WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

PCA et crise sanitaire


par Mathieu Giusiano
Université Aix-Marseille  - Master Qualité et Gestion des Risques 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Les phases et typologies d'une crise

Les différentes phases d'une crise

Une situation de crise est un évènement dynamique qui est amené à évoluer dans le temps. De ce fait, le cycle de vie d'une crise a été étudié par des chercheurs afin de cerner les enjeux et les impacts liés à celle-ci. En 1986, Steven Fink propose quatre étapes du déroulement d'une crise. La première est la phase de pré-crise qui fait apparaitre les signes avant-coureurs, les premiers signaux d'une crise. La seconde étape dite phase aiguë, équivaut à l'éruption de la crise dans une ou plusieurs sphères (économique, sanitaire, politique, ...). Par la suite vient la phase chronique qui engendre une période de doute, de questionnement, d'auto-analyse afin de lutter et faire face à la crise vécue. En dernier lieu survient la phase de résolution correspondant à la résorption de la crise qui s'accompagne d'un retour à la normal. Il s'agira d'une période de

1 Roux-Dufort C., «A passion for imperfections: revisiting crisis management», in press, 2005.

11

restructuration, de réparation mais également de l'évaluation de la situation qui peut notamment se faire via un retour d'expérience.1

A partir des travaux établis par S. Fink puis complétés par P. Lagadec (1991) et Mitroff (1994), le chercheur Pierre Bérubé (2018)2 propose un modèle d'évolution de la crise plus étoffé qui comprend cinq phases. Au sein de chacune d'elles, l'auteur propose une stratégie de communication et une gestion particulière afin de faire face à la crise.

· L'incubation ou la phase préliminaire : Autrement appelée phase pré-crise comme nous avons pu le voir plus haut, cette phase correspond à la préparation de crise avec les conditions qui permettent son émergence. C'est à cet instant qu'il est primordial de mettre en place une gestion préventive de la crise.

· La phase de déclenchement : il s'agit ici d'une rapide perte de contrôle de la situation qui nécessite une quête d'information. L'entrée en communication de la crise devient officielle.

· La phase chronique : La crise prend une très grande proportion et une intensité extrême. C'est « le moment où les repères tombent et où s'installe l'incertitude, le chaos » (P. Bérubé). Lors de cette période située au coeur de la crise, le gestionnaire doit alors prendre le soin de contrôler autant que possible les répercussions de celle-ci dans l'organisation.

· Le redressement : Cette phase de transition tend vers une situation un peu plus contrôlée. La crise perd en intensité, il s'agit à présent de reconstruire, ramener de l'ordre et entamer la reprise des activités.

· La cicatrisation : lors de cette phase l'organisation se transforme et s'adapte à son nouvel environnement. L'objectif à présent est de réduire les effets négatifs si une telle crise serait amenée à se reproduire.

· Le retour à l'incubation : bien qu'il ne s'agisse pas véritablement d'une nouvelle phase de la crise, le retour à l'incubation marque la fin de cette dernière. Il convient de préciser que la stabilité est encore fragile et pour cela, le gestionnaire doit demeurer en situation de veille et de prévention pour se préparer à une potentielle future crise. En effet, selon P. Bérubé « de nouvelles crises sont toujours en gestation ».

1 Steven Fink, «Crisis Management: Planning for the Inevitable», 1986, p.20-25

2 Pierre Bérubé. « La gestion des communications en situation de risque et de crise » In Introduction aux relations publiques. Fondements, enjeux et pratiques, 2018

12

Les typologies de la crise

Les nombreuses définitions qui peuvent être faite selon les auteurs autour du concept de crise peuvent être expliquées par les multitudes de dimensions que cette notion peut prendre.

Selon Gerald Meyers, ancien PDG d'American Motors Corporation il existerait 9 types de crises au sens organisationnel :

- La crise d'opinion,

- La rupture du marché,

- La crise produit,

- La crise de succession,

- La crise de trésorerie,

- La crise sociale,

- L'OPA Hostile : il s'agit d'une offre publique d'achat d'une entreprise souhaitant en

acquérir une autre,

- La crise politique,

- La régulation/dérégulation : réguler un secteur économique/supprimer la régulation

Nous pouvons toutefois imaginer de nombreuses autres formes de crises conduisant à une rupture d'équilibre telles que la crise écologique, la crise médiatique, mais également la crise sanitaire. Ces crises peuvent avoir de réels impacts sur les organisations au niveau humain, financier et organisationnel.

Les nombreux travaux sur le sujet ont permis d'approfondir les origines de crises. C'est ainsi qu'en 1988 les auteurs Mitroff, Pauchant et Shrivastava ont établi une typologie de la crise. Pour cela, ils ont pris en compte l'origine de la crise qu'elle soit interne ou externe à l'organisation, ainsi que son origine technologique ou humaine. Ils illustrent de façon très structurée leur théorie avec la présentation ci-dessous :

13

Enfin, pour compléter l'étude sur les dimensions et les formes de crise pouvant exister, le chercheur français Patrick Lagadec propose en 1989 un classement de ces crises davantage lié à la perception que l'on peut s'en faire. Il les décline comme suit :

· La crise « inimaginable » : que l'on n'imaginait pas mais qui survient ;

· La crise « négligée » : dont les causes étaient connues par l'organisation ;

· La crise « quasi inévitable » : l'organisation n'avait que peu, voire pas de moyen pour y faire face ;

· La crise « compulsive » : inaptitude à gérer de manière efficace et efficiente l'organisation ;

· La crise « voulue » : provoqué sciemment par l'entreprise.

L'auteur Shel Holtz en étudiant les conséquences d'une crise sur une entreprise, les a, quant à lui, réparties au fil des ans en quatre grandes catégories :

· La crise « météorique » : le danger ne pouvait être anticipé, mais l'organisation doit prouver via sa stratégie de communication qu'elle en est la victime ;

· La crise de « prédation » : quelque chose devant rester secret dans l'organisation est révélée au public ;

·

14

La crise de « détérioration » : l'organisation a négligé des aspects de gestion ou son niveau de performance est trop peu élevé ;

· La crise « persistante » : qui perdure dans le temps.

Nous pouvons ainsi constater que les différentes définitions des auteurs ayant écrit sur le sujet peuvent expliquer l'existence de ces nombreuses typologies de crise.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle