CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Moteur centrale du développement dans le monde, la
Banque mondiale est une institution qui a toujours été aux
premières loges des stratégies et initiatives de
développement. Mue par une quête sempiternelle des formules de
développement, elle innove et améliore inlassablement ses
mécanismes de financement pour répondre favorablement aux
nécessités des populations indigentes. Si avant les années
2000, son efficacité et ses bons résultats n'étaient que
des lointains passés glorieux des années 1950-1960 en Europe et
au Japon, il faut dire que la dernière décennie a permis à
l'institution de redorer son blason. En effet il faut reconnaitre que la Banque
mondiale au même titre que les autres institutions de Bretton Woods durant plus de quatre décennies
(1960-2000), n'ont pas pu libérer les pays en développement des
galères de la pauvreté. Par ailleurs les ordonnances prescrites
par celles-ci ont paradoxalement souvent empirées les situations
macroéconomiques qu'elles étaient censées corriger. Si
toutes ces contre-performances sont à inscrire au crédit du
nombre élevé des potentiels emprunteurs et des ressources
limitées de la Banque, il n'en demeure pas moins que les
stratégies de financement utilisées étaient prescrites
dans un néant de particularités économiques propres aux
Etats. En revanche, avec l'avènement des OMD en 2000 et des vagues
successives d'initiatives de réductions des dettes (IPPTE et IAMD), le
tous saupoudrés par le lancement dès 1999 de la nouvelle approche
du CDI, on assiste à véritable passage de l'ombre à la
lumière.
Aujourd'hui, la Banque mise sur un développement au
« cas par cas », fondé sur des stratégies
consensuelles entre toutes les parties prenantes (le gouvernement, la
société civile, le secteur privé et autres) sans toutefois
faire abstraction des bailleurs de fonds internationaux. C'est donc un
développement participatif et inclusif que promeut la Banque, rendant
ainsi chaque pays responsable de son devenir, mais sous un contrôle
scrupuleux et impétueux des services de la Banque. En outre la Banque
est devenue très friande en matière de résultats.
Aujourd'hui elle peut suivre l'évolution d'un projet jusqu'à 10
ans après son exécution, pour s'assurer que les objectifs pour
lesquels le financement a été accordé sont bien atteints,
ce qui pourra le cas échéant servir de modèle ailleurs.
Il faut tout de même reconnaitre que malgré
toutes ces mesures dissuasives, des comportements déviants continuent
d'être perpétrés par les différents
bénéficiaires, compromettant ainsi fortement les efforts de
développement. Voilà pourquoi en guise de recommandation, notre
étude s'est penchée du coté des mesures
pénalisantes. Ceux-ci loin d'être simplement dissuasives
entraineraient des déductions financières sur les futurs
prêts, ce qui pourrait être bien plus efficace que des sanctions
vulgaires. Car la perspective d'une capacité d'endettement futur en
hausse ou en baisse influencerait mieux les comportements des dirigeants des
pays emprunteurs.
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