2008 et qui a compromis la
sécurité alimentaire au Bénin a amené les
autorités des divers pays touchés à mettre en place des
mesures correctives. En effet, au lendemain de la crise, le Gouvernement
béninois a pris un certain nombre de mesures. Au plan agricole, bon
nombre de programmes ont été conçus et mis en oeuvre. On
peut citer notamment le Programme d'Urgence d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (PUASA), le Projet de Diversification
Agricole par la Valorisation des Vallées (PDAVV) et le Projet de
Promotion de la Mécanisation Agricole (PPMA).
En vue de permettre à l'agriculture de jouer
efficacement son rôle dans l'économie, un processus de
réflexions concertées entre tous les acteurs du monde agricole et
rural a été engagé. Ce processus a conduit à
l'élaboration du Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole
(PSRSA) qui considère dès lors la promotion des filières
comme l'axe majeur à partir duquel le secteur agricole contribuerait
à la mise en oeuvre des OSD. Ainsi, selon la « note
d'orientation stratégique de promotion des filières agricoles au
Bénin, 2011 », les filières ci-après sont
retenues pour être promues : maïs, manioc, riz, viande, poisson
pour les questions de sécurité alimentaire et
nutritionnelle ; ananas, coton, crevettes pour les produits d'exportation.
Aussi, les filières comme les cultures maraichères, l'anacarde et
le lait sont prises en compte. Les critères qui ont favorisé le
choix de ces filières sont au nombre de cinq (5) : contribution de
la filière à la sécurité alimentaire et
nutritionnelle ; contribution de la filière à
l'amélioration de la croissance économique ; contribution de
la filière à l'amélioration des revenus des
ménages ; degré d'intégration de la filière
dans la structure de l'économie béninoise ;
développement équilibré et durable des régions.
Au nombre des filières à promouvoir, figure en
bonne place le maïs. Plusieurs raisons expliquent ce choix. En effet,
certains anciens travaux dont celui de Nago (1989) révélaient
déjà que la contribution du maïs est de 85% dans
l'alimentation humaine sous diverses formes (frais, grillé, pâte,
bouillie, akassa). Aussi, selon le PSRSA (2011), la production vivrière
est dominée par le maïs qui est l'aliment de base du
béninois et qui représente plus de 76% de la production
céréalière.
Habituellement cultivé au sud et au centre
(départements de l'Ouémé/Plateau, Mono/Couffo,
Atlantique/Littoral et Zou/Collines), la production de maïs s'est
étendue aux zones de production du coton dans les régions
septentrionales. Le volume de la production a franchi la barre des 800 000
tonnes en 2004 (statistiques agricoles MAEP) et celle de 1 million de tonnes en
2009. C'est la seule céréale pour laquelle, le Bénin
dégage des excédents exportables vers les pays voisins, le Niger
en l'occurrence. Si un tel essor se maintient, cette filière pourrait
devenir une filière d'exportation tout en maintenant sa place dans la
consommation intérieure et dans nos habitudes alimentaires.
Ainsi, le maïs a une importance économique de
premier ordre au niveau mondial pour l'alimentation humaine, pour
l'alimentation animale ou comme source d'un grand nombre de produits
industriels (FAO, 2002). Le maïs occupe aujourd'hui la première
place dans le système alimentaire national et reste la
céréale la plus consommée loin devant le riz et le sorgho.
Il constitue le principal aliment de base de toute la partie méridionale
du Bénin, soit les 2/3 de la population nationale (Adégbidi et
al., 2003 ; PSRSA, 2010). Le maïs est largement cultivé pour ses
grains riches en amidon, mais aussi comme plante fourragère. Aliment de
base, il est consommé sous plusieurs formes. C'est le produit agricole
qui fait l'objet du plus grand nombre de transformations
A cet effet, cette culture a besoin d'une meilleure attention
de la part des acteurs qui l'animent. Il reste à réorganiser et
structurer la filière en veillant à la régularité
et à la pérennité de l'approvisionnement en intrants, de
la commercialisation primaire et de l'écoulement croissant vers les
marchés extérieurs des surplus de production après la
garantie de la sécurité alimentaire. Cependant, pour assurer la
sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté au
Bénin, il est important de savoir les différents facteurs qui
influencent le niveau de consommation du maïs et de ses
dérivés auprès des ménages béninois.
Dans le but de faire ressortir ces facteurs, le présent
mémoire se donne le privilège de réfléchir sur le
thème qui suit : « Analyse des facteurs déterminants de
la demande du maïs et de ses dérivés au
Bénin ». Ce document est subdivisé en trois grands
chapitres. Le premier est consacré au cadre théorique, le
deuxième aborde le cadre institutionnel et le dernier présente la
méthodologie de recherche et fait l'analyse des résultats.
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