2.3. Perception des fonctionnaires sur l'efficacité
des sanctions
L'application des sanctions répond à deux
besoins : sanctionner les déviances et dissuader les autres
fonctionnaires qui envisageraient de commettre des actes similaires.
Pour la plupart des fonctionnaires interrogés, afin que les
sanctions appliquées contre les comportements non éthiques dans
la fonction publique soient efficaces, il faut des procédures
d'application. Or, selon ces derniers, l'application effective des sanctions au
sein de l'organisation pose problème. C'est dire qu'il est assez
difficile pour eux de se prononcer sur l'efficacité des sanctions
existantes dans la mesure où leur mise en application n'est pas
effective. Toutefois, ces derniers, en se fondant sur les rares cas de mise en
application des sanctions, ont quand même opiné par rapport
à la question. Le tableau suivant renseigne sur l'opinion des
fonctionnaires à cet effet.
Tableau VI : Opinion des fonctionnaires
sur l'efficacité des sanctions négatives
|
sanction négative
|
%
|
Efficace
|
11
|
28,95
|
Inefficace
|
20
|
52,63
|
Pas d'opinion
|
7
|
18,42
|
Total
|
38
|
100
|
Source : données de
terrain_2013
De l'observation de ce tableau, il ressort clairement que la
majorité des fonctionnaires, soit 52,63% estiment que les sanctions
sont inefficaces alors que 28,95% pensent le contraire et 18,42% sont sans
réponse sur la question. Ce qui implique que lesdites sanctions, dans
leur ensemble, sont inefficaces. Sachant qu'une sanction efficace est celle qui
produit l'effet qu'on en attend, l'inefficacité des sanctions au sein de
l'organisation suppose que celles qui sont appliquées manquent de
produire l'effet souhaité. Ceci pourrait provenir du fait qu'elles sont
mal appliquées.
2.4. Inefficacité dans l'application des sanctions
versus comportements non éthiques
L'opinion des fonctionnaires sur le rapport existant entre
l'inefficacité dans l'application des sanctions négatives et la
persistance des comportements non éthiques révèle que la
majorité d'entre eux (60,53%) ont un avis positif sur la question contre
18,42 qui ont un avis contraire. C'est justement ce que mentionne le tableau
ci-dessous.
Tableau VII : Opinion des agents sur le
fait que l'inefficacité dans l'application des sanctions
négatives encourage les comportements non éthiques
Modalités de réponses
|
Effectif
|
%
|
Positive
|
23
|
60,53
|
Négative
|
7
|
18,42
|
Sans réponse
|
8
|
21,05
|
Total
|
38
|
100
|
Source : données de
terrain_2013
Dès lors, il paraît évident que la
persistance des comportements non éthiques dépend de
l'inefficacité des dispositifs disciplinaires en la matière.
Cette situation est de nature à encourager et amplifier le laxisme, le
laisser-aller dans les conduites quotidiennes des fonctionnaires de
l'administration publique et peut donner naissance à d'autres types de
comportements déviants, comme ceux énoncés plus haut.
L'examen des propos de Victorin, la trentaine, usager du ministère
conforte bien cette position.
« Dans cette administration, ils sont comme
ça. On ne les punit pas. Même si on les punit, ce n'est pas la
véritable punition. La punition n'est jamais proportionnelle aux fautes
commises. Sinon, on ne peut pas continuer à observer des cas de
récidive qu'on voit quotidiennement » [Victorin, 32 ans].
Il peut être retenu de ce chapitre qu'il existe des
dispositifs de sanction au MTFPRAI-DS qui sont censés réguler la
conduite des fonctionnaires. Ils s'expriment tant sous forme de sanction
disciplinaire que de récompense. Cependant, il existe un certain laxisme
dans leur mise application, ce qui les rend inefficace vis-à-vis des
comportements non éthiques observés. Cette situation exacerbe la
fréquence de ce genre de comportements surtout au niveau des agents
épaulés par des parrains politiques qui, paradoxalement sont peu
enclins à être punis lorsqu'ils commettent des impaires que leur
homologues sans parrain.
CHAPITRE IV : COMMENTAIRE ET
DISCUSSION
Dans ce chapitre, il sera question de procéder au
commentaire et à la discussion des données recueillies sur le
terrain.
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