CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre exercice de recherche sur les
mécanismes de financement des institutions multilatérales de
développement, il ressort clairement que celles-ci, sont les armes de la
communauté internationale dans sa lutte contre la pauvreté et le
développement. Muent par leurs envergures continentale et mondiale,
elles représentent les laboratoires et les épicentres de toutes
les initiatives et politiques de développement dans le monde. De ce
fait, elles sont émoustillées par une volonté manifeste et
impétueuse d'harmonisation et de coordination des stratégies de
développement. Ce trait commun rend plus complexe l'appréciation
que l'on porte sur l'efficacité et l'efficience des unes et des autres.
Ainsi tout au long de notre étude, il a été question des
différences substantielles qui permettent de distinguer dans ce tableau
presqu'uniforme les mécanismes de financement de la Banque mondiale de
ceux de ses congénères de dimensions régionales. Etant
donné les énormes similitudes qui dépeignent les
politiques de financement de toutes ces institutions, nous avons par la force
et la dextérité de la recherche réussie à
isolée « le mode de développement induit par
les pays, axé sur les résultats et basé sur le
partenariat » que prône la Banque mondiale.
En effet, parti d'une approche comparative des
différents mécanismes de financement mis en place par les banques
multilatérales de développement, force a été de
constater qu'en dépit de quelques différences près, elles
offrent toutes les mêmes instruments de financement. Des programmes de
prêts aux garanties en passant par les dons ou crédits, les
services de conseils et le cofinancement, ajouté à cela les
conditionnalités et procédures de financement aussi
homogènes. C'est presque partout et toujours les mêmes principes.
Mais il faut cependant discerner de la vision de la Banque mondiale, la
philosophie porté par les banques de dimensions régionales qui
promeut un « développement pensés,
conçus et pilotés par elles-mêmes dans un néant de
particularités socio-économiques propres chaque pays
emprunteurs ». C'est une thérapie unique et
consubstantielle à tous les pays pauvres sans spécificités
aucune.
La somme des échecs des initiatives de
développement antérieurs ont permis à la Banque mondiale
de repenser la philosophie de ses mécanismes de financement pour plus
d'efficacités et d'efficience. Elle a ainsi par expérience admis
que le développement devrait pour être efficace, être
pensé, conçu et piloté par les propres
bénéficiaires, qui, en devenant les garants de leurs
émancipations socio-économiques seront plus aptes à
accroitre cumulativement et durablement leur progrès réel global.
Cette nouvelle vision synthétisée autour de la politique du
Cadre de développement intégré, est toute
la différence qui singularise les mécanismes de financement de la
Banque mondiale.
Porté par quatre principes substantiels à
savoir :
§ Les stratégies de développement
doivent être globales et définies par une vision à long
terme. Le Cadre de développement intégré
privilégie les facteurs structurels et sociaux à plus long terme,
contrairement aux stratégies de développement antérieures,
qui mettaient l'accent sur la stabilisation macroéconomique à
court terme et les réajustements de la balance des paiements.
· Chaque pays doit concevoir et piloter son
propre programme de développement en s'appuyant sur la participation des
citoyens. Pour la Banque, lorsqu'un pays s'« approprie » les
réformes, le gouvernement et la population sont davantage
déterminés à les faire aboutir.
§ Les gouvernements, les bailleurs de fonds, la
société civile, le secteur privé et les autres parties
prenantes doivent collaborer, sous la direction des pays
bénéficiaires, pour mener à bien les stratégies de
développement. La mise en place de partenariats
fondés sur la transparence, la confiance mutuelle et la concertation
peuvent accroître l'efficacité et l'utilité de l'aide et
conforter la capacité des pays à préparer et
exécuter un large éventail de programmes.
· Le bilan des activités de
développement doit être fondé sur des résultats
mesurables. Auparavant, la Banque prenait surtout en
considération les apports à la réalisation de projets et
les décaissements pour évaluer les activités de
développement, approche qui ne mesurait que l'affectation et la
consommation de ressources. Le CDI fait ressortir la nécessité
d'évaluer plus particulièrement l'impact de l'aide sur les
populations et sur leurs besoins.
Cette approche révolutionnaire a contribué
à rendre les pays clients plus responsable de leur propre
développement. En d'autres termes, la Banque mondiale n'est plus en
amont des stratégies de développement, mais finance plutôt
des initiatives pensées et conçues singulièrement par
chaque pays dans un document cadre appelé
« DSRP ou Document pour la stratégie de
réduction de la Pauvreté ».
Pour être plus succinct nous dirons qu'aujourd'hui la
Banque mondiale demande aux pays clients de concevoir eux-mêmes leurs
stratégies de développement dans un document (DSRP), qui seront
ensuite étudiées et conciliées aux exigences de la
stratégie d'aide-pays de la Banque. Par la suite, des financements
seront mis à la disposition du pays pour la réalisation des
projets contenus dans le DSRP, et ce sous un contrôle impétueux de
la Banque qui veille sur l'obtention des résultats tangibles et
consistants enjouant un rôle de contrôleur investi des pouvoirs
coercitifs et dissuasifs.
Depuis près de 10 ans, cette nouvelle approche a fait
ses preuves au regard des chiffres présentés plus haut, ce qui
pourrait interpeller les autres institutions multilatérales de
financement à revoir leurs politiques pour plus d'efficacités
dans la lutte acharnée contre la pauvreté et pour le
développement.
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