Tableaux du travail
Chapitre II.
Tableau n° 1 : population du groupement Mbinga-sud .32
Tableau n° 2 : les enfants qui travaillent dans les
chantiers des briques en mbinga-sud annee 34
Tableau n° 3 : composition du focus-group 37
Chapitre III. 26
Tableau n°1 : dans quelle intervalle d'âge
avez-vous ? 39
Tableau n°2 : répartition des
enquêtés selon le sexe ..40
Tableau n°3 êtes-vous déjà
marié(es) ou engrossées 40
Tableau n°4 y a-t-il des cas de grossesses dans les
chantiers 40
Tableau n°5 : qui sont les personnes qui engrossent les
enfants dans des chantiers ' 41
Tableau n°6 : avez-vous les deux parents ' 41
Tableau n° 7 : si non, lequel des parents n'est plus en
vie ' 41
Tableau n°8 : êtes-vous été
scolarisé ' 42
Tableau n°9 : quel est votre niveau d'étude '
..42
Tableau n° 10 : êtes-vous déjà
à l'école ' 43
Tableau n°11 : si oui, dans quel cycle êtes-vous '
.43
Tableau n° 12 : quelles sont les formes d'exploitation
d'enfants que vous savez ' 43
Tableau n° 13 : depuis quand aviez-vous commencé
à vous adonnez à ces pratiques ' .44
Tableau n° 14 : qui vous aurez intéressé
à la fabrication des briques ' 44
Tableau n°15 : pourquoi adonnez-vous à ces
pratiques ' 45
Tableau n°16 : saviez-vous que travaux sont dangereux
pour les enfants ' 45
Tableau n°17 saviez-vous que ces travaux exercés
par les enfants sont punissables par la loi et c'est
punissable par la loi ' 45 Tableau n°18 : quelles
sont les conséquences relatives à la fabrication des briques par
les enfants dans
le groupement Mbinga-sud ' 46 Tableau n°19 quelles
sont les autres conséquences liées à ce
phénomène de la fabrication des
briques 46 Tableau n°20 pouvez-vous nous renseigner
sur les conséquences environnementales sur la production
des briques dans le groupement Mbinga-sud ' ....47 Tableau
n°21 : Quand une forme d'exploitation des enfants survient ou lors d'un
contentieux, auprès
de qui déposez-vous plainte ' 47 Tableau n°22
: quelles sont les structures ou institutions qui luttent contre ce
phénomène dans le
groupement Mbinga-sud ? 48 Tableau n°23 : à
votre avis, quels sont les moyens par excellence pour lutter contre
l'exploitation des
enfants dans les chantiers des briques ' 48 Tableau
n°24 suivant votre connaissance, qui peut être acteur de lutte
contre cette forme d'exploitation
des enfants dans les chantiers des briques ? 49
1
O. INTRODUCTION
L'exploitation des enfants dans toutes les formes de travail
est caution à combat rude par toutes les nations du monde et tant
d'autres organisations.
Les principes relatifs aux droits fondamentaux du travail de
l'O.I.T 2007 précise que le travail des enfants est à la fois une
cause et une conséquence de la pauvreté. La pauvreté des
ménages incite les enfants à s'adonner aux activités
professionnelles outre mesure pour gagner de l'argent afin d'arrondir le revenu
familial ou tout simplement pour survie.
Le bureau international du travail (BIT 2013) estime que 250
millions d'enfants qui travaillent dans le monde, approximativement 179
millions de ces filles et garçons sont engagés dans les pires
formes de travail des enfants et, plus d'un million d'entre eux sont
employés dans les mines et carrières.
L'UNICEF (2003) décrit l'Inde comme le pays au monde le
plus touché par le travail des enfants. Les estimations des ONG locales
indiquent que les chiffres oscillent autour de 44 à 110 millions
d'enfant actifs mais, sur place, l'évaluation la plus couramment
citée est de 60 millions tandis qu'officiellement, ce chiffre est de 20
millions. Selon l'UNICEF, 14% des enfants âgés de 5 à 14
ans travaillent en Inde (chiffres 2000) notamment dans le Secteur informel
urbain, travaux domestiques, l'agriculture, l'élevage, la pêche,
les ateliers de tapis, industries et dans les exploitations sexuelles et
tourismes sexuels.
Selon N'Diaye C. (2013) le Burkina Faso, Mali et le Togo, qui
ont ratifiés la convention n° 138 de l'OIT relative à
l'âge minimum d'accès à l'emploi et de la convention
n° 182 de l'OIT sur les pires formes de travail des enfants. Ils se sont,
tous les trois pays, engagés fermement dans l'éradication du
travail des enfants et des pires formes du travail des enfants dont nombreux
d'entre eux sont dans les mines et carrières. Leur taux de
pauvreté est estimé à : 46% en 2009 pour le Burkina, 43,6
% en 2010 pour le Mali et 61.7% en 2008 pour le Togo. Selon l'Indice de
Développement Humain du PNUD en 2011, ils sont classés
respectivement 181ème, 175ème et 162ème sur 187 pays du
monde.
L'O.I.T (2018) montre que les données internationales
les plus récentes sur la scolarisation s'élève à 72
millions d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire
mais ne sont pas scolarisés, sans compter le nombre élevé
d'enfants qui sont inscrits à l'école mais qui n'y vont pas
régulièrement ou abandonnent leurs études. Il y a quoi
croire les enfants ne sont pas scolarisés, la pauvreté est
transmise d'une génération à l'autre.
Selon le rapport de l'O.I.T (2006), l'Afrique subsaharienne,
région où le taux d'incidence du travail des enfants est le plus
élevé au monde, connaît un pourcentage d'enfants
occupés d'environ 26%. Dans cette région, le nombre d'enfants au
travail est estimé en 2004 à 49 millions enregistrant une
augmentation de 2,7% par rapport à 2000.
Pour atteindre les Objectifs du développement durable
(O.D.D) d'ici 2030 les Nations unies projettent que tous les enfants arrivent
au terme d'un cycle complet d'enseignement primaire et la parité du
genre soit respectée dans l'éducation. Ces objectifs ne seront
pas atteints d'autant plus que les facteurs qui génèrent le
travail ne sont pas favorables. Les familles
2
pauvres n'envoient pas leurs enfants à l'école et
la situation s'empire.
Les populations des pays en développement font face
à plusieurs défis liés à la vie sociale et
économique. Pour y faire face, elles font recours aux activités
informelles pour gagner leur vie quotidienne d'autant plus que l'accès
au travail est difficile. Dans les milieux ruraux ou urbains l'enfant mineur
scolarisé ou pas est souvent utilisé pour des travaux lourds et
mal à propos pour subvenir aux besoins des ménages.
En République démocratique du Congo, Le code du
travail de (2002) en son article 3, montre que toutes les formes pires de
travail des enfants sont abolies. L'expression « pires formes de travail
des enfants » signifie: toutes les formes d'esclavage ou pratiques
analogues, telle que la vente et la traite des enfants , la servitude pour
dette ainsi que le travail forcé obligatoire, le recrutement
forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans les
conflits armés; l'utilisation, l'offre d'un travail à des fins de
prostitution, de production du matériel pornographique, ou des danses
obscènes, le trafic des stupéfiants; les travaux qui, par leur
nature ou les conditions dans lesquelles ils exercent , sont susceptibles de
nuire à la santé , à la sécurité , à
la dignité ou à la mortalité de l'enfant. N'en
déplaise les conséquences fâcheuses de ces
caractères du travail sus décrit ; Les enfants sont souvent
obligés de travailler du fait de contraintes économiques de leurs
ménages. D'autres les font par le fait des traditions socioculturelles,
croyances, normes de certaines régions du monde ou
d'inégalités structurelles. Si certains d'entre eux peuvent
récolter le fruit de leur labeur, la majorité travaille pour le
compte d'un tiers.
Les enfants font l'objet d'une forte demande car ils
constituent une main-d'oeuvre bon marché, moins payante voire gratuite,
flexible et soumise. Ils sont également plus vulnérables aux
risques d'abus, d'actes de violences et d'autres violations de leurs droits
fondamentaux.
Ainsi, le document de l'organisation « Terre des hommes
» (2014) présente des statistiques de 85 millions d'enfants qui
sont victimes des pires formes de travail. Ils sont confrontés à
des conditions dangereuses, voire extrêmement nuisibles. Ce chiffre
témoigne que les enfants sont exposés aux travaux susceptibles de
nuire à leur épanouissement et leur avenir.
Dans les villes de la république démocratique du
Congo, les enfants sont des laveurs de voitures, ils sont utilisés dans
les chantiers de constrictions, ils sont cireurs de chaussures, vendeurs
ambulants des produits de première nécessité ou
travaillent pour des groupes illégaux (bandes organisées). Ils
sont souvent victimes d'actes de violence et d'abus en tout genre. Le travail
domestique, devenu leur lot et également dangereux. Ils s'accompagnent
de la maltraitance, de l'exploitation et les abus sexuels sur les jeunes
filles. A ceci s'ajoute l'exploitation sexuelle à des fins commerciale,
une activité hautement nuisible au niveau de la santé et du point
de vue du développement mental. Celle-ci touche des millions d'enfants
dans le monde entier.
Cependant dans des zones rurales, on rencontre des enfants qui
travaillent dans des carrières de pierres, des mines d'or, des champs de
coton, des briqueteries ou réalisant gratuitement d'autres
activités agricoles pour la famille ou pour un tiers. Ils sont alors
fréquemment exposés à des conditions sécuritaires
précaires, telles que des substances chimiques ayant de
3
graves conséquences sur leur santé ou des charges
très lourdes à porter.
Dans la très grande majorité des cas, et quel
que soit le type d'exploitation subi, les enfants sont privés
d'accès aux services de base garantissant leurs droits fondamentaux
(écoles, services sociaux, centres de santé, lieux
d'hébergement salubres, centres de loisir, soutien psycho affectif) etc.
Ceci impacte significativement et de manière cinglante sur leur
éducation.
KANSILEMBO V. (2017) montre que les contradictions entre les
programmes de conservation initié par l'Etat congolais et les besoins
des populations locales notamment la destruction massive de la faune par la
chasse clandestine, l'exploitation forestière pour se procurer la
nourriture, l'énergie, le feu de brousses intentionnel aux fins de
chasse et la coupe anarchique des arbres est une preuve éloquente.
Malheureusement les enfants sont associés à cette pratique.
Dans la province du Sud-Kivu et plus singulièrement
dans le territoire de Kalehe, groupement Mbinga-sud dans certains villages de
ce groupement, la fabrication artisanale de briques par les enfants est
l'activité par excellence qui occupe ces derniers. Ils sont
estimés à plus de777 enfants dans les villages qui produisent les
briques dans ce groupement. Cette activité consiste à puiser de
l'eau, à l'extraction et préparation de la terre, à en
pâtir. Le Façonnage des briques, Séchage, le transport de
bois de la cuisson, le transport des briques cuites au lieu d'attente pour
vente... Ces activités nuisent principalement à leur devenir car
moins payant et des maigres revenus. Il va sans dire que leur
épanouissement physique et surtout leur éducation en
pâtît. Faute d'éducation environnementale de la population,
les enfants exploitent ces sites de fabrication des briques sans respect des
normes environnementales. L'ignorance y prêtant le flanc, il y a risque
de voir grandir une génération qui ne pourra jamais exploiter
rationnellement l'environnement physique en le protégeant et le
maintenir pour le bien-être des générations présente
et celles futures. Point n'est besoin de rappeler que suite à la coupe
systématique des bois de cuisson des briques et tant d'autres besoins
d'utilisation, Kalehe est menacé au plan environnemental, le cas
d'éboulement et des catastrophes sont monnaies courantes. Les sites
exploités produisent l'argile servant à la fabrication des
briques sont dégradés en creusant l'essentiel de leur texture et
structure. Souvent les travaux provoqués par l'extraction de l'argile se
transforment en des trous d'eaux qui polluent sérieusement
l'environnement.
Devant un tel tableau alarmant, le questionnement
ci-après transparait :
Quelle lecture faire de l'exploitation des enfants dans la
fabrication des briques et son incidence sur leur éducation et la
protection de l'environnement dans le groupement Mbinga-sud en territoire de
Kalehe ?
Pour répondre à cette question cardinale de la
recherche ; il s'avèrerait que l'exploitation des enfants dans la
fabrication des briques et son incidence socio-éducative et
environnementale est d'une ampleur dangereuse et destructrice. Elle est de
nature à violer et à compromettre les droits fondamentaux de
l'enfant allant jusqu'à menacer le bien être de la
génération présente et celle future au plan
environnemental.
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A ce titre les objectifs que poursuivent cette étude sont
les suivants :
Globalement l'étude s'adjuge de décrire le
phénomène exploitation des enfants dans la fabrication des
briques et son incidence socio-éducative et environnementale.
De manière spécifique il s'agira donc de :
- Mener une enquête dans les différents sites
d'exploitations et identifier les enfants concernés ;
- Recueillir leurs opinions voire d'autres acteurs
(employeurs, parents...) sur le mode d'exploitation « les conditions, les
difficultés et les incidences socio-éducatives et
environnementales de ce phénomène ;
- Proposer des stratégies susceptibles de combattre ce
phénomène
La justification au coeur du choix de cette thématique est
triple :
Au plan personnel : le choix de ce sujet est la
résultante d'une longue observation étant natif du milieu et nous
a amené à ce qui suit :
- L'exploitation des enfants dans la fabrication des briques
présente biens des conséquences collatérales.
- L'inaccessibilité d'emploi, surtout le secteur
agricole peu porteur, le non-paiement ou la modicité des salaires et
pertes d'emplois des parents suscite ces derniers à envoyer les enfants
dans certaines activités afin d'arrondir les angles pour un revenu
maigre dans les ménages. Cet état de chose appelle à faire
une sonnette d'alarme.
Sur le plan scientifique, ce travail propose aux chercheurs
les données actualisées sur le phénomène
exploitation et travail des enfants en milieu rural
Sur le plan socio-éducatif et environnemental
l'étude relève les incidences socio-environnementales et
éducatives relatives à l'exploitation des enfants sur les sites
de fabrication des briques. Les résultats de la recherche postuleront
des stratégies en termes d'un projet pour un encadrement
socio-éducatif des enfants victimes de cette pratique. Bien à
propos une orientation sur l'éducation éco-citoyenneté
sera dégagée.
L'étude a comme ossature, outre l'introduction
générale et la conclusion ; quatre chapitres constituent la
charpente de celle-ci. Il s'agit respectivement de la revue de la
littérature, le champ d'étude, l'approche méthodologique,
de la présentation et analyse des résultats et en fin de la
conclusion.
Ce liminaire de ce qu'est le contenu de cette réflexion
(recherche) en terme d'introduction, les différentes articulations
seront décrites sur les pages suivantes coulées chapitre par
chapitre.
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