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REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple- Un but- Une foi
PRIMATURE
Ecole Nationale d'Administration
E.N.A.
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MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
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LES EMPLOYES DE MAISON
DANS LE DROIT SOCIAL
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Présenté par :
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M. Ibra Ndoye
Division administrative
Section Travail et Sécurité Sociale
Cycle A Promotion : 2007/ 2009
Sous la Direction de :
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M. Pierre Marie Coly
Inspecteur du Travail et de la Sécurité Sociale
Directeur des Ressources Humaines de S D V
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I
Les employés de maison dans le droit social
présenté par Ibra Ndoye
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l existerait un peu plus 80 000 employés de maison au
Sénégal, composés majoritairement de domestiques,
d'après l'enquête statistique nationale sur le travail des enfants
de Juillet 1993. C'est dire que l'ensemble des foyers sénégalais
au niveau des zones urbaines, Dakar plus particulièrement, reste le plus
grand pourvoyeur d'emplois, et non l'Etat, comme beaucoup le pense. En effet
les effectifs au niveau de la Fonction Publique tourneraient autour de 70 000
personnes.
Ce recours à la main-d'oeuvre domestique dans beaucoup
de foyers, même les moins nantis, tend à se
généraliser ; et il n'est pas rare de voir des maisons où
coexistent deux, voire trois « bonnes » sans compter les services du
gardien. Ce phénomène trouve son explication dans
l'amélioration notoire du statut des femmes au cours des deux
dernières décennies qui ne se contentent plus de rester au foyer.
Elles deviennent de vrais acteurs économiques, qu'elles soient
instruites ou non, avec le fardeau des tâches ménagères
pris en charge par d'autres mains plus ou moins expertes. Dans cette optique,
il est paradoxal que d'autres personnes, les employés de maison, qui
aspirent eux aussi, au même titre que leurs employeurs à
s'émanciper à travers un emploi qui a besoin d'être
reconsidéré et réhabilité, en soient les victimes
expiatoires.
Par ailleurs, l'importance du nombre d'individus qui s'adonne
à ce travail d'employé de maison, qui devrait être un
facteur de promotion et de stabilisation de l'emploi cache mal les drames, les
conflits, le caractère informel, bref la précarité, qui
est l'une des caractéristiques des rapports de travail entre employeurs
et employés de maison. Il est bon de signaler que le corps des gens de
maison s'est largement massifié à la faveur de l'exode rural avec
le flux important de filles et de jeunes femmes qui ont embrassé la
profession. Trois causes fondamentales sont à l'origine de cet exode.
D'abord un déficit d'aménagement du territoire qui a vu des
centres tels que Dakar, St Louis, Thiés... devenir des pôles
urbains florissants émerger au détriment de zones rurales
tournées exclusivement vers des activités agropastorales.
Ensuite, nous avons assisté à un déclin de l'agriculture
avec l'échec de « la révolution verte » qui devait
sanctionner la Nouvelle
Les employés de maison dans le droit social
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Politique Agricole (NPA) des années quatre-vingt.
Enfin, il y'a eu la désaffection d'une importante frange de la
population du circuit scolaire classique à cause de la longueur du
cursus qui n'aboutit pas toujours à un travail
rémunérateur. Cet exode, devons nous le rappeler, a surtout un
caractère saisonnier car ponctué par de nombreux retours au
village à l'occasion de fêtes ou de cérémonies, ce
qui du reste participe à la complexification des relations de travail.
Dans sa tentative de comprendre les raisons de cette migration, l'étude
intitulée « Mbindaan sans mbindou : les petites bonnes à
Dakar »1 abonde dans le même sens quoique se focalisant
davantage sur les manifestations de cette triptyque. Primo, l'absence
d'activités rémunératrices au village pour la prise en
charge de leurs besoins et ceux de leurs familles, secundo la difficulté
pour leurs parents de vivre des revenus de la terre à cause notamment de
la péjoration pluviométrique, tertio les mirages de la ville qui
subsistent toujours. A l'origine, ce phénomène touchait
essentiellement les hommes ; il a fallu plusieurs années pour que des
femmes de plus en plus jeunes partent à « l'aventure » et
deviennent de véritables soutiens de famille. Ainsi le flux migratoire
touche de plus en plus de jeunes filles déscolarisées pour
l'essentiel. A titre indicatif les statistiques de l'étude citée
plus haut ont montré que 62,50 % d'entre elles sont non
scolarisées chez les moins de 15 ans et 53,10 % le sont dans la tranche
15-18 ans. La demande de très jeunes filles sur le marché du
travail s'explique dans un contexte de crise économique par son faible
coût. Cette entrée prématurée de milliers de petites
bonnes dans le marché du travail est perçue au niveau des
autorités comme un problème crucial en ce sens que le
Sénégal s'est engagé, dans le cadre du Programme
Décennal pour l'Education et la Formation (PDEF) et des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) de promouvoir une
éducation de qualité et sans discrimination qui devrait
normalement impacter sur la qualité des ressources humaines. De
surcroît, le Sénégal ayant ratifié la Convention
n°138 sur l'âge minimum d'admission à l'emploi, appuie toutes
les initiatives prises au niveau international pour l'abolition effective du
travail des enfants notamment le Programme International pour l'Abolition du
Travail des Enfants (IPEC). Ce plan d'action global de l'OIT pour
l'éradication du travail des enfants a été mis en branle
depuis 1992 après le constat de l'ampleur du mal au plan international,
surtout en ce qui concerne les pays en développement.
L'évaluation de la lutte2 dans le cadre du Programme
1 « Mbindaan sans mbindou » Les petites bonnes à
Dakar, de UNICEF/ BIT/ ENDA et Gouvernement du Sénégal, Mars
1994.
2 African newsletter on Occupational Health and Safety
2000 pp. 32-35
Les employés de maison dans le droit social
présenté par Ibra Ndoye
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Les employés de maison dans le droit social
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IPEC durant plus d'une décennie a été
à l'origine de l'inflexion notée en ce qui concerne l'approche.
Il s'agit désormais de mettre l'accent sur la prévention du
travail des enfants et non le retrait automatique d'enfants déjà
engagés, difficilement récupérables. Cette approche se
focalise notamment sur les causes principalement socioculturelles et
économiques qui engendrent le travail des enfants. En attendant le
rendez-vous du compte-rendu, on note déjà un léger
éclairci. En effet, les dernières
estimations3 de l'OIT révèlent que ce
fléau ne toucherait plus que 217 millions d'enfants âgés de
5 à 17 ans à travers le monde, dont 165 millions auraient entre 5
et 14 ans. Parmi eux, 126 millions seraient victimes des pires formes de
travail des enfants. Ce qui montre une légère baisse de l'ampleur
du phénomène par rapport aux années
précédentes. Cependant, il faut se garder de toute
autosatisfaction car ce changement serait imputable, d'après plusieurs
voix autorisées, à la proportion d'enfants engagés dans
les travaux domestiques et agricoles non prise en compte, sans oublier les
nombreuses naissances non déclarées à l'état-civil.
Aujourd'hui, même si la lutte contre le travail des enfants n'est pas
seulement l'apanage du BIT, on note à tous les niveaux un foisonnement
d'institutions, d'organismes qui en font leur cheval de bataille, alors qu'il
est de notoriété publique qu'aucune action isolée n'aura
d'impact que si elle s'inscrit dans un plan d'action de niveau national.
D'où l'urgence de mettre sur place une approche holistique de
coopération, de consultation et de cohérence entre tous les
acteurs engagés dans ce combat : d'une part la société
civile, les autorités nationales, les employeurs, les syndicats, les
familles et d'autre part l'UNICEF, la Banque Mondiale, l'OIT, le PNUD, les
donateurs et les ONG nationales. Par rapport à cette lutte, il a
été relevé dans ce document ACP-UE que durant ces
dernières années, les efforts ont été
malheureusement concentrés dans le secteur industriel formel, au
détriment du secteur agricole qui emploie le plus d'enfants et le
secteur domestique qui « dissimule » aussi le travail des enfants. En
effet, l'aspect informel et la nature du travail permettent de « cacher
» le travailleur aux yeux des autres. Les problèmes dans ce secteur
sont accentués par les inégalités en termes de culture et
de genre au sein de la société.
