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Analyse et gestion des risques au sein d'une institution de microfinance.


par Blaise NKASHAMA CISUAKA
Institut supérieur de commerce de Kinshasa - Licence en Sciences commerciales et financières  2015
  

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2.3.2. LE RISQUE D'INEFFICACITE

Le premier plus important défi en microfinance est la minimisation du risque crédit associé à l'octroi de crédit insécurisé. Beaucoup d'IMF ont su surmonter ce risque et sont maintenant confrontée au prochain défi: l'amélioration de l'efficacité.

Cela implique la capacité de l'organisation à réduire les coûts par rapport à l'unité de services rendus, ce faisant elle est donc doublement confrontée à la maîtrise des charges et à l'augmentation de la clientèle. Les IMF inefficaces gaspillent les ressources et ultimement rendent des services de pauvre qualité aux clients, parce que le coût de cette inefficacité est transféré sur les clients à travers des taux d'intérêts élevés et des coûts de transactions exorbitants.

Les IMF peuvent améliorer leur efficacité par trois moyens principaux :

§ En augmentant le nombre de clients pour atteindre une économie d'échelle

§ En rationalisant les systèmes pour améliorer la productivité et

§ En limitant les coûts.

Les deux premiers buts sont identiques. Ils visent à augmenter le nombre de clients, ou d'unité produite ou de rendement de l'IMF en faisant travailler plus durement ou plus adéquatement le personnel. Le troisième but quant à lui traite l'aspect coût de l'équation. Les coûts administratifs, y compris les salaires et d'autres dépenses opérationnelles, représentent la plus grande composante de la structure de coût de l'IMF. La réduction de coût lié à la fourniture des services financiers (épargne/crédit) améliore l'efficacité opérationnelle.

Blaise CISUAKA Mémoire de fin de cycle

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Si ces coûts pourraient être réduits, l'économie réalisée pourrait profiter aux clients, à travers la conception et la mise en marché des produits plus compétitifs, ce qui va sûrement améliorer leur satisfaction.

2.3.2.1. Mesure de contrôle de l'inefficacité

La procédure d'élimination des points d'inefficacité est appelée la réingénierie, ou la préconception des processus d'affaires à travers la rationalisation, la consolidation, la réorganisation des rôles et responsabilités et l'automatisation. La réingénierie varie largement en termes de champs couvert ou en termes de la forme.

Cela peut impliquer l'organisation toute entière ou certaines sections, bien que cela marche mieux si elle est conduite de façon holistique. La réingénierie peut se focaliser sur des processus spécifiques d'affaires (tels que le service clientèle ou le développement de nouveaux produits) ou sur les opérations de toute l'institution.

La profondeur et le champ d'action dépendent de l'ampleur du problème et la bonne volonté de la direction d'entreprendre des changements raisonnables, et parfois durs.

En concevant une procédure de réingénierie, il est nécessaire de procéder par phases parce que cela permet à l'IMF de tester ses procédures modifiées et de tirer profit des leçons apprises avant de généraliser les changements dans toute l'institution. Un des domaines privilégiés de la réingénierie est l'optimisation des employés : organiser les tâches et les allouer à chaque catégorie d'employés pour maximiser la productivité.

Le plus grand défi pour la réussite de la réingénierie est le manque d'un leadership puissant pour gérer la résistance organisationnelle pour le changement. La résistance résulte souvent du fait que la culture organisationnelle et les procédures ne sont pas alignées avec la nouvelle organisation du travail proposée, affaiblissant ainsi la confiance des employés et leur engagement pour un changement.

La résistance initiale provient également de frustrations provenant des efforts passés de changement, ainsi que de la mauvaise interprétation que la réingénierie correspond à la suppression des postes.

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2.3.2.2. Le suivi de l'efficacité

Pour analyser convenablement le niveau d'efficacité, une IMF doit analyser les performances actuelles en se basant sur deux catégories de données :

§ la performance passée de l'organisation (l'analyse de tendance)

§ celle d'autres organisations similaires reconnues comme leader dans l'industrie (référence de l'industrie).

Les indicateurs d'efficacité suivants représentent les outils de suivi recommandés pour le risque d'inefficacité.

a) Ratio d'efficacité opérationnelle :

REO =

Total Actifs moyens

Total charges opérationnelles

Il donne une vue générale sur comment l'IMF utilise son actif de façon efficace. Le numérateur, les charges opérationnelles totales, se composent des dépenses administratives, des provisions pour pertes sur crédit et des charges financières.

b) Ratio des charges administratives :

Total charges Administratives

RCA =

Encours moyens des prêts

Ce dernier donne une meilleure idée sur l'efficacité relative quand des IMF sont comparées entre elles. Ceci parce que les fonds de garantie improductifs et les bonus de fin d'année peuvent influencer les ratios de charges d'exploitation.

c) Ratio d'efficacité financière :

REF =

Charges totales (avant taxe)

Revenus nets (avant prévisions) + Autres revenus

Ce ratio détermine dans quelle mesure les revenus financiers (revenus d'intérêts et autres revenus avant dotations aux provisions) couvrent la totalité des dépenses. Ceci permet aux IMF de tenir compte non seulement de la façon dont les coûts affectent l'efficience, mais également de l'effet des revenus.

Ce ratio permet de savoir combien de USD l'IMF gagne sur un USD dépensé. La majorité des institutions financières américaines ont leur ratio d'efficacité financière inférieur ou égal 55%.

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d) Coût moyen par client :

Total charges administratives

REF =

Nombre moyen des clients

Le coût moyen par client ou par crédit est particulièrement important parce qu'il identifie les coûts d'opération sur chaque unité d'argent déboursée. Contrairement aux autres indicateurs qui sont liés au portefeuille ou aux actifs, cet indicateur montre aux pauvres emprunteurs - les IMF avec des montants de prêts très petits- si leur inefficacité est due aux coûts de transaction élevés ou à des crédits de petite taille.

Nombres de client (ou de crédit) par agent de crédit ou (personnel de terrain, ou tout le personnel) : Cet important indicateur de rendement est basé sur un même terme qui peut varier selon le contexte : Combien d'agences les employés peuvent gérer ?

Nombres d'agents de terrain (ou chargés de crédits) comme pourcentage de tout les employés : Ce ratio permet à une IMF de s'assurer qu'elles focalisent ses ressources sur ses activités principales, offrant des prestations de services financiers sans de grand frais généraux.

Un seul indicateur ne peut pas capter tout l'aspect d'efficacité qui est besoin d'être suivi. Il est donc important d'évaluer une série de ratio d'efficacité et de productivité. Comme le dénominateur commun pour la plupart des ratios d'efficacité est soit le portefeuille total ou l'actif total, un moyen d'améliorer l'efficacité serait d'augmenter la taille moyenne du crédit

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery