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Analyse des déterminants de la demande du maïs et de ses dérivées au Bénin.


par Alfred AYEDOUN
Université d'Abomey-Calavi - Licence Professionnelle en science économique 2016
  

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INTRODUCTION

La crise alimentaire et financière qui a frappé le monde entier notamment les pays africains en 2008 et qui a compromis la sécurité alimentaire au Bénin a amené les autorités des divers pays touchés à mettre en place des mesures correctives. En effet, au lendemain de la crise, le Gouvernement béninois a pris un certain nombre de mesures. Au plan agricole, bon nombre de programmes ont été conçus et mis en oeuvre. On peut citer notamment le Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA), le Projet de Diversification Agricole par la Valorisation des Vallées (PDAVV) et le Projet de Promotion de la Mécanisation Agricole (PPMA).

En vue de permettre à l'agriculture de jouer efficacement son rôle dans l'économie, un processus de réflexions concertées entre tous les acteurs du monde agricole et rural a été engagé. Ce processus a conduit à l'élaboration du Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) qui considère dès lors la promotion des filières comme l'axe majeur à partir duquel le secteur agricole contribuerait à la mise en oeuvre des OSD. Ainsi, selon la « note d'orientation stratégique de promotion des filières agricoles au Bénin, 2011 », les filières ci-après sont retenues pour être promues : maïs, manioc, riz, viande, poisson pour les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle ; ananas, coton, crevettes pour les produits d'exportation. Aussi, les filières comme les cultures maraichères, l'anacarde et le lait sont prises en compte. Les critères qui ont favorisé le choix de ces filières sont au nombre de cinq (5) : contribution de la filière à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; contribution de la filière à l'amélioration de la croissance économique ; contribution de la filière à l'amélioration des revenus des ménages ; degré d'intégration de la filière dans la structure de l'économie béninoise ; développement équilibré et durable des régions.

Au nombre des filières à promouvoir, figure en bonne place le maïs. Plusieurs raisons expliquent ce choix. En effet, certains anciens travaux dont celui de Nago (1989) révélaient déjà que la contribution du maïs est de 85% dans l'alimentation humaine sous diverses formes (frais, grillé, pâte, bouillie, akassa). Aussi, selon le PSRSA (2011), la production vivrière est dominée par le maïs qui est l'aliment de base du béninois et qui représente plus de 76% de la production céréalière.

Habituellement cultivé au sud et au centre (départements de l'Ouémé/Plateau, Mono/Couffo, Atlantique/Littoral et Zou/Collines), la production de maïs s'est étendue aux zones de production du coton dans les régions septentrionales. Le volume de la production a franchi la barre des 800 000 tonnes en 2004 (statistiques agricoles MAEP) et celle de 1 million de tonnes en 2009. C'est la seule céréale pour laquelle, le Bénin dégage des excédents exportables vers les pays voisins, le Niger en l'occurrence. Si un tel essor se maintient, cette filière pourrait devenir une filière d'exportation tout en maintenant sa place dans la consommation intérieure et dans nos habitudes alimentaires.

Ainsi, le maïs a une importance économique de premier ordre au niveau mondial pour l'alimentation humaine, pour l'alimentation animale ou comme source d'un grand nombre de produits industriels (FAO, 2002). Le maïs occupe aujourd'hui la première place dans le système alimentaire national et reste la céréale la plus consommée loin devant le riz et le sorgho. Il constitue le principal aliment de base de toute la partie méridionale du Bénin, soit les 2/3 de la population nationale (Adégbidi et al., 2003 ; PSRSA, 2010). Le maïs est largement cultivé pour ses grains riches en amidon, mais aussi comme plante fourragère. Aliment de base, il est consommé sous plusieurs formes. C'est le produit agricole qui fait l'objet du plus grand nombre de transformations

A cet effet, cette culture a besoin d'une meilleure attention de la part des acteurs qui l'animent. Il reste à réorganiser et structurer la filière en veillant à la régularité et à la pérennité de l'approvisionnement en intrants, de la commercialisation primaire et de l'écoulement croissant vers les marchés extérieurs des surplus de production après la garantie de la sécurité alimentaire. Cependant, pour assurer la sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté au Bénin, il est important de savoir les différents facteurs qui influencent le niveau de consommation du maïs et de ses dérivés auprès des ménages béninois.

Dans le but de faire ressortir ces facteurs, le présent mémoire se donne le privilège de réfléchir sur le thème qui suit : « Analyse des facteurs déterminants de la demande du maïs et de ses dérivés au Bénin ». Ce document est subdivisé en trois grands chapitres. Le premier est consacré au cadre théorique, le deuxième aborde le cadre institutionnel et le dernier présente la méthodologie de recherche et fait l'analyse des résultats.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand