2.3.Estimation des élasticités à l'aide
du modèle AIDS
Notre objectif est de tester le modèle AIDS permettant
de prévoir le comportement des consommateurs du maïs et de ses
dérivés face à une variation de leur revenu (coût ou
dépenses) ou à une modification des prix des produits. Dans la
présentation qui suit, les élasticités revenu sont
présentées en premier lieu, les élasticités prix
des différentes spéculations suivent etenfin viennent les
élasticités prix croisés. En définition,
l'élasticité de la demande individuelle du consommateur est
égale à la variation relative de la demande en fonction de la
variation relative de la variable. On considère
généralement :
ü L'élasticité par rapport au prix du
bien
ü L'élasticité par rapport au revenu
ü L'élasticité croisée par rapport
au prix des autres biens
2.3.1.Elasticités revenu
Elles mesurent la variation de la demande par rapport au
revenu, toutes choses étant égales par ailleurs.
Après l'estimation des élasticités-revenu
(tableau 10), nous constatons qu'elles sont de signe attendu.En termes de
valeurs, les élasticités-revenu de certains produits sont
légèrement supérieures à 1 tandis que d'autres sont
comprises entre 0 et 1.Ainsi, parmi ces produits dont
l'élasticité-revenu est légèrement
supérieure à un, figurent le Maïs frais ( =1.03), le Maïs grillé ( =1.07), la Pâte du maïs ( =1.09), l'Akassa ( =1.11) et Kokoyaya ( =1.11).Donc une augmentation de 1% des dépenses totales conduit
à une augmentation de plus d'un % de la quantité demandée
respective de ces différents produits. Ce qui est conforme à
notre première hypothèse selon laquelle, l'augmentation du revenu
des ménages entraine une augmentation de la demande du maïs et de
ses dérivés.
Par exemple, une augmentation de 1% des dépenses
totales entraîne une augmentation de 1.11% de la quantité
demandée d'Akassa.
Quant aux autres produits à
élasticité-revenu comprise en 0 et 1 figurent le maïs
bouilli ( =0.91), Egbo ( =0.94), Aklui ( =0.98) et les Beignets du maïs ( =0.96). Une augmentation de 1% des dépenses totales conduira
à une augmentation de la quantité demandée de ces produits
(Maïs bouilli, Egbo, Aklui, Beignets du maïs) mais dans une
proportion plus faible que celle des dépenses.
Nous constatons que la demande du maïs et de ses
dérivés est vraiment sensible à la variation des
dépenses totales (revenus). C'est-à-dire, dès que le
niveau de vie des ménages Béninois s'améliore, ils tendent
à augmenter leur niveau de consommation. On déduit alors, que les
produits tels que : le Maïs bouilli, Egbo, Aklui et les Beignets du
maïs constituent des biens normaux tandis que le Maïs frais, le
Maïs grillé, la Pâte du maïs, l'Akassa et
Kokoyayareprésententdes biens supérieurs pour les ménages.
Ces derniers biens sont qualifiés de supérieurs parce qu'ils sont
surement chers sur le marché.
En réalité, le maïs représente
l'aliment de base de la population béninoise et certains de ses
dérivés font également partir des aliments courants que
les ménages béninois consomment. De l'importance qu'occupe le
maïs dans l'alimentation des ménages béninois, il ne peut
pas cependant être qualifié d'un bien supérieur. De plus,
vu les valeurs des élasticités revenu obtenues pour ces produits
qui parmi elles sont légèrement supérieures à 1,
nous pouvons alors être en mesure de dire que le maïs et ses
dérivés constituent des biens normaux et non
supérieurs.
Nous concluons que notre troisième hypothèse
selon laquelle le maïs et ses dérivés sont des biens normaux
est vérifiée.
Tableau 10 : Elasticités
revenu
Produits
|
Elasticités revenu
|
Maïs frais
|
1.03
|
Maïs bouilli
|
0.91
|
Maïs grillé
|
1.07
|
Pâte du maïs
|
1.09
|
Akassa
|
1.11
|
Egbo
|
0.94
|
Kokoyaya
|
1.11
|
Aklui
Beignets du maïs
|
0.98
0.96
|
|