Mobilité résidentielle et processus d'étalement de la ville de Niamey (Niger).

1.2.5. Les limites de l'étude

Il faut dire que ce travail est difficile car s'il existe une littérature abondante traitant de l'urbanisation, il y a peu d'écrits sur les migrations internes et internationales à Niamey. L'Enquête Nigérienne sur les Migrations et l'Urbanisation de 1993 ne considère pas les migrations intra-urbaines. En outre, les individus déménagent sans même avertir leur chef de quartier à plus forte raison le service d'état civil de leur commune. Quant à la vingtaine de certificats de déménagement délivrés par les services d'état civil par an, elle concerne de rares fonctionnaires affectés à l'intérieur du pays et provenant, de surcroît, de tous les arrondissements de Niamey. Ce travail est, de ce fait, confronté au manque de compatibilité de données issues des différentes analyses.

Par ailleurs, l'étude est limitée aussi par son champ défini sur quelques quartiers de la ville de Niamey. Dans ces quartiers, les phénomènes étudiés sont recherchés au sein des ménages alors qu'il aurait été intéressant, par exemple, d'identifier et d'enquêter des émigrants niaméens ou ayant transité par Niamey avant de se rendre en France ou en Côte-d'Ivoire.

A cela s'ajoute la lourdeur du questionnaire comportant 85 questions dont trois grands tableaux qui n'autorise pas à enquêter tous les membres du ménage. En effet, force est de reconnaître avec J-Y. Authier et J-P. Levy (2002)^11(*), qu'interroger tous les membres du ménage offrait certes des perspectives d'analyse pertinente, consistant à saisir le sens donné au logement par les différents membres d'un même ménage, mais que cette démarche pose de nombreux problèmes pratiques qu'il s'agisse de l'accessibilité des enquêtés ou de la collecte des informations.

Quant à la démarche engagée pour la réalisation de ce travail, elle comporte également un certain nombre de limites dont la principale réside dans le fait que le profil décrit, à la fois, les histoires migratoires de chefs de ménage âgés, qui ne bougeront sans doute plus et celles de chefs de ménage qui ne sont encore pas au terme de leur cursus biographique. Cela constitue une limite pour cette étude d'autant plus que l'effet de l'âge ou de génération des chefs de ménage sur les contextes territoriaux décrits ne sont pas contrôlables.

Autre limite enfin : l'observation des migrations se fait au niveau des résidents de la ville de Niamey et ne concerne pas les ménages vivant dans les autres localités du Niger, encore moins les ménages nigériens résidents à l'étranger.

Malgré ces limites, la démarche a été assez probante pour permettre de recueillir des information valables qui m'ont d'ailleurs permis de réaliser une analyse intéressante en ce qui concerne le développement de la ville de Niamey. Avant d'entrer dans l'analyse proprement dite, il convient de procéder à une présentation du terrain d'étude.

* ¹¹ AUTHIER J.-Y., LEVY J.-P. L'étude des rapports résidentiels des citadins : une approche compréhensive des mobilités en milieu urbain, in: - L'accès à la ville, Les mobilités spatiales en questions, l'Harmattan, 2002, 403p, sous la direction de LEVY J.-P., DUREAU F.