En ce qui concerne le Sénégal, le rapport sur le
Programme national pour l'élimination de l'exploitation des enfants aux
Sénégal (1998-2001) BIT/IPEC indique selon des enquêtes
menées de 1993 à 1998 que 293 783 enfants âgés de 6
à 18 ans se trouvaient en situation de travail soit 15 pour cent de ce
groupe d'âge. Le BIT a mis en place ce programme sous-régional
dans huit
3 Document de Travail ACP-UE sur le Travail des
enfants, 14 février 2008
autres pays d'Afrique de l'Ouest pour aider à la lutte
contre le trafic des enfants à des fins d'exploitation de leur travail.
Il s'agit d'une part d'aider le gouvernement à travers ses structures
compétentes et d'autre part les ONG dans l'adoption en amont de mesures
préventives efficaces contre ce trafic. En aval, ces structures et ONG
doivent envisager des mesures de réadaptation en faveur des victimes. Au
Sénégal, les enfants habituellement engagés dans le
processus de production travaillent principalement comme aides familiaux (78%),
salariés (9%), apprentis (6%) et travailleurs indépendants (50%).
IPEC4 indique en outre que de nombreuses filles sont
employées comme domestiques ; elles sont 53 731
à être âgées de moins 18 ans, dont 20% ont 6
à 14 ans. La Commission sur l'application des Normes dans son rapport
2006 invite le gouvernement Sénégalais à lui faire
connaître les mesures qu'il a prises et celles qu'il envisage pour mettre
progressivement en harmonie la situation réelle du pays avec sa
législation et la Convention. Par ailleurs, elle prie le gouvernement de
continuer à fournir des informations sur la manière dont est
appliquée la Convention et apprécierait, en particulier, la
fourniture de données statistiques récentes relatives à
l'emploi des enfants et des adolescents, des extraits de rapports des services
d'inspections et des précisions sur le nombre et la nature des
infractions relevées et les sanctions infligées. Malgré
tous ces efforts déployés par les autorités
étatiques en relation avec des partenaires aussi engagés les uns
que les autres, le BIT, l'UNICEF, l'UNESCO, et d'autres organismes encore qui
sont bien persuadés, comme le disait l'UNESCO dans son rapport de 1996
que « l'une des principales causes du travail des enfants reste leur non
scolarisation », le phénomène ne fait que croître au
vue du nombre d'enfants qui arrive dans le marché de l'emploi domestique
au Sénégal. A cet égard, l'UNICEF préconise six
mesures5 pour en venir à bout :
- l'élimination immédiate de l'emploi des enfants
à des tâches dangereuses
- l'organisation d'un enseignement gratuit et obligatoire
- l'élargissement de la protection légale des
enfants
- l'enregistrement de tous les enfants à leur naissance
- une collecte et un contrôle adéquats des
données
- l'établissement de codes de conduite
En attendant la réalisation de cet ambitieux plan
d'action, les employeurs à mille lieux de ce
branle-bas, alimentent consciemment ou inconsciemment le
phénomène en employant le plus
4 Rapport Commission pour l'application des Normes
2005
5 Source http : // www. Droitsenfant.com/ travail.
htm
Les employés de maison dans le droit social
présenté par Ibra Ndoye
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normalement du monde cette main-d'oeuvre tendre et
corvéable, qui compte également des moins jeunes partageant tous
le sort peu enviable d'employés de maison qui doivent hélas
lutter davantage pour sortir de la zone que les sociologues du droit appelle
l'infra-droit, c'est-à-dire un droit
déprécié6, qui est une des facettes de la
segmentation du marché du travail. Cependant, la branche
d'activité de la domesticité connue sous le terme
générique employé de maison ne comprend pas que des «
bonnes » et « boys », le phénomène de reconversion
aidant, on trouve notamment des lavandières-repasseuses, des
baby-sitters effectuant toutes des tâches à la
périphérie de la maison et qui sont assimilables à des
employés de maison ; même si la conception qu'en a le texte
réglementaire est plus restreinte.
