Autonomisation de la femme malienne face à la tradition: mythe ou espoir ? Etude de cas en commune IV du district de Bamako( Télécharger le fichier original )par Issa DOUMBIA Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux - Diplome Supérieur en Travail Social 2016 |
b. Le christianismeMalgré le message d'amour et discours égalitaire du christ, la théologie, forte de ses racines juives, eut sa part de responsabilité dans le renforcement et la justification de l'autorité paternelle et maritale en invoquant constamment deux textes lourds de conséquences pour l'histoire de la femme. Le premier de ces textes est celui de la genèse dont les actes du drame sont : -Acte premier :sur la création de la femme La création de l'homme qui, aussitôt sorti des mains divines, nomme toutes les espèces animales crées avant lui. Le voyant déçu de ne trouver parmi elles la compagnie qui lui fit assortie : Dieu l'endorme, prend une de ses cotes et formes un tissu de chair autour : ainsi naquit la femme. -Acte deux : Les malédictions Chacun garde en mémoire les deux promises à Eve : « j'aggraverai tes labeurs et ta grossesse et tu enfanteras dans la douleur », « la passion t'attirera vers ton époux et lui, te dominera ». Le concept de passion implique nécessairement les idées de passivité, de soumission, d'aliénation qui définit la condition féminine. Dans ce texte majeur et premier dans la Bible, découlent un certain nombre de conséquence pour l'image et le statut d'Eve. Plus accessible aux tentations de la chair et de la variété, elle s'est rendue, par ses faiblesses, coupable du malheur de l'homme. Au mieux, elle une créature faible et frivole. E-L 'analphabétisme, un mal qui frappe beaucoup plus les femmesL'éducation permet l'acquisition des connaissances sans lesquelles la jouissance des autres aspects du développement et la réalisation des projets personnels seraient gravement compromises ou fortement limitées. Aussi, la simple capacité de lire et d'écrire ne constitue pas une preuve d'un niveau élevé d'éducation, mais elle s'apparente à la connaissance de base la plus importante pour l'émergence et la propagation d'un développement humain minimal. Or selon une étude menée par l'Agence Suédoise de Coopération Internationale Au Développement en 200437(*), la proportion des femmes et des hommes âgés de plus de 6 ans qui n'ont jamais été à l'école est respectivement de 77% et 66%. Moins de 2% des femmes et 3% des hommes ont fini l'école primaire. Entre 7 et 12 ans, seulement 44% des garçons et 33% des filles vont à l'école. Parmi les enfants entre 13 et 18 ans, seulement 10% vont à l'école secondaire. À tous les niveaux, moins de filles que de garçons vont à l'école. Seulement 15% des femmes savent lire et écrire comparées à presque 32% des hommes. Comme pour l'éducation, l'analphabétisme se retrouve parmi les personnes âgées des régions rurales et pauvres38(*). « Selon l'EDS-III, 80,0% des femmes maliennes n'ont aucun niveau d'instruction. Elles sont 11,3% au primaire, 4,9% au secondaire et 3,8% au niveau supérieur39(*)». * 37Agence Suédoise de Coopération Internationale Au Développement, Profil des rapports entre genres au Mali, Vers l'équité etl'égalité entre genres au Mali, Novembre 2004, 64p. * 38Ibid., p-43 * 39Rapport sur la situation de la femme au Mali, MPFEF, DNPF, RECOFEM, Bamako, 2007, p.24 |
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