CONCLUSION DU CHAPITRE II
La Banque mondiale au regard de ses outils financiers,
conditionnalités et procédures, est une institution qui a su
adapter ses politiques aux nécessités du temps. En effet elle a
effectué une transition notable du financement des projets tels que les
barrages, ponts et autoroutes, vers des mesures de renforcement des
institutions, de développement social, d'Etat de droit et
d'infrastructure publique nécessaire pour faciliter les activités
du secteur privé. Toutefois elle a su calibrer ses
conditionnalités au point d'y injecter une certaine dimension sociale
pour corriger les effets pervers rencontrés par le passé. Ses
procédures ont été largement toilettées et
redéfinies autour de la transparence, et ce par le truchement de la
publication des documents relatifs à son cycle de projet. En bref c'est
une institution qui a évolué avec le temps en adaptant
continuellement ses politiques de financement aux exigences de
développement des pays emprunteurs.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Le nombre sans cesse croissant d'institutions
multilatérales de développement dans le monde démontre
avec véhémence leur importance capitale dans les
sociétés en développement. En effet depuis le début
des années soixante, elles ont établies un véritable
marché mondiale du crédit pour le développement. De
compétence mondiale, régionale ou communautaire, elles se servent
d'instruments financiers aussi variés que les besoins de financement des
pays emprunteurs. Quasiment regroupés autour des terminologies :
prêts ; crédits ; dons ; garanties et
services de conseils, elles définissent chacune des
conditionnalités et procédures qui garantisses au mieux leurs
intérêts. Dans ce compromis entre le développement des pays
pauvres et le profit capitaliste des donateurs, jaillit la question de
l'efficience des mécanismes des unes et des autres. Ainsi on peut se
poser la question de savoir si la quête sempiternelle du profit ne peut
s'effectuer avec des résultats probants en matière de
développement ?Peut-être à cause leurs dimensions
inférieures qui réduisent de facto le montant des financements ou
pour leurs appartenances communautaires qui restreignent le nombre de
potentiels emprunteurs, les institutions multilatérales de
développement n'ont pas jusqu'ici briller de milles feux. Fort de ce
constat, la Banque mondiale dans son rôle de mentor en matière de
développement a dû revoir ses politiques pour les arrimer aux
nouvelles exigences. Mûrie par près de quarante-ans
d'expériences ponctuées d'échecs extraordinaires, elle a
revu et corrigé ses conditionnalités et ses procédures
pour répondre favorablement aux besoins sociaux des pays pauvres. Elle a
mis sur pied des mécanismes de financement qui autonomisent plus les
efforts de développement. Rendant ainsi chaque pays emprunteurs
responsable de son développement, c'est une véritable formule
magique qui tient la promesse des fleurs depuis 2001 au regard des
résultats escomptés que nous présenterons dans la suite de
notre travail.
LA BANQUE MONDIALE ET LE MODE DE DEVELOPPEMENT INDUIT
PAR LES PAYS, AXE SUR LES RESULTATS ET BASE SUR LE PARTENARIAT
DEUXIEME PARTIE
La façon dont la Banque perçoit le
développement a évolué, depuis le milieu des années
90. Auparavant, l'organisation aidait essentiellement les pays à revoir
leurs systèmes économiques et à construire des ouvrages
physiques tels que les routes et les barrages. L'expérience a
montré que le fait de réformer les systèmes sanitaires et
éducatifs, de garantir l'état de droit et de donner la parole aux
pauvres, est tout aussi important, dans la lutte contre la pauvreté, que
le fait de réduire l'inflation et d'équilibrer le budget. De nos
jours, la Banque cherche donc à mettre en relation divers secteurs de la
société et à les amener à concentrer leurs efforts
sur la lutte contre la pauvreté. Ainsi dans le cas d'un projet
d'éducation de base, par exemple, il ne suffit pas de construire des
écoles. Les enseignants doivent être bien formés et des
manuels scolaires de bonne qualité doivent être achetés de
manière à ce que les salles de classe soient remplies d'enfants
qui apprennent à lire et à écrire avec des enseignants qui
savent enseigner. De même, si les enseignants meurent du VIH/SIDA ou si
les élèves ne peuvent se rendre à l'école en hiver
à cause des routes en mauvais état, le projet éducation
n'atteindra pas ses objectifs. Une planification et une mise en oeuvre
intégrées impliquant les gouvernements et la
société civile, ainsi qu'une coordination avec des bailleurs de
fonds étrangers sont essentielles pour atteindre les résultats en
matière de réduction de la pauvreté. L'expérience
a également démontré que l'assistance au
développement donne de meilleurs résultats lorsque le processus
de développement est induit par le pays lui- même et basé
sur les partenariats. C'est la raison pour laquelle la Banque mondiale
fonde actuellement ses programmes de développement, sur les
stratégies de réduction de la pauvreté
élaborées par ces pays. Se sont les gouvernements en
étroite collaboration avec le secteur privé, les parlementaires,
les organisations de la société civile qui déterminent
leurs priorités économiques et sociales. Ces principes
(l'appropriation par le pays, l'accent placé sur les résultats,
le partenariat et la coordination) s'incarnent dans l'approche du
« Cadre de développement intégré
(CDI) » que promeut la Banque en matière de
développement. En conséquence, les priorités de la Banque
en matière de prêt ont changé. L'appui aux services sociaux
de base s'est accru, au détriment des prêts aux projets
d'énergie et miniers qui ont nettement baissé.
L'APPROCHE DU CADRE DE DEVELOPPEMENT
INTEGRE
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