Les facteurs stimulants/bloquants de l'apprentissage du FLE dans les zones isolées( Télécharger le fichier original )par Abderrahim Bentalbi Université Abou Bakr Belkaid -TLEMCEN- - Master didactique du FLE/FOS 2014 |
Conclusion :Pour être professeur, il faut être d'abord un psychologue, à la lumière de ceci, nous avons parlons dans cette première partie de notre cadre théorique, de ce que nous trouvons primordial dans notre activité d'enseignant et de chercheur, la psychologie, cette discipline qui a pris de plus en plus le dessus dans le monde scolaire, chacun de nous, pour établir une approche didactique réussie, doit faire recours à la psychologie, pédopsychiatrie, psychopédagogie, psychologie scolaire et psychologie du langage, la psycholinguistique, alors, nous avons essayé de parler brièvement des théories d'apprentissage les plus connues dans le monde de l'enseignement, visons mieux introduire notre recherche, nous avons basé sur les facteurs internes, que nous les appelons psychologiques, dans la deuxième partie, nous aborderons l'aspect social que nous trouvons essentiel dans l'influence sur le rendement scolaire en général, passons de tout ce qui est universel et mondial, notre prochaine partie, étudiera surtout, le contexte Algérien. Chapitre I Cadre théorique 26 Introduction :Si l'on accorde au terme éduquer son sens étymologique latin d'educere, c'est-à-dire conduire un être non social à devenir social, la sociologie de l'éducation serait un domaine si vaste qui comprendrait pratiquement toutes les activités humaines. C'est dans son acception restreinte empruntée à l'anglais que le mot est utilisé dans l'expression « sociologie de l'éducation ». Pour DURKHEIM, le fait social est spécifique, il est irréductible à l'individuel. Le sociologue se doit d'expliquer un phénomène social par d'autres phénomènes sociaux, non par des faits de nature ou des explications individuelles. Il va insister donc, sur la méthode : elle doit : -Etre rigoureuse ; -Utiliser les statistiques ; - exiger l'objectivité du savant devant le phénomène comme l'indique sa célèbre citation « la première et la plus fondamentale (règle) est de considérer les faits sociaux comme des choses »17. A partir de là, nous allons évoquer deux points de la sociologie qui nous intéressent dans la réalisation de notre mémoire, primo : le handicap socioculturel, secundo : l'aspect socioculturel. II. La « théorie » du handicap (linguistique, socioculturel, etc.) : Cette idée de « déficit » caractérisant certains milieux sociaux était née, au milieu des années cinquante dans les services éducatifs de la ville de New York et devait constituer un des modes principaux de problématisation des inégalités éducationnelles aux Etats-Unis. Elle y était accompagnée de l'hypothèse qu'une action éducative compensatoire, intervenant tôt et systématiquement favorisait une éducabilité (scolaire) compromise par des handicaps d'origine familiale. Les projets d'enseignement compensatoire se sont multipliés aux Etats-Unis dans le but de corriger ou de pallier les manques culturels des familles défavorisées, en offrant aux enfants des stimulations éducatives préalablement à leur scolarisation normale, ou parallèlement à celle-ci. 17 Les règles de la méthode sociologique, Paris, P.U.F., 1967, 16ème éd., chap. II, p. 15 ; 1ère éd. 1895. Chapitre I Cadre théorique 27 Le but, alors, de cette théorie, est d'amener les responsables à créer des conditions d'égalités entre toutes les classes sociales, pour qu'elles puissent avoir le même degré de motivation. Afin de mieux comprendre ces déficits sociaux, nous proposons, d'éclaircir un concept de base dans notre recherche, qu'est le socioculturel. Ce qui nous mène à poser ces questions : C'est quoi au juste ? Quel est son rapport avec la didactique ? Et quel est son champ d'études ? III. Définition du socio culturel : Puisqu'elles sont indissociables, nous pouvons dire qu'il s'agit de tout ce qui est relatif aux deux structures : sociales et culturelles. « Le socio culturel est un concept qui tire ses origines de l'ensemble des sciences sociales et les interactions différentes entre l'individu et son environnement (culturel, économique et historique...) Ce phénomène sociologique difficile encore à identifier, s'explique par référence à la culture et l'histoire de la société »18 III.1. Le socio culturel et la didactique : Les lacunes en connaissance socio culturelle explique en partie la non efficacité de l'enseignement des langues en contexte scolaire. Apriori la langue dans son contexte socio culturelle ne va pas dans le sens d'une meilleure maîtrise des langues. Dans l'histoire de la didactique, le socio culturel a longtemps occupé une place importante mais il parait nécessaire aujourd'hui que l'étude de ses aspects soit avantage explicite « Il s'agit d'adapter l'enseignement apprentissage des langues étrangères aux réalités socio culturelles de l'apprenant... »19. Nous devons donc, chercher l'adaptation possible au contexte réel de l'apprenant, donnant l'exemple des élèves du Sud, dans une image descriptive il faudra mieux donner l'exemple des dunes et du Sahara au lieu de la plage ou de la neige