II.2.8. Des innovations
technologiques qui accélèrent les changements(Louise Marchand et
Nancy Lauzon, 2005, pp.32-33)
Au plan technologique, ces changements d'orientations
managériales et ces paradoxes se retrouvent dans l'évolution des
outils informatiques. Dans les organisations des années 70, la
centralisation des gros ordinateurs correspondait aux structures pyramidales,
au contrôle hiérarchique et à une faible autonomie des
acteurs; dans les années 80, l'apparition de la micro-informatique et
les interactions croissantes entre utilisateurs ont progressivement
déplacé l'exercice du contrôle et de l'autonomie au niveau
individuel; depuis les années 90, la mise en réseau des
utilisateurs a permis d'accompagner les transformations structurelles plus
globales.
Mais l'implantation des Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC) a suivi un rythme sans cesse plus rapide; ce progrès
exponentiel de l'informatique impose dès lors aux acteurs de la
formation une course effrénée vers la réingénierie
constante des dispositifs. Avec l'arrivée des TIC dans le monde du
travail, la circulation des informations est devenue soudainement quasi
instantanée. Dans de nombreuses organisations, c'est le quotidien
même du travail qui s'est complexifié.
Pour les individus, il se traduit là encore par une
exigence d'adaptabilité, de responsabilités et de renouvellement
des compétences toujours accrue.
Dans l'absolu, les outils techniques déployés en
milieu de travail devraient permettre de mieux répondre à ces
nouveaux défis. Devant la croissance du nombre d'informations à
traiter et face à l'avantage concurrentiel que représente
désormais le savoir, ces outils doivent prendre en compte et collecter
les connaissances de chacun et rendre en même temps ce savoir accessible
à tous pour donner à l'organisation les moyens de devenir
réellement apprenante. Toutautant causes que conséquences, les
technologies elles-mêmes imposent donc aux organisations comme aux
individus une réactivité toujours plus grande vis-à-vis de
l'environnement et une adaptabilité individuelle et collective à
des évolutions toujours plus rapides.
Sous cet aspect, les outils de
knowledgemanagement,comme les politiques qu'ils relayent, changent le
rapport à la formation et imposent de nouvelles formes de travail
collectif en vue d'un apprentissage organisationnel devenu stratégique.
Par ailleurs, l'accès à l'information et le rapport au savoir se
trouvent considérablement modifiés, comme le montre l'apparition
du e-learning et de la formation ouverte et/ou à distance
(FOAD), qui offrent des possibilités nouvelles pour l'ingénierie
des dispositifs (mixtes et montés à la demande, en autoformation
isolée, standardisés ou individualisés, pour une seule
personne ou pour toute l'organisation) mais, là encore, de
manière toujours plus complexe et diversifiée.
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