II- Efforts gouvernementaux
pour l'autonomisation de la femme malienne:
Les femmes et les enfants constituent les couches sociales les
plus défavorisées dont les droits les plus essentiels sont
insuffisamment protégés en raison de leur faible accès aux
services sociaux de base, et dans la prise en charge des besoins de la famille.
Les femmes et les enfants sont considérés comme les groupes
marginalisés de la société quand il s'agit d'exprimer
leurs droits de citoyenneté. Afin de renverser cette situation, le
gouvernement a créé le Fonds d'appui à l'autonomisation de
la femme et à l'épanouissement de l'enfant (FAFE) en janvier
2012. Le FAFE est un programme gouvernemental de renforcement de
l'émergence des femmes et de promotion des droits de l'enfant à
travers des actions diverses. En effet, le fonds est créé par la
loi n°2012-002 du 23 Janvier 2012 et dédié au financement
des programmes qui favorisent le renforcement des opportunités
économiques des femmes et leur participation politique aux niveaux local
et national. Il porte également une attention particulière
à la réalisation des objectifs axés sur la promotion des
droits de l'enfant. Le FAFE est, selon Mme Sangaré Oumou Ba, ministre
de la Promotion de la Femme, de l'Enfant et de La Famille
« l'expression de notre pays pour la Décennie de la femme,
pour l'année 2015, déclarée par l'Union africaine
Année de l'autonomisation de la femme. Il est aussi l'expression du Mali
pour l'Agenda en faveur des enfants maliens. »
Le FAFE est composé de trois guichets. Le premier est
dédié au financement des actions de développement de
l'entrepreneuriat féminin afin de consolider la participation des femmes
au développement. Le second s'occupe du volet de financement des actions
de renforcement du leadership féminin et de la participation politique
des femmes. Le dernier guichet finance les actions de réinsertion
socioéconomique des enfants en situation difficile.
Le premier guichet finance :
-la création et le développement d'unités
en milieu rural et rural ;
- l'adoption de programme de développement
d'unité de transformation, labélisés, gérés
et exploités par les femmes ;
-l'appui/conseil aux femmes entrepreneurs pour l'accès
au financement des institutions financières ;
-les activités de renforcements des capacités
organisationnelles et de gestion des femmes ;
-les actions relatives à l'amélioration de la
rentabilité du travail des femmes rurales dans les secteurs
productifs ;
-l'appui aux femmes rurales engagées dans
l'agroalimentaire à devenir des opératrices
économiques.
Il comprend deux(02) composantes : une composante
consacrée au financement des actions de développement de
l'entreprenariat féminin en milieu urbain et l'autre pour le monde
rural.
Quant au guichet « Financement des actions de
renforcement du leadership féminin et la participation politique des
femmes, il finance :
-les actions de renforcement des capacités des femmes
pour une meilleure participation à la vie politique ;
-l'appui aux femmes candidates et élues aux
élections législatives et communales ;
-les initiatives incitatives pour une meilleure
représentation des femmes dans les instances locales, nationales,
régionales/ internationales et les missions diplomatiques ;
-les actions relatives à une meilleure connaissance des
disparités entravant le développement du leadership
féminin au niveau national et local.
Enfin, le guichet « financement des actions de
réinsertion socioéconomique des enfants en situation
difficile » finance :
-le développement d'un programme de lutte contre la
mendicité des enfants en milieu urbain ;
-le développement d'un programme de renforcement des
familles des enfants en situation difficiles ;
-la création d'un dispositif d'accueil, d'appui et
d'orientation pour filles migrantes en détresse et enfants victimes de
traite.
Le FAFE, est financé par le budget national, les
apports des partenaires techniques et financiers, les dons et legs ainsi que
les apports des intérêts. Il a succédé à deux
autres fonds qui octroyaient des crédits aux femmes avec de faibles taux
d'intérêts. Il s'agit du Fonds d'Appui aux Activités des
Femmes (FAAF Layidu) qui, après la dévaluation, a
été mis en place par le gouvernement afin d'atténuer les
effets négatifs du changement de parité du CFA en 1992.
Par ailleurs, le Projet d'appui à la promotion des
femmes et à l'allégement de la pauvreté a mis en place le
SYCREF en 1999 qui avait pour objectif de faciliter l'accès des femmes
au crédit et d'assurer la formation de base des femmes afin de favoriser
la prospérité de leurs projets. Ainsi, 60 000 femmes ont eu
accès aux crédits à travers le système de
crédit mis en place auprès du MPFEF.
Sur le plan politique, la loi N°2015-052 du 18
décembre 2015 offre la chance d'être représenté
à l'occasion des nominations dans les institutions ou dans les
différentes catégories de services publics à hauteur de
30%. Cette loi dite de promotion du genre prévoit l'alternance dans les
listes de candidature aux élections locales et stipule en son article 2
qu' : « à l'occasion de l'élection des
députés à l'Assemblée Nationale, des membres du
Haut Conseil des Collectivités territoriales, aucune liste d'au moins
trois(3) personnes, présentée par parti politique, groupement de
partis politiques ou regroupement de candidats indépendants, n'est
recevable si elle présente plus de 70% de femmes ou d'hommes.
Cette loi vivement saluée par les organisations
féminines favorise l'implication des femmes malienne dans la gestion du
pays, de la chose publique.
TROISIEME PARTIE :
LE POIDS DE LA TRADITION FACE A L'AUTONOMIE DE LA FEMME
MALIENNE
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