Section 2 :L'impact des polluants atmosphérique
sur les êtres vivants
La pollution de l'air semble avoir des conséquences
globales ; en affectant la santé de nombreux êtres vivants
évolués, et même d'espèces réputées
primitives et résistantes (lichens, algues,
invertébrés..). La pollution peut directement tuer des organismes
(ex. : lichens sensibles à la pollution acide de l'air). Elle a aussi
des impacts indirects (par exemple en dégradant les odeurs, fragrances
florales, hormones ou phéromones avant qu'elles atteignent leurs
cibles), ce phénomène pouvant pour partie expliquer le
déclin de certaines populations pollinisatrices (dont certains oiseaux,
chauve-souris nectarivore) constaté dans tous les pays industriels et
agricoles. Il pourrait aussi expliquer les difficultés qu'ont les
individus de certaines espèces (lézards, serpents, amphibiens,
certains mammifères) à se reproduire (mâle et femelles ne
se retrouvant plus ou moins bien) ou de certaines espèces à se
nourrir (l'individu ne percevant plus aussi bien l'odeur qui le conduisait
à sa source de nourriture). Certaines phytohormones pourraient moins
bien jouer leur rôle de médiateur biochimique, rendant certains
végétaux plus fragiles et vulnérables à leurs
prédateurs. Les relations prédateurs-proies pourraient être
également affectées là où l'air est
pollué98.
97 Agence national de protection de l'environnement,
rapport annuel sur la qualité de l'air, l'année 2005
98 communiqué des académies des sciences
et de médecine, ingénierie et recherche amircaine
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V' Chez l'Homme
Elle entraîne une augmentation des maladies
respiratoires (comme asthme, angines ou insuffisance respiratoire ou
bronchiolite) et cardio-vasculaires et est source de surmortalité. Les
enfants sont plus sensibles que les adultes à la pollution
automobile.
La réduction des fines particules en suspension dans
l'air augmente l'espérance de vie. La réduction de la pollution
de l'air peut contribuer jusqu'à 15 % de l'espérance de vie
globale. Certains industriels proposent des solutions de purification de l'air
domestique à l'aide d'appareils de filtration, épuration,
combustion, photo catalyse de l'air ainsi que le traitement de l'air au plasma
froid d'oxygène afin de réduire les risques des impacts
sanitaires de la pollution sur l'organisme à partir d'une analyse des
différentes sources de pollution de l'air.
![](La-fiscalite-ecologique-en-Tunisie3.png)
V' Végétaux
![](La-fiscalite-ecologique-en-Tunisie4.png)
La pluie acide est le phénomène le plus souvent
évoqué, mais il se combine avec l'exposition aux embruns routiers
salés, aux embruns marins pollués et aux apports par l'air et les
pluies d'autres polluants dont des désherbants, fongicides ou
insecticides transportés par l'air puis lessivés par les pluies
ou directement absorbés dans les cuticules cireuses. Ces polluants
affectent les plantes directement, ou indirectement suite à la
disparition ou régression de champignons symbiotes, ou d'espèces
pollinisatrices (abeilles notamment). Certaines plantes semblent toutefois
dotées de puissants mécanismes de détoxication (par
exemple le lierre dégrade le benzène qu'il absorbe, au point de
dépolluer en quelques heures l'air d'une pièce fermée.
Le retour de produits azotés (nitrates) sur terre et
dans les mers par lavage par la pluie pourrait avoir une incidence sur la
prolifération
V' Animaux
Les impacts les plus souvent cités sont respiratoires
et écotoxiques (phénomènes inflammatoires, diminution de
l'immunité).
Des études récentes sur les pesticides dans
l'air, et sur les pesticides dans la pluie ont montré que certains de
ces biocides sont (dans les années 1990-2006) souvent présents
dans l'air et les pluies, rosées, brumes, etc. Ils sont très
présent dans les pluies plusieurs jours par an (au-dessus des normes
européennes pour l'eau potable, et en quantité très
supérieure à ce qu'on
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trouve dans l'eau du robinet). Ils sont le plus présent
au moment des pulvérisations ou peu après, c'est-à-dire
une grande partie de l'année en zone tropicale, et le plus souvent de
mai à mi-juillet (dans l'hémisphère nord, en zone
tempérée). Les mesures ont montré qu'ils diffusent
rapidement à grande distance, ce qui explique qu'ils sont presque aussi
présents en ville dense que dans les villes industrielles et agricoles.
On dispose de peu de données sur l'habitat dispersé dans les
champs ou aux abords de vignes ou vergers. Les insecticides affectent
directement nombre d'animaux à sang froid en les tuant ou en les
affaiblissant. Pesticides et engrais peuvent avoir de nombreux impacts sur la
faune et les écosystèmes.
Des chercheurs ont modélisé 37
l'impact de la pollution de l'air sur la dispersion des fragrances de
fleurs : Dans un air pur, les odeurs florales se dispersent sur des distances
pouvant parfois dépasser le kilomètre, alors que dans un air
pollué, l'ozone, les acides, divers oxydants et radicaux libres
(hydroxyles et nitrés) et d'autres polluants dégradent ou
modifient ces molécules en réduisant fortement la portée
de la fragrance des fleurs (50 % du parfum d'une fleur est alors « perdu
» avant d'avoir parcouru 200 m). Selon Jose D. Fuentes, coauteur de
l'étude «Cela rend beaucoup plus difficile la localisation des
fleurs pour les pollinisateurs». Il estime que ces arômes sont
détruits jusqu'à 90 % par la pollution, par rapport à
avant l'Ère industrielle, et que ce pourrait être une des causes
de régression des pollinisateurs (dont les abeilles).
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