Chapitre I : Cadre méthodologique de
l'étude
I-1 Introduction
I-2 Problématique
I-3 Objectifs
I-3-1 Objectif principal I-3-2 Objectifs
spécifiques
I-4 Hypothèses
I-5 Cadre théorique
I-6 Résultats escomptés
I-7 Méthodologie (utilisée)
employée
I-7-1 Focus-groupe
I-7-2 Entretiens semi-dirigés et informels
I-7-3 Administration d'un questionnaire-interview
I-7-4 Observations
I-7-5 L'approche qualitative
I-8 Contraintes et limites
xi
1.1 Introduction
Les études en Sciences Humaines et Sociales se veulent
toujours novatrices en vue de la compréhension des retards
socioéconomiques et techniques, entre autres, constatés entre les
communautés proches, voire entre les peuples. Les constats
amènent à questionner l'évolution des différentes
communautés dans le but d'expliquer les raisons de leurs retards. De
là, les observations décrivaient un manque d'organisation sociale
en terme infrastructurel de la part des magistrats des communautés
précaires des villes des pays en développement empêchant la
mise en place de normes qui soient respectées de tous.
Ainsi, Baillergeau comme communauté précaire
située en périphérie de Port-au-Prince, Ville-Capitale
d'Haïti, pays en développement se trouve en dehors de tout cadre
formel de bâtis et d'organisation structurelle. Une étude de cette
communauté à partir du projet AReBa permet de comprendre
l'attitude des riverains face à l'intervention des partenaires externes,
comme le GRET via le projet AReBa. Ce travail veut apporter une contribution
aux études de compréhension du fonctionnement des gens
évoluant en situation de précarité continue.
Notre recherche s'inscrit dans la mise en oeuvre du
projet AReBa (Aménagement et Reconstruction de Baillergeau) dans le
sous-quartier de Carrefour-Feuilles qui connait l'insalubrité de
l'habitat, la précarité, de tenure foncière informelle, le
délabrement et le sous-dimensionnement des infrastructures viaires et de
l'absence des services socioculturels. Suite au séisme du 12 janvier
2010, Baillergeau a été fortement touché1 et a
fait l'objet d'une étude de Schéma d'Aménagement sous
maîtrise d'ouvrage public, validée en mars 2012. Dans le cadre de
ce schéma le projet AReBa vise l'accompagnement à la
reconstruction et à l'aménagement de Baillergeau. Ainsi, notre
recherche cherche à comprendre la : «Précarité et
Droits Environnementaux dans la Troisième Circonscription de
Port-au-Prince : Cas de la reconstruction de la Communauté de
Baillergeau » Notre recherche comporte V chapitres et tourne autour
de ces axes : cadre méthodologique, cadre spatial, aire de
l'aménagement concerté, besoins fondamentaux et
précarité socioéconomique, l'analyse et
l'interprétation des résultats de l'enquête de terrain.
1 58% des habitations détruites sur 1745
maisons visitées : 459 sont marquées rouges ou à
démolir et 326 sont marquées jaunes ou à réparer
par le MTPTCE, in TDR du GRET-Haïti, avril 2013.
xii
1.2 Problématique
Les communautés précaires des villes des pays en
développement, à travers le monde, présentent des
caractéristiques communes en ce qui a trait aux manques
socioéconomiques, techniques, infrastructurels et leaderships capables
de changer les donnes dépassées. Les communautés
haïtiennes de Port-au-Prince, frappées par le séisme du 12
janvier 2010 ne sont pas exemptes de tels constats. Au su et au vu des
dégâts causés par ce séisme en terme
socioéconomique et matériel, la communauté de Baillergeau
nous sert d'exemple d'intervention dans les communautés précaires
avec le GRET dans le cadre du Projet AReBa.
Les catastrophes naturelles, entre autres, augmentent la
vulnérabilité et/ou la précarité des
communautés précaires en matière socioéconomique et
de services. De fait, le manque d'organisation spatiale et économique
engendrent un entassement de la population d'origine rurale qui fabrique la
ville à sa façon. Ce qui fait que cette façon de faire la
ville ou de la concevoir ne répondrait pas aux normes ou principes
urbanistiques de l'aménagement de l'espace en vue de l'implantation des
services sociaux de bases2. La fabrication de la ville sans
directive légale amène à l'existence
d'autorité3 (traditionnelle) communautaire instituée
de faite par elle-même et acceptée des autres, qui oriente la
communauté selon leurs caprices et leurs compréhensions de leur
environnement.
Et pourtant, au regard de la loi, l'État fait des
provisions en matière de construction qui, depuis près de quatre
(4) décennies ne sont pas d'application véritablement. Nous
citons, entre autres, la loi de 1963 sur l'aménagement des villes et des
campagnes qui veut que les conditions techniques soient respectées,
l'alignement et la distance de séparation entre les bâtis soient
de deux (2) mètres au moins en vue de faciliter la circulation entre les
riverains. De plus, cette loi dans son article 65 voudrait que toute aire
urbaine d'au-moins de 2000 habitants doit avoir son plan d'aménagement
en vue de l'application des droits environnementaux. Pourquoi Baillergeau ne
répond pas à ces exigences légales ? Plusieurs causes
peuvent être à la base de ce déficit, comme par exemple
:
2 Centres de formation et de loisirs, centre de
santé, etc.