La féminisation de ce secteur d'activité a
débuté avec le départ des colons qui faisaient appel
exclusivement aux « boys ». Cette perversion de la structure de la
division du travail basée sur le genre n'a pas survécu à
la fin de la colonisation car la répartition sexuelle du travail est
bien ancrée dans les mentalités, la gestion des activités
domestiques reste l'apanage des femmes.
Le législateur sénégalais avait
très tôt senti la nécessité de codifier les
relations de travail particulières, car individualisées, liant
deux personnes physiques, ce qui déroge au contrat de travail plus
classique entre une personne physique et une personne morale. C'est ainsi qu'un
important dispositif législatif et réglementaire méconnu
du grand public existe. Ainsi, il nous semble urgent d'en cerner les contours,
de faire une sorte d'état des lieux, d'apprécier les enjeux, et
surtout d'esquisser des solutions en rapport avec les prescriptions normatives
pour un meilleur devenir de cette activité contribuant à
l'harmonie et la quiétude de milliers de familles. Pour ce faire, nous
nous proposons dans la suite de ce travail de recherche, axé autour de
trois parties essentielles, de revisiter d'abord ce cadre juridique des
employés de maison, ensuite à la lumière de l'analyse de
leurs conditions réelles de travail en insistant sur certains aspects
sociologiques qu'on ne peut éluder, de comprendre les raisons de la non
application de ces dispositions réglementaires et enfin de voir les
enjeux relatifs à cette question qui sont autant de défis
interpellant les différents acteurs qui se préoccupent du sort
des employés de maison. Et nous ne manquerons pas au terme de ce modeste
travail de faire quelques propositions dans le double objectif de voir les
employés de maison se concilier avec la législation sociale et
leurs employeurs.
6 J. Carbonnier, Flexible droit, LGDJ, Paris 1979
Les employés de maison dans le droit social
présenté par Ibra Ndoye
Le cadre juridique des employés de
maison
7
Chapitre I La typologie des emplois
Une certaine conception réductrice des employés
de maison a fait penser, à tort bien sûr, que les domestiques
constituaient à eux-seuls ce groupe. Il nous semble nécessaire
à ce niveau d'insister sur le terme domestique. En effet, celui-ci est
à mettre en rapport avec le type de services qu'ils rendent. Dans le
contexte sénégalais, ils étaient communément
appelés « mbindaan » qui signifie étymologiquement en
wolof « qui ont l'habitude de passer des contrats
»7. Cette appellation qui avait des relents
péjoratifs, à vrai dire, a connu un glissement sémantique
il y'a quelques années à la faveur d'une certaine
évolution de la perception que les Sénégalais ont eu de
ces travailleurs, surtout lorsque des cas d'abus autrefois tus ont ému
l'opinion par la magie des média. Ainsi comme s'ils s'étaient
passés le mot, le terme « mbindaan » est devenu désuet
et fit place à celui de « jaanx ». Parallèlement
à ce changement, le terme « bonne » qui était aussi
usité en français et qui renvoyait à l'image de «
bonne à tout faire » fit aussi sa mue.
Du reste, si ces travailleurs intervenant dans le cadre
restreint du domicile sont qualifiés d'employés de maison,
d'autres épithètes sont censées les désigner : gens
de maison, travailleurs domestiques, employés à domicile, femmes
de ménage voire employés familiaux. La notion même de
domicile en droit mérite qu'on s'y attarde un peu. Certes l'Inspection
du Travail s'applique à toutes les situations d'emploi, mais dans la
pratique, le domicile privé est en dehors du champ d'application des
inspecteurs du Travail. Cela est d'autant plus vrai que l'article 16 de la
Constitution sénégalaise est sans équivoque lorsqu'il
insiste sur le caractère inviolable du domicile. Elle dispose plus loin
qu'on ne pourra porter atteinte à cette inviolabilité que pour
parer à un danger collectif ou pour protéger des personnes en
danger de mort. En France l'impossibilité
7 « Mbidaan sans mbindou » les petites bonnes à
Dakar, Mars 1994.
