III.3.2.Aperçu critique des résultats
Ces résultats nous montrent à suffisance que les
chauffeurs en général et ceux touchés par notre
enquête en particulier connaissent bien l'existence de la
société nationale d'assurances mais ne connaissent pas d'autres
détails notamment sur les diverses catégories d'assurances
organisées. L'assurance populaire reste celle d'automobile suite
à son caractère obligation et puis elle donne l'accès
à la circulation routière.
Cette connaissance de la Société Nationale
d'Assurances est surtout facilitée par la télévision et la
campagne menée par les agents de la SONAS dans le blocage des axes
routiers. Malheureusement, cette campagne est toujours
éphémère et concerne seulement l'assurance automobile. Or
il existe plusieurs d'autres catégories d'assurances qui ne sont pas
soumises à la campagne notamment l'assurance vie par conséquent,
elles ne sont pas connues et surtout à cause leur caractère de
non contraignant.
Malgré, le caractère obligatoire de l'assurance
automobile occasionnant un bon nombre des chauffeurs à souscrire mais la
qualité de prestation de la SONAS n'est pas à la hauteur, ceci
peut se justifier par le long processus de déclaration du sinistre,
non-paiement même des sinistrés déclarés acceptables
si l'on n'a pas une certaine connaissance, la domination politicienne qui
caractérise la gestion de l'organisation en question etc... Bref, tous
ces maux ont désorienté non seulement l'organisation dans la
poursuite de sa mission mais surtout ont terni l'image même de celle-ci
vis-à-vis de ses clients.
C'est ainsi que dans notre dernière question
d'enquête ; beaucoup des sujets ont préféré que
la SONAS cesse ses activités car, elle n'apporte rien (paie
difficilement le dommage) mais par contre elle sert comme moyen pour
d'appauvrir plus la population dans son système de
prélèvement financier.
Il sied de noter que parmi tous nos sujets, aucun d'entre eux
n'a signé un contrat de travail en conformité avec les normes
requises ; ceci peut se justifier par le fait que beaucoup conduisent des
véhicules de leur famille, leurs camarades, leurs connaissances et par
conséquent, il est difficile de leur faire signer un contrat de travail,
on suppose que c'est un travail familial.
Par ailleurs, il importe de noter que l'enquête a
montré que notre culture ne favorise pas ce genre de pratique, c'est
ainsi que la plupart des sujets enquêtés pensent que l'assurance
n'a pas d'importance mais plutôt attire le malheur ; le fait de payer une
somme quelconque pour un événement malheureux à venir est
difficile à accepter ; c'est comme-ci, l'on fait payer cette somme
pour attirer un malheur sur soi.
III.3.3. Position de l'hypothèse par rapport
aux résultats obtenus
Au terme de la présentation, l'analyse et
l'appréciation globale des résultats, le moment est plus
qu'indiqué de nous prononcer sur les hypothèses que nous avions
émises au départ.
Pour rappel, ces hypothèses étaient
formulées de la manière suivante : « les
velléités de souscription à l'assurance automobile des
chauffeurs taxi de Kinshasa sont dictées par son caractère
obligatoire par les instances hiérarchiques de la Ville-Province de
Kinshasa.
Il va de soi que le caractère non contraignant de
l'assurance-vie et l'ignorance de chauffeurs taxi en cette matière
pourraient constituer une de causes du non-respect de cette exigence.
L'insolvabilité, le non-respect des engagements de la SONAS, mais aussi
le manque de culture de l'assurance dans le chef de congolais et de chauffeurs
taxi, qui ne favoriseraientpas la pratique de cette
nécessité ».
Ceci étant, au regard de ces résultats obtenus,
nous confirmons nos hypothèses car l'enquête a montré
effectivement que les chauffeurs souscrivent à l'assurance automobile
suite à son caractère obligatoire. En plus ils refusent de
souscrire à l'assurance vie puisqu'ils ne sont pas informés et
enfin, émettent des doutes sur la crédibilité de la SONAS
dans ses engagements et aussi du fait que la culture congolaise ne favorise pas
ces genres de pratique, c'est-à-dire payer une somme contre un
événement incertain à venir.
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