2.4. RISQUES EXTERNES
Les risques externes sont très différents des
autres risques auxquels une institution de micro finance est confrontée
parce qu'elle les contrôle moins.
Au lieu d'insister sur le suivi et vérification comme
c'était le cas des autres risques, le risque externe exige plutôt
un suivi et une réponse.
Les cinq sortes de risques externes traités dans ce
chapitre sont :
§ Réglementation ;
§ Concurrence ;
§ Démographie ;
§ Macroéconomie ;
§ Environnement Naturel.
Les risques externes constituent des défis à
relever et non des excuses pour les mauvaises performances.
Il faut aussi remarquer que même si une IMF fonctionne
dans des conditions difficiles, il y a probablement une autre IMF quelque part
qui a réussi à surmonter ces mêmes défis. La
leçon tirée de leurs expériences est que les défis
peuvent être relevés et surmontés.
2.4.1. RISQUES REGLEMENTAIRES
Il y a deux domaines de réglementations bancaires
auxquelles les IMF sont particulièrement vulnérables :
§ la loi sur l'usure ;
§ les réglementations de l'intermédiation
financière.
a) Lois sur l'usure
Plusieurs juridictions appliquent des lois sur l'usure qui
limitent le taux d'intérêt que les institutions financières
peuvent appliquer sur les prêts. Ces lois mettent un plafond sur les taux
d'intérêt qui sont souvent plus faibles que ce que l'IMF doit
appliquer pour pouvoir couvrir ses charges.
Pour ce faire, plusieurs IMF imposent des taux réels
annuels qui s'étendent de 20 à 60%. Cette grande variation
dépend de plusieurs facteurs tels que le travail manuel au
marché, la taille des crédits, et la taille de l'institution. Ces
taux sont plus élevés que le plafond du taux d'usure.
b) Intermédiation Financière
Les normes réglementaires prudentielles
servent principalement à prendre une double
précaution :
§ la préservation de l'intégrité du
système financier ;
§ la protection de l'épargne des
déposants.
Blaise CISUAKA Mémoire de
fin de cycle
33
En général, l'industrie de microfinance pense
que tant que les IMF ne mobilisent pas les épargnes volontaires, elles
ne devraient pas être réglementées comme une institution
bancaire. Si l'IMF fait faillite, elle ne va perdre que l'argent des bailleurs
et actionnaires, ce qui n'intéresse pas en premier lieu les
autorités réglementaires. L'on doit se méfier si l'IMF
exigeait l'épargne obligatoire comme condition pour l'obtention de
prêts. Dans ce cas, tant qu'elle ne joue pas le rôle
d'intermédiaire ou ne prête pas ces fonds, l'IMF ne devrait pas
tomber sous le coup des règlements bancaires.
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