Figure
1 :Courbe de référence du surpoids et de
l'obésité selon les références internationales
(IOTF) et les références françaises pour les filles.
Figure 2 :Courbe de
référence du surpoids et de l'obésité selon les
références internationales (IOTF) et les références
françaises pour les garçons.
II-2-L'indice de masse corporelle (IMC)
Il est d'usage pour les médecins de relever la taille
et le poids des enfants lors des visites de routine en clinique. Bien qu'il
s'agisse de procédures dont la pratique est courante et peu complexe,
l'application accordée à la précision des mesures devrait
occuper une place de choix auprès des professionnels qui en ont la
responsabilité. La mesure précise du poids et de la taille a une
importance capitale dans la qualité de l'évaluation du statut
pondéral et d'importantes décisions seront prises quant à
la santé de l'enfant suivant cette évaluation [35]. À
partir de la mesure du poids et de la taille, l'IMC, de même que
différents autres indices qui impliquent une comparaison du poids avec
l'âge ou du poids avec la taille peuvent être calculés.
Toutefois, l'IMC est sans aucun doute l'indice indirect d'approximation de
l'adiposité qui permet d'évaluer le statut pondéral des
enfants avec le plus de précision et au sujet duquel les normes
pédiatriques sont les plus adéquates. L'IMC s'est
également clairement distingué des techniques de mesure, directes
ou indirectes, du surpoids, puisqu'il possède plusieurs
caractéristiques avantageuses, dont sa facilité d'utilisation,
son coût très modeste et sa nature non invasive [36]. Mentionnons
toutefois que des réserves ont été émises, par
l'OMS particulièrement, quant au fait d'identifier un enfant
obèse sur la base de l'IMC seulement, c'est-à-dire sans appui sur
une mesure alternative plus directe du contenu corporel en gras [37].
· Evolution de l'IMC
Le BMI évolue en phases qui représentent
l'évolution de la masse grasse au cours de l'enfance, autrement dit
l'adiposité :
Ø augmentation du BMI pendant la première
année jusqu'à 1 an environ.
Ø à partir d'un an, diminution du BMI
jusqu'à 6 ans environ.
Ø à partir de 6 ans, augmentation de nouveau du
BMI. Chez les jeunes enfants, l'utilisation des courbes est
particulièrement utile ; en effet, la plupart ne resteront pas dans le
même canal de corpulence au cours de leur croissance. Il faut donc rester
vigilant et s'intéresser à l'aspect dynamique de la courbe. De
plus, vers 6 ans, du fait des variations physiologiques de la corpulence,
l'impression clinique peut parfois être trompeuse, à cet
âge, les enfants de corpulence normale paraissent minces. [38]
· Rebond d'adiposité
Le rebond d'adiposité est le moment où la courbe
d'IMC remonte après la période de diminution. C'est un
paramètre qui permet de déterminer le risque de survenue de
l'obésité. En effet, l'âge du rebond d'adiposité
prédit l'adiposité à l'âge adulte : plus il est
avancé, plus le risque de devenir obèse est élevé
[38]. Un rebond d'adiposité précoce a été
retrouvé chez pratiquement tous les enfants obèses. Une
étude de Rolland-Cachera réalisée à l'hôpital
Necker Enfants Malades, publiée en 1994 effectuée sur 62 enfants
obèses, a montré que 97% des enfants ont eu un rebond
d'adiposité avant 6 ans au lieu de 50% dans une population
normo-pondérée 55% des enfants ont même eu un rebond
d'adiposité très précoce avant 3 ans. Le caractère
transitoire des obésités au début de la vie est un
élément à prendre en compte. Avant 8 ans, la
prédictibilité du niveau de corpulence est assez faible.
Après 8 ans, la majorité des enfants suivra un état
régulier, ce qui peut nous permettre de prédire
l'évolution vers l'obésité. Il est intéressant de
noter que plus le rebond d'adiposité n'est précoce, plus
l'âge osseux n'est avancé. C'est l'indicateur d'une
accélération de croissance tout comme de l'avancée d'une
maturation. [38]
· Les limites de l'IMC
Au niveau individuel, l'IMC est avant tout un indice de
corpulence ne renseignant qu'imparfaitement sur la composition corporelle
(masse grasse, masse maigre). Il ne permet pas d'évaluer la
répartition du tissu adipeux, autre variable à prendre en compte
dans le développement des complications. L'IMC ne rend pas compte de
l'importante hétérogénéité du «
syndrome » obésité, à la fois dans ses facteurs
déterminants et ses conséquences. Le BMI semble médiocre
dans le dépistage d'enfants en surpoids (évaluation de la
sensibilité : de 0.60 à 0,78 chez les filles, de 0,71 à
0,82 chez les garçons et de la spécificité : de 0,93
à 0,95). [38]
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