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Coup d'Å“il sur l'évolution du droit à  l'éducation des enfants dans la chaà®ne des cahos en Haà¯ti de 1983 à  2010


par Maréus TOUSSÉLIAT
Université d'État d'Haïti (UEH) - Licence 2010
  

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LES CONDITIONS ET LA QUALITÉ DE L'ENSEIGNEMENT EN HAÏTI

Le système éducatif haïtien fait face à trois problèmes principaux. Tout d'abord, en termes de gouvernance, le ministère de l'éducation fait face à la fois à des difficultés financières et techniques. Le secteur privé et des organismes de soutien scolaire offrent actuellement 80% de l'éducation en Haïti, mais il y a peu de dialogue entre les prestataires de service privés et publics, et tout ceci se traduit par un manque de connaissances, d'analyse, de coordination et de soutien dans les établissements d'enseignement. Deuxièmement, le manque d'accès à une éducation de qualité, en particulier dans les régions pauvres et rurales, le système génère encore beaucoup trop d'exclusion (les groupes vulnérables, les abandons scolaires, les excédents et les surâgés). Environ 500,000 enfants n'ont toujours pas accès à l'éducation de base. Enfin, la qualité et l'efficacité de l'éducation offerte est très faible. Seulement 35 % des enfants qui accèdent à l'éducation arrivent à terminer les six premières années à l'école primaire dite fondamentale. La qualité de l'éducation fournie par la plupart des établissements publics et privés est beaucoup plus faible. Celle-là est bien témoignée dans le nombre d'enseignants non qualifiés, l'insuffisance ou l'inexistence des manuels scolaires, les taux de redoublement et d'abandon, nombre élevé de surâgés, et les faibles scores d'achèvement des examens de l'enseignement primaire.

Les écoles publiques sont souvent en très mauvais état, avec des classes surchargées, des latrines dans un état délabré. L'enseignement n'est pas de haute qualité. Le peu de manuels scolaires disponibles sont généralement en français, bien que le créole soit la langue principale d'enseignement dans les premières années d'études surtout dans le cycle primaire. Les pratiques d'enseignement sont presque exclusivement «craie et répétitions », alors que les élèves doivent réciter des mots et des expressions qu'ils ne peuvent pas comprendre la plupart du temps. Une bonne partie de l'enseignement se fait sur un tableau avec de la craie. Les élèves doivent apprendre par coeur des morceaux de texte. Il arrive, quelque fois, qu'ils ne les comprennent pas. Beaucoup affirment que le manque d'enseignants bien préparés est la principale cause de la faible qualité de l'éducation en Haïti. Au niveau national, environ 400 nouveaux enseignants sont certifiés chaque année, contre un besoin estimé à plus de 2000 enseignants par an pour réaliser l'éducation pour tous (EPT) d'ici l'an 2015. La préformation, fournie par les deux secteurs: public et privé, n'a bénéficié d'aucun investissement en capital de plus de dix ans. Les installations sont en mauvais état, les programmes sont inappropriés, les formateurs d'enseignants transmettent des méthodes d'enseignement dépassées et les stagiaires n'ont pas le matériel dont ils ont besoin pour développer leurs connaissances, la compréhension théorique et les stratégies pédagogiques. Près de 25 % des enseignants du primaire n'ont jamais fréquenté l'école secondaire, et seulement 15 % sont considérés comme qualifiés, c'est-à-dire ayant un diplôme40(*) .

Les conditions des enseignants

Les enseignants qualifiés sont la pierre angulaire d'une éducation de qualité. La sonnette d'alarme a été tirée dans maintes régions du monde devant la pénurie de plus en plus aiguë d'enseignants. La faiblesse des salaires qui leur sont versés, leurs mauvaises conditions de travail et l'insuffisance de leur qualification ont contribué à la lente érosion de leur statut social. L'UNESCO s'emploie à soutenir les politiques nationales et internationales de formation des enseignants à tous les niveaux du système éducatif, à renforcer les capacités nationales en matière de formation des enseignants, notamment dans des disciplines spécialisées comme les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), et à encourager le recours à l'enseignement à distance dans les programmes de formation41(*). À cette fin, elle s'efforce de renforcer les capacités des principales institutions de formation de façon à accroître substantiellement le nombre d'enseignants qualifiés, notamment dans le fondamental.

En Haïti, depuis la fin des années 1980, le corps professoral haïtien revendique un meilleur traitement salarial et l'amélioration du cadre de travail. On parle par ailleurs d'une école haïtienne à deux vitesses une avec les enseignants formés, et l'autre avec ceux qui ne sont pas formés. Selon le programme-cadre de la formation des agents de l'enseignement, publié par le ministère de l'Éducation Nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), Haïti compte près de 70 000 enseignants dont 85% n'ont reçu aucune formation professionnelle et dont 30% possèdent un niveau inférieur à la neuvième année fondamentale (MENFP. 2005. p.3)42(*). Le mauvais traitement salarial dont sont victimes généralement les enseignants des écoles publiques et privées, est-il dû uniquement à leur non-qualification? Les statistiques disponibles font état de plus de 60% des enseignants du secteur privé qui n'ont aucune qualification académique et professionnelle. Cependant, environ un tiers des enseignants du public sont des normaliens. Mais ceux-ci ne bénéficient nullement d'avantages de la part de l'État. La plupart de ces enseignants réclament en vain des arriérés de salaire depuis plusieurs années, et ils n'ont pas d'accès à aucune autre forme d'avantages sociaux. Il existe des professeurs qui paient leur police d'assurance régulièrement. L'État perçoit des taxes en conséquence, mais lorsqu'un professeur est malade, il se rend compte qu'il n'a jamais été couvert réellement d'une assurance de santé. Il est obligé lui-même de payer ses frais médicaux.

* 40 Rapport de la Fondation Digicel sur l'éducation en Haïti, 2010

* 41 UNESCO, Rapport mondial de suivi sur l'EPT, 2008

* 42 Rapport du Ministère de l'Éducation Nationale et de Formation Professionnelle sur Éduction en Haïti l'année 2005

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