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présenté par Ibra Ndoye
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Les employés de maison dans le droit social
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des inspecteurs du travail de contrôler les employeurs
particuliers est beaucoup plus explicite. L'article L 611-8 du Code du Travail
dispose que « les inspecteurs ne peuvent pénétrer dans les
locaux habités qu'après autorisation des personnes qui l'occupent
», ce qui rend inopérant le contrôle sur le travail des
employés de maison. A l'inverse, le droit de visite à toute heure
des établissements où sont occupés des travailleurs
jouissant de la protection légale que l'article L. 197 du Code du
Travail confère aux inspecteurs ne souffre d'aucune restriction. Nous
reviendrons plus loin sur les incidences de cette situation.
Il faudrait dans la même lancée faire la
distinction entre le travail domestique proprement dit qui correspond à
des services rendus à la personne à son domicile ; des services
de la vie quotidienne : travaux ménagers, gardiennage et des services
à la famille : garde d'enfant, pour ne citer que ceux-là et le
travail à domicile qui est une des formes de télétravail
engendrée par l'éclatement de la bulle technologique. En effet,
ce dernier est souvent employé à tort à la place du
travail domestique. Contrairement aux employés de maison qui
exécutent leurs contrats au domicile de l'employeur, les travailleurs
à domicile, au sens de la Convention n° 177 adoptée en 1996,
exécutent les leurs partout ailleurs qu'au domicile de l'employeur. En
effet, l'article 2 de ladite convention est univoque ; « le travail
à domicile est un travail qu'une personne, désignée comme
travailleur à domicile, effectue :
? à son domicile ou dans d'autres locaux de son choix,
autres que les locaux de l'employeur ? moyennant rémunération en
vue de la réalisation d'un produit ou d'un service répondant aux
spécifications de l'employeur... ».
Cependant si le travailleur dispose d'un certain degré
d'autonomie et d'indépendance dans son travail, il devient tout
simplement un travailleur indépendant.
Pour en revenir aux employés de maison, le rapport
général du BIT de 2004 intitulé : S'organiser pour
plus de justice sociale8, faisait état du
développement des emplois à domicile (domestiques) à
l'échelle mondiale, qui est la résultante, d'après
l'auteur, du déclin de l'Etat-Providence surtout par rapport aux bonnes
et gardes d'enfants. Une autre explication serait l'entrée massive de la
gent féminine dans le marché du travail qui a parachevé
plusieurs décennies de lutte pour l'émancipation avec
l'émergence d'emplois fortement féminisés dans les
8 C. I. T. 92eme session 2004
secteurs de l'éducation, la santé et les
services. Par conséquent, les employés de maison se sont
substitués à ces femmes qui étaient convaincues que leur
libération passait par la conquête du marché du travail.
Donc, c'est tout normalement qu'elles engagent des travailleurs pour s'occuper
de leurs biens, de leur intérieur et d'êtres qui leur sont chers,
ce qui du reste rend complexes de prime abord, les relations de travail dont le
premier fondement reste la confiance.
Même si les domestiques sont notoirement plus connus
dans le registre des emplois à domicile, ils ne sont pas les seuls comme
on l'avait signalé dans l'introduction. En effet, l'article premier de
l'arrêté N° 974 du 23 Janvier 1968 commence par identifier
les gens de maison. Ce sont, dit-il, « tous les salariés
embauchés au service d'un foyer et occupés de façon
continue aux travaux de la maison ». Compte tenu des relations de travail
modernes, on peut dégager la typologie suivante basée sur le
contenu des postes :
1. LA BONNE OU BOY DEBUTANT(E)
Il ou elle ne justifie pas encore de deux ans de pratique et
s'occupe principalement des activités domestiques : travaux
ménagers, repassage etc. Il (elle) peut également préparer
les repas mais n'est pas autonome dans l'organisation du travail.
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