Les sens: l'essence de toutes interactionspar Julia Lazzetta BUC Ressources - Educateur spécialisé 2020 |
c. L'annonce de l'activité aux jeunesPour proposer l'activité aux jeunes, j'ai sollicité leur participation. Angel m'a répondu qu'elle souhaitait y participer. Quant à Zadkiel, j'ai expliqué l'atelier en mimant et puis j'ai observé ses expressions qui étaient positives. Enfin, j'ai pris la décision de venir les chercher avec la tête cheval, étant de grande taille, elle représente l'activité et permet aux jeunes de se repérer et de comprendre que l'activité est sur le point de débuter. Tels que l'explique Danièle WOLF, annoncer l'activité permet à la personne d'être davantage disponible car «cette sollicitation (inviter à partager une activité) survient fréquemment sans signes annonciateurs de la part de l'intervenant qui souvent présume que son interlocuteur sera d'emblée réceptif. »32(*) d. L'histoire choisieConcernant le choix de l'histoire, je me suis longuement interrogée sur le fait de privilégier une histoire correspondant à leur âge actuel, 20 et 27 ans, ou bien l'âge de leur développement cognitif. Pour Andreas FROLICH «le niveau développemental de ces enfants ne dépasse pas six mois.»33(*) J'ai d'abord envisagé la première solution en m'attardant sur les contes classiques. J'ai eu beaucoup de difficultés à les simplifier, à y apporter des éléments sensoriels et de participation. Je me suis ensuite tournée vers des livres très simples qui cependant étaient destinés aux moins de trois ans. J'ai veillé à ne pas infantiliser les jeunes. En effet, je suis d'avis de prendre en compte, si cela est envisageable, l'âge actuel des jeunes en réadaptant mon approche car, comme le dit justement Dominique JUZEAU, les jeunes découvriront leur statut d'adulte «au travers d'expériences que la famille et les équipes éducatives sauront amener avec la modification de ses apprentissages, de ses tenues vestimentaires, du soin porté à sa personne, des activités proposées (on quitte les comptines par exemple).»34(*) Ainsi, ma référente et moi avons pris du temps pour préparer et organiser l'activité. Puis j'ai pris la décision d'écrire une histoire. Je me suis inspirée d'une histoire pour enfants que je ne considérais pas pour autant infantilisante. C'est-à-dire, bien que le sujet35(*) choisit soit de type fantastique, l'histoire pouvait intéresser les enfants et les adultes. Ainsi, j'ai pu prendre en compte leurs capacités cognitives en proposant une histoire simple, tout en tenant compte de leur âge actuel en adaptant le scénario. * 32 WOLF Danièle, Polyhandicap, le nouveau défi: l'accompagnement éducatif des adultes, Revue suisse de pédagogie spécialisée * 33 JUZEAU Dominique, VALLEE Louis, TISSERAND Pierre, et PERNES Philippe, Vivre et grandir polyhandicapé, Dunod, Paris, 2010, page 21 * 34 JUZEAU Dominique, VALLEE Louis, TISSERAND Pierre, et PERNES Philippe, Vivre et grandir polyhandicapé, Dunod, Paris, 2010, page 91 * 35 C'est l'histoire d'un loup garou qui vivait dans une grotte au milieu d'une forêt. Un beau jour, une fille vint en aide au roi qui souhaitait se débarrasser du loup garou. Celle-ci usa de sa bonne humeur pour provoquer une transformation de ce dernier. |
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