3 Toutes ne sont toujours pas acceptées
(brigands ou voyous) par la communauté.
a)
XIII
La faiblesse des structures administratives et
régaliennes de l'État dans l'application de la loi, au lendemain
du 7 février de 1986. Le laisser-faire de certains hommes et femmes
d'État dans leur politique de gouvernance qui ne saisissent pas que le
développement ou l'application des principes liés aux respects
des droits environnementaux reste un acte politique.
b) Le déplacement non planifié des habitants de
la campagne vers la ville à la recherche des services sociaux de base
pousse les nouveaux arrivés en ville à évoluer en
promiscuité sur des espaces exigus. De plus, ils méconnaissent
les principes de construction en ville. Donc, font la ville à leur
manière sur des friches (détritus, aires inondables et non
appropriées ou à risques). La grande majorité de leur
habitat est fait avec des matériaux recyclés ou de fortunes. De
fait, les constructions ne répondent pas aux normes
sécuritaires.
c) La faible capacité économique impacte sur le
mode de vie des habitants qui n'ont pas des activités viables et fiables
pouvant leur donner la possibilité d'investir dans leurs divers projets.
Une bonne partie de la population de Baillergeau se retrouve aux petits
commerces de détails. Cette précarité économique ou
financière les rend plus vulnérable, ainsi qu'à un manque
en matière de résilience.
En outre, les décrets de juin et d'octobre de 2005
parlent de servitude publique et de la protection de l'environnement. Ils
permettent de comprendre qu'aucun citoyen ne doit porter préjudice
à un autre. Chaque citoyen doit permettre à l'autre
d'évoluer librement sur l'espace appartenant à la servitude
publique. En fait, à Baillergeau, l'application de ces décrets,
avec la reconstruction de post-séisme, ne sont que difficilement
observés, à cause de la faiblesse des autorités
étatiques. Car, les organismes opérant à Baillergeau ne
peuvent pas agir en dehors de l'État.
Nous voyons qu'il existe des lois sur les droits
environnementaux dans le pays, mais qui ne sont pas applicables par faute
d'autorités compétentes pouvant permettre leur stricte
application. Le jour où les autorités établies connaissent
ou respectent leur role en tant que magistrats ou administrateurs de la
communauté ; tous les habitants connaitront leurs droits et devoirs
concernant les droits environnementaux.
Notre étude de cas, Baillergeau, va permettre de
comprendre le fonctionnement des personnes évoluant dans les
communautés précaires de Port-au-Prince face aux
xiv
aides des organismes, comme GRET, d'intervention dans
l'aménagement du territoire, la reconstruction et dans la relance
socioéconomique des Petites Entreprises et des Petits Commerces de cette
communauté. Donc, nous nous demandons : Quels facteurs
handicapent la reconstruction de la communauté de Baillergeau en
dépit des aides financières des partenaires
internationaux? Si Baillergeau est objet de notre étude elle ne
peut être isolée des autres communautés détruites,
dont aucune intervention viable n'est peu envisagée présentement.
Au contraire, la squattérisation4 ou slumisation
(bidonvilisation) continue vertigineusement dans les périphéries
[Canaan, Jérusalem, Village des Rapatriés, Croix-des-Bouquets] de
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. N'est-il pas question aussi
d'éviter une implosion ou une explosion des communautés
fragilisées par la misère et le manque en tout par les Magistrats
(dirigeants de tout ordre) du pays?
En somme, le manque de formation technique et professionnelle
des habitants contribuent énormément à leur
précarité socioéconomique. Ne sont pas
préparés ou formés pour aller à la recherche
d'emplois bien rémunérés. N'ayant pas d'économie ne
peuvent créer d'entreprises personnelles et voire collectives, surtout
viables. De plus, n'ont pas accès au crédit bancaire ; sont
incapables de donner de garantie à la banque. Donc, sont en panne de
production de la valeur ajoutée. Ainsi, les partenaires internationaux
mettaient à leur disposition des fonds qui s'étaient
révélés insuffisants. Le déficit des habitants en
matière financière est due au manque d'activités
économiques et ceci les empêche de prendre part
équitablement à leur réhabilitation. De fait, même
ayant des idées sur les droits environnementaux n'arrivent pas à
les privilégier comme ils sont prévus dans les textes de lois ;
sans oublier la lenteur des exécutants du projet de
réhabilitation de Baillergeau. Et, nous devons reconnaitre que le
respect des principes liés aux droits environnementaux rentre dans une
politique de restructuration globale d'une communauté.
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