I-3 Le niveau habituel de
l'activité physique de l'enfant et de l'adolescent
Il est bien connu que l'évolution technologique et des
changements dans nos habitudes alimentaires culturelles ont réduit
considérablement la part de l'effort physique dans le travail et dans la
vie quotidienne. Parmi les multiples facteurs qui ont ainsi contribué
à sédentariser jeunes et adultes, citons à titre
d'exemples, la réduction des efforts physiques lors des
déplacements vers l'école et les loisirs passifs tels que la
télévision, les jeux électroniques et les jeux sur
ordinateurs. La quantité d'activité physique d'un enfant ou d'un
adolescent découle de l'addition de celle qu'il déploie dans sa
vie courante, dans les pratiques scolaires, et enfin d'une portion très
aléatoire provenant de pratiques sportives parascolaires ou
extrascolaires.
Les moyens développés par la recherche pour
déterminer la part des activités physiques dans le style de vie
des jeunes permettent d'en faire des estimations qui présentent les
garanties indispensables de validité pour en tirer des enseignements
sérieux. Les données relatives au niveau habituel
d'activité des enfants et adolescents ne manquent pas. Elles sont issues
de plusieurs méthodes de recueil de données et de mesures.
Lorsqu'on traite un nombre élevé de personnes, le questionnaire
ne s'avère une technique crédible.
Des données recueillies par Cale (1993), par un
questionnaire très bien validé, confirment les résultats
provenant des mesures de la fréquence cardiaque. Parmi les 200 jeunes
interrogés par l'auteur, plus de 65 furent classés dans la
catégorie des inactifs ou très inactifs. [25]
Dans la vie quotidienne et dans le cadre scolaire, l'enfant et
l'adolescent ne réussissent pas à accumuler une quantité
d'activités physiques effectuées à un niveau
approprié d'intensité permettant d'obtenir des effets
réels sur la santé [26]. Ceci concerne plus
particulièrement les filles et s'applique notamment dans le cadre d'une
action de prévention des facteurs de risque. Il apparait que
l'augmentation du temps passé devant la télévision conduit
à une diminution de l'activité. A son tour, cette dernière
conduit à rendre les activités physiques moins attrayantes et en
conséquence à augmenter l'attirance vers les activités
passives de loisirs
Malgré ses lacunes, le domaine scolaire apparait comme
porteur des meilleures chances d'une pratique régulière des
activités physiques et sportives équitablement répartie
quel que soit l'âge, le sexe ou la condition sociale du jeune.
L'école peut contribuer de manière significative à la
poursuite des objectifs de santé [15-7]. Des adaptations des rythmes
scolaires, notamment par l'organisation des mi-temps pédagogiques ou par
l'introduction de l'heure quotidienne d'éducation physique sont à
même d'améliorer notablement les habiletés motrices et les
qualités physiques des jeunes, sans pour autant altérer les
résultats scolaires dans le domaine de la connaissance.
|