3. CAS DES EMPLOYES DE MAISON DONT LES CONGES NE
COÏNCIDENT PAS AVEC CEUX DE LEURS EMPLOYEURS
Ce cas concerne généralement les employés
au service d'employeurs expatriés qui passent leurs congés
annuels hors du territoire sénégalais, pour des durées
supérieures à celles de leurs employés.
Dans une telle situation, il peut être envisagé
la rupture pure et simple du contrat ou le maintien à l'employé,
d'accord parties, de tout ou partie de sa rémunération durant
l'absence prolongée de l'employeur. Le Code du Travail penche pour cette
seconde option lorsqu'il dispose en son article L.154 que : « lorsque le
maintien en activité d'un établissement n'est pas assuré
pendant un nombre de jours dépassant la durée fixée pour
la durée des congés légaux annuels, l'employeur est tenu,
pour chacun des jours ouvrables de fermeture excédant cette
durée, de verser aux travailleurs une indemnité qui ne peut
être inférieure à l'indemnité journalière de
congés payés ».
L'inconvénient de la première solution est que
l'employeur risque, à son retour de congé, de ne pas trouver son
employé. De plus, il pourrait s'exposer au paiement de dommages et
intérêts, si la rupture du contrat n'était pas faite selon
la procédure légale (paiement de l'indemnité de
préavis notamment).
L'autre solution consiste à maintenir au
salarié, sous forme « d'indemnité d'attente », tout ou
partie de son salaire pour la période comprise entre la fin de ses
congés et la date de retour de son employeur, ce qui donne à ce
dernier plus de chance de retrouver son employé. Mais on peut toujours
s'interroger sur la validité de l'accord conclu dans ce cas, lorsque
l'indemnité d'attente correspond à une fraction seulement du
salaire. Les tribunaux ne se sont pas encore prononcés à notre
connaissance sur cette pratique.
B. Rémunération du congé
Les congés sont rémunérés au
moment où ils sont pris. L'employeur doit verser au travailleur, au
moment de son départ en congé, une allocation égale
à 1/12eme des sommes perçues par le travailleur au cours de la
période de référence, à l'exclusion des
indemnités ayant le caractère de remboursement de frais, des
prestations en nature liées accessoirement à l'emploi. En
d'autres termes, les retenues éventuellement opérées au
titre de la ration journalière et du logement entrent
Les employés de maison dans le droit social
présenté par Ibra Ndoye
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dans la base de calcul de l'allocation de congé.
C. Les absences
L'article 16 de l'arrêté 974 est très
explicite par rapport aux absences et sonne comme un avertissement sur les
conséquences encourues par l'employé en s'absentant sans motif ;
« l'employé ne peut s'absenter sans autorisation ou justification
», dit-il. Il ajoute également que : « Toute absence non
autorisée ni justifiée, renouvelée au cours de la
même mensualité, peut être considéré comme un
abandon du travail justifiant la rupture du contrat sans indemnité ni
préavis ». Cependant, des absences de divers ordres avec ou sans
salaire, déductibles du congé ou non, sont accordées au
travailleur sous certaines conditions.
1. LES ABSENCES DE COURTE DUREE
Elles sont justifiées par un évènement
grave et fortuit dûment constaté, intéressant directement
le foyer du travailleur (tel qu'incendie de l'habitation,
déménagement involontaire, accident ou maladie grave du conjoint,
d'un ascendant ou descendant vivant avec lui) qui n'entrainent pas la rupture
du contrat de travail, seulement sa suspension, sous réserve que
l'employeur soit avisé au plus tard dans les quatre jours qui suivent
l'évènement et que la durée de l'absence soit en rapport
avec l'évènement qui l'a motivée. A la question de savoir
si celles-ci sont rémunérées, le silence des textes,
notamment l'article 18 de la Convention Collective, porte à croire que
l'employeur n'est pas tenu de verser le salaire dans ces cas-là.
2. LES PERMISSIONS EXCEPTIONNELLES
Dans la limite de 15 jours par année, selon l'article
18 de la Convention Collective que nous préférons substituer aux
10 jours de l'arrêté 974, sous réserve que l'employeur
donne son assentiment car les dispositions de la CCNI ne s'imposent pas
juridiquement, l'employé peut demander des permissions exceptionnelles,
sous certaines conditions, non déductibles du congé
réglementaire et n'entrainant pas de retenue de salaire lors des
évènements ci-après :
Mariage du travailleur
|
3 jours
|
Mariage d'un de ses enfants, d'un frère ou d'une
soeur
|
1 jour
|
Décès d'un conjoint ou d'un ascendant en
ligne directe
|
4 jours
|
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présenté par Ibra Ndoye
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Les employés de maison dans le droit social
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Décès d'un ascendant en ligne directe d'un
frère ou d'une soeur
|
2 jours
|
Décès d'un beau-père ou d'une
belle-mère
|
2 jours
|
Naissance d'un enfant
|
1 jour
|
Baptême d'un enfant
|
1 jour
|
Première communion
|
1 jour
|
Hospitalisation d'un conjoint ou d'un enfant du
travailleur
|
1 jour
|
Conditions d'octroi :
? L'employé a six mois d'ancienneté ;
? L'obtention d'une autorisation écrite préalable
de l'employeur ;
? L'absence est à justifier par la présentation de
pièces d'état-civil ou d'une attestation délivrée
par une autorité administrative qualifiée le plus tôt
possible, et au plus tard, huit jours après
l'évènement.
Prolongations :
? Si l'évènement se produit hors du lieu d'emploi
et nécessite un déplacement, les délais peuvent être
prolongés d'accord parties mais cette prolongation ne sera pas
rémunérée.
3. ABSENCE POUR MALADIE ET ACCIDENT NON PROFESSIONNELS
Les absences justifiées par l'incapacité
résultant de maladie et d'accident non professionnels ne constituent pas
une cause de rupture du contrat de travail dans la limite de six mois, ce
délai peut être prorogé jusqu'au remplacement du
travailleur.
Pendant ce délai, au cas où le remplacement
s'imposerait, le remplaçant devra être informé par
écrit du caractère de son emploi. Lorsque la maladie du
travailleur nécessite un traitement de longue durée, le
délai de six mois prévu à l'alinéa 1er
du présent article, sera porté, compte tenu de
l'ancienneté du travailleur à huit mois pour les travailleurs
comptant de sept à quinze ans d'ancienneté et à dix mois
au-delà.
Formalités à accomplir :
? la maladie doit être constatée par un
médecin dans les 48 heures
? Sinon, sauf cas de force majeure, le travailleur doit
avertir son employeur du motif de son absence dans un délai de six jours
suivant la date de l'accident ou de la maladie. Cet avis est confirmé
par un certificat médical à produire dans le délai d'une
semaine. L'employeur pourra toujours faire procéder à une
contre-visite par un médecin de son choix.
D. Les jours fériés
La loi 74-52 du 4 novembre 1974 relative à la
fête nationale et aux fêtes légales modifiée par la
loi 83-54 du 18 février 1983 et la loi 89-41 du 26 décembre 1989
prévoit certaines fêtes civiles ou religieuses comme
fériés. Ce sont :
Le 4 avril (Fête Nationale)
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Le 1er janvier
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Pâques
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Lundi de Pâques
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L'Ascension
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La Pentecôte
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Lundi de Pentecôte
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Le 1er mai (Fête du Travail)
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Korité
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Le 15 août (Assomption)
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Tabaski
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Le 1er novembre (Toussaint)
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Le 25 décembre (Noël)
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Maouloud
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La Tamkharit
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En règle générale, ni la veille ni le
lendemain d'une fête légale ne sont considérés comme
jours fériés. Exceptionnellement, quand la Korité et la
Tabaski tombent un dimanche, le lundi suivant est férié.
Jours fériés chômés : Au
Sénégal, tous les jours fériés sont
chômés (ce sont des jours de repos). Cependant, la loi
prévoit spécifiquement que le personnel domestique doit
travailler lorsque les besoins de l'employeur le requièrent.
Jours fériés chômés et
payés : Les jours fériés, chômés et
payés ne sont pas travaillés et n'entrainent pas de
réduction de salaire. Il s'agit de : la Fête Nationale, la
Tamkharit, la Fête du Travail. Pour ceux-ci également, la loi
prévoit de manière spécifique que le personnel domestique
doit travailler sur demande de l'employeur au risque de s'exposer à des
sanctions disciplinaires.
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