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Analyse et gestion des risques au sein d'une institution de microfinance.


par Blaise NKASHAMA CISUAKA
Institut supérieur de commerce de Kinshasa - Licence en Sciences commerciales et financières  2015
  

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CHAPITRE I : NOTION DE GESTION DES RISQUES DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

La gestion du risque demeure au coeur des préoccupations des IMF, qu'elles soient rurales ou urbaines. Or les réflexions à ce sujet sont éparses, et les IMF ne disposent pas forcément de moyens financiers et humains, ni d'un panel d'outils techniques pour y faire face.

La gestion du risque réduit la probabilité de réaliser des pertes et minimise le degré de la perte au cas où celle-ci arriverait. Elle implique la prévention des problèmes potentiels et la détection anticipée des problèmes réels quand ceux-ci arrivent. En tant que telle, la gestion des risques est un processus continu à trois étapes2 :

- Identifier les vulnérabilités : Avant de gérer des risques au sein d'une organisation, Il est important d'identifier au préalable les faiblesses, limites et menaces actuelles et potentielles de l'organisation. Un aspect important de gestion de risques est de prévoir les risques probables de l'organisation à court, moyen et long terme.

- Concevoir et mettre en oeuvre des systèmes de contrôles : Une fois que l'IMF a identifié ces points vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des mesures de contrôles pour amoindrir ces risques. Par exemple, le recours préalable à une garantie physique peut représenter une solution alternative pour minimiser les risques sur créances dans un environnement financier particulier alors que la caution solidaire peut être un recours approprié dans d'autres environnements.

- Suivre l'efficacité des systèmes de contrôle en place : Une fois le système de contrôle en place, les IMF doivent pouvoir suivre et apprécier son degré de fonctionnalité et son efficacité. Les outils de suivi consistent avant tout en un tableau de bord d'indicateurs de performance que les gestionnaires doivent établir et suivre afin de s'assurer de la bonne gestion de l'IMF.

Cette procédure de gestion de risques à trois niveaux est un processus continu en raison notamment de la grande variabilité de la vulnérabilité dans le temps. Egalement, les risques varient sensiblement selon l'étape de développement de l'institution.

Cependant, une analyse rapide des risques qui peuvent toucher les institutions de microfinance montre que ces risques sont nombreux et diversifiés.

(2) Professeur Frederick KALALA(2013), Notes de cours de Gestion des risques en Microfinance, UPC, inédit

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La gestion de ces risques est rendue d'autant plus difficiles qu'ils sont fortement dépendants les uns des autres, ce qui oblige les IMF à envisager des compromis qui ne sont a priori pas évidents à identifier et à gérer, compte-tenu de leurs spécificités.

C'est très important de noter que les IMF ne pourront pas complètement échapper à l'ensemble des risques auxquels elles sont exposées. Tout effort d'anticipation et de gestion de l'ensemble des risques potentiels générerait d'importants coûts d'opportunité et exposerait ainsi l'IMF à d'autres catégories de risques. La gestion de risques requiert également la recherche d'équilibre approprié entre les coûts engagés et l'efficacité du système de contrôle, ainsi que leurs effets nets sur la clientèle et le personnel de l'IMF.

SECTION 1 : CADRE D'EVALUATION DES RISQUES

Dans le souci d'aider les dispositions de microfinance qui s'efforcent de remplir leur double mission de pérennisation et d'aide aux plus pauvres, CARE recommande l'exécution d'un cadre d'évaluation des risques qui comporte deux composantes majeures (3) :

· La viabilité financière ;

· Le développement institutionnel.

Une norme d'évaluation des risques d'une institution financière traite seulement du premier point. Pour évaluer le diagnostic financier d'une banque ou d'une institution financière, il est nécessaire de prendre en compte la gestion des actifs et passifs, en intégrant le risque sur crédit ainsi que les risques opérationnels comme la fraude et l'inefficacité.

L'évaluation des risques en microfinance nécessite également la prise en compte des perspectives de développement institutionnel. Comme les IMF se soustraient de plus en plus de la dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds au profit d'une autonomie financière durable ; une vision claire, des systèmes de gouvernance fiables et efficaces, et un personnel compétent deviennent des déterminants cruciaux pour une meilleure gestion des risques.

Blaise CISUAKA Mémoire de fin de cycle

(3) www.careinternational.org

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery