CHAPITRE II. EVOLUTION DE POLITIQUE MONETAIRE DE
LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Ce chapitre sera consacré à l'étude de la
politique monétaire de la Banque Centrale du Congo. Pour ce faire, il
est subdivisé en trois sections.
La première section expose le cadre institutionnel de
la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo, la
deuxième se focalise sur le cadre de mise en oeuvre de la politique
monétaire et enfin la troisième aborde la notion sur le cadre
opérationnel de la politique monétaire.
SECTION I. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE
MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Des réformes majeures ont été
menées en 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre
institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre
à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec
efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique
organisant l'activité de la Banque Centrale du Congo.
Ces actions ont constitué des avancées majeures
en ce qu'elles ont permis à la Banque Centrale du Congo de se focaliser
sur un objectif précis et d'éclaircir ses relations avec le
gouvernement tout en lui conférant une plus grande indépendance
dans la conduite de la politique monétaire. Cette indépendance
permet à l'Institut d'Emission de poursuivre l'objectif de
stabilité des prix sans interférence de la politique
budgétaire.
Par ailleurs, le régime de change flottant a
été adopté pour accroitre la marge de manoeuvre de la
politique monétaire et permettre à la BCC de mieux se concentrer
sur son objectif principal.
1.1. Mission de la Banque Centrale du Congo
Le législateur congolais a chargé la Banque
Centrale de définir et mettre en oeuvre la politique monétaire du
pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau
général des prix. Sans préjudice de cet objectif, la
Banque soutient la politique économique générale du
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gouvernement avec comme toile de fond la recherche de la
prospérité nationale.
1.2. Indépendance de la Banque centrale du Congo
En matière de liberté d'action, la situation de
la Banque Centrale était quelque peu confuse jusqu'en 2002. La BCC
était certes autonome mais le gouvernement détenait de larges
pouvoirs sur l'orientation de sa politique, confirmant ainsi que l'Etat pouvait
encore exercer une certaine influence sur ses activités. Cette situation
était attestée notamment par la présence de certains
membres du Gouvernement au Conseil d'Administration de l'Institut
d'Emission.
La réforme initiée en 2002 a constitué
une avancée significative. Trois principales évolutions peuvent
être retenues :
- Suppression de l'obligation de la présence dans les
instances dirigeantes de la Banque d'un représentant du gouvernement
ayant droit de véto ;
- Interdiction à la Banque Centrale de garantir les
dettes et engagements de l'Etat, de ses subdivisions administratives ainsi que
des organismes et entreprises publiques.
Aussi, a-t-il été enclenché le processus
de recapitalisation de la BCC en vue de renforcer son assise
financière.
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