I.5.3.3. Arguments cytobactériologiques
a) Examen du liquide céphalo - rachidien
(LCR)
La ponction lombaire (PL) est systématique devant des
signes infectieux associés ou non à des signes neurologiques, car
37 % des méningites sont initialement asymptomatiques et on fera la culture également (21).
b) Examen cytobactériologique des urines
(ECBU)
Chez le nouveau-né, le recueil d'urine à l'aide
d'une poche adhésive, a une sensibilité de 100 % pour le
diagnostic d'infection urinaire. C'est le mode de prélèvement le
plus simple et le moins invasif. La poche doit donc être changée
toutes les 30 minutes et les urines recueillies rapidement après la
miction. Cette méthode non invasive est à privilégier pour
le dépistage des infections urinaires par bandelette urinaire et/ou
examen direct d'un échantillon d'urine mais est insuffisante pour porter
avec certitude le diagnostic d'infection urinaire. L'ECBU n'est pas
recommandé chez les nouveau - nés de moins de 72 heures de vie
suspecte d'infection bactérienne materno - foetale (21).
c) Hémoculture
Elle peut se faire en aérobie ou en anaérobie
(21).
d) Les autres prélèvements
Les germes peuvent également êtres recherchés
par examen direct des prélèvements périphériques
dont le liquide gastrique, sécrétions anales et
sécrétion d'oreilles. La culture de collections suppurées
sera faite pour isoler le germe (21).
I.5.3.4.Arguments
radiologiques
Les images radiologiques d'infection respiratoire du
nouveau-né sont plus souvent variables et souvent peu
spécifiques. Les aspects les plus évocateurs sont :
opacités pulmonaires micro ou macro nodulaires inhomogènes ne
s'expliquant pas par une autre pathologie. Toutefois l'infection pulmonaire, ou
la localisation pulmonaire d'une infection systémique, peut
revêtir tous les aspects radiologiques. Une radiographie pulmonaire
normale, alors qu'existe une détresse respiratoire, n'exclut pas une
infection pulmonaire (21).
I.6. STRATEGIES THERAPEUTIQUES
I.6.1. Les antibiotiques (5)
v â lactamines :
Ø Pénicilline : la pénicilline G est
efficace sur les streptocoques. Elle n'est pas active sur les
entérobactéries. La pénicilline a été
proposée en prophylactique pour tous les nouveau - nés à
la dose de 50 000 unités en IV pour les nouveau - nés avec
un poids de naissance = 2000g et à la dose de 25 000 unités
en IV pour ceux dont le poids de naissance est < 2000g ;
Ø Ampicilline, pivampicilline, amoxicilline : ces
antibiotiques sont efficaces sur les streptocoques B et les Listeria sp. Ils
sont administrés à la dose de 200mg/kg 3 - 4 fois/jour en IV.
v Céphalosporine de 3ème
génération :
Ø Le Cefotaxime : est actif sur les streptocoques B et
les entérobactéries mais non sur les Listeria sp, ni les
anaérobies ni les Streptocoques D. la dose préconisée est
de 30 - 50 mg/kg 2 à 3 fois/j. la dose de l'ordre de 100mg/kg 2 à
3 fois /jour ont été proposées dans les méningites
et les sepsis.
Ø La Ceftriaxone : 50mg/kg 1 fois/jour.
v Aminosides : les aminosides sont
actifs sur les entérobactéries responsables d'IMF. Pour les
Streptocoques B, ils agissent en synergie avec les â lactamines. Ont
été étudiés les aminosides suivants :
Ø Gentamicine : 2,5 - 5mg/kg/j
Ø Nétilmicine : 6 - 7,5mg/kg/j
Ø Amikacin : 10 - 15 mg/kg/j.
v Métronidazole : cet
antibiotique est actif sur les germes anaérobies. Il s'administre en IV
à la dose de 15mg/kg 2 fois/jour.
L'antibiothérapie en cas d'IMF est probabiliste et
faite soit en bithérapie (ampicilline + gentamicine ou amikacine)
soit en trithérapie (ampicilline + gentamicine ou amikacine +
céphalosporine de 3ème génération). Elle
est instaurée devant une IMF probable en attendant la mise en
évidence du germe par des hémocultures et l'antibiogramme (3,
34). Cette antibiothérapie tient compte des résistances
croissances des entérobactéries aux pénicillines A en
Afrique mais aussi à la résistance naturelle du Streptocoque D et
du Listeria monocytogène aux céphalosporines de troisième
génération. Cette antibiothérapie sera ajustée par
la suite selon le résultat de l'antibiogramme si le germe a
été isolé. Dans le cas où les
prélèvements centraux et/ou périphériques seront
négatifs chez un nouveau - né symptomatique, l'antibiogramme sera
poursuivi pendant sept jours ; par contre si un nouveau - né a
été admis pour risque d'IMF sans aucun signe et dont tous les
prélèvements reviennent négatifs, l'antibiothérapie
sera arrêtée.
Durée du traitement : en cas de
septicémie, d'infection urinaire, d'infection pulmonaire le traitement
dure 10 jours, et en cas de méningite il dure 14 pour le Streptocoque du
groupe B et 21 jours pour les autres germes (5, 24).
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