II.2.2. Les techniques réflexes
Les techniques réflexes [39] [40] sont un moyen de
diagnostic et de traitement à distance, par un travail global ou
préparatoire au niveau loco-régional. Elles utilisent la notion
de facilitation, dans laquelle tout trouble fonctionnel peut être
influencé ou mettre en jeu le système
neurovégétatif. Les manipulations s'effectuent sous la forme de
« traits tirés » suivant la morphologie et la situation de la
zone à traiter.
La première étape du traitement réflexe
est la « construction de base » qui permet d'atteindre un certain
seuil d'excitabilité pour déclencher une réaction du tissu
conjonctif. Cette réaction s'observe par un trait rouge correspondant
à la vasodilatation des capillaires qui améliore la circulation
sanguine locale, et stimule les terminaisons nerveuses
neurovégétatives.
La construction de base peut être utilisée seule
afin de normaliser l'état neurovégétatif du patient, et
est composée de deux phases, la petite construction et la grande
construction :
- La petite construction est composée de 7 traits
(Figure 20) :
1. De l'EIPS vers l'EIAS en longeant la crête iliaque ;
2. De l'EIPS vers l'EIAS à l'horizontale ;
3. Du sommet du pli interfessier en dehors vers le grand
trochanter en passant sous
l'ischion ;
4. De L4 vers la crête iliaque en bas et en dehors ;
5. Trois traits en éventail de haut en bas dans l'espace
sacro-ilio-lombaire ;
6. Trois traits en chevron en aller-retour de L1 à L4
(aller-retour-aller) ;
7. Un trait calmant, correspondant à un effleurement
bilatéral de l'appendice xiphoïde en longeant le rebord costal
jusqu'à T12.
Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les
étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,
2019-2020
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Figure 19 : Représentation
de la petite construction. Document personnel.
- La grande construction est composée de 12 traits
(Figure 21) :
8. Traits en chevron en aller-retour de T12 à T4 ;
9. Traits intercostaux au-dessus de K11 de l'extérieur
vers l'intérieur jusqu'à la pointe de la scapula ;
10. Dans la région sus-épineuse de l'angle
à l'acromion en aller/retour ;
11. Trois à quatre traits en aller-retour dans la
région sous-épineuse ;
12. Un trait contournant le bord interne de la scapula mais
englobant l'angle et la pointe ;
13. Des traits accrochants contournant le bord interne de la
scapula mais englobant l'angle et la pointe ;
14. D'un acromion à l'autre en passant entre T2/T3 en
aller-retour ;
15. D'un acromion à l'autre en passant entre C6/C7 en
aller-retour ;
16. De l'acromion en passant sur le bord supérieur du
trapèze en allant jusqu'à la région mastoïdienne :
prise en col de cygne ;
17. Traits obliques cervicaux en regard de chaque étage
de l'extérieur vers l'intérieur de C6 à , d'un
côté puis de l'autre ;
18. De la région mastoïdienne, longer les lignes
courbes occipitales jusqu'à inion ;
19. Traits accrochants sous l'occiput de bas en haut.
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Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les
étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,
2019-2020
Figure 20 : Représentation
de la grande construction. Document personnel.
Suite à la réalisation de la construction de
base, il ne reste plus qu'à traiter la zone concernée par
différentes manipulations en fonction de son état tissulaire :
- Si la zone présente un aspect
oedématié, nous utilisons la technique du « tas de sable
» en réalisant des petits traits accrochant de la
périphérie vers le centre ;
- Si la zone est adhérente, nous réalisons des
traits tirés transversaux ;
- Si la zone présente des rétractions, nous
réalisons des traits tirés transversaux, puis en partant du
centre, il faudra étaler la zone avec des traits tirés
excentriques.
Exemples d'application des techniques réflexes à
réaliser avant les T.D. :
- La petite construction, s'intéressant
particulièrement à la zone lombo-ilio-sacrée, sera
utilisée lors des T.D. sur le rachis lombaire et le bassin ;
- La grande construction, visant la zone cervico-thoracique,
pourra être appliquée aux cours sur les rachis cervical et
thoracique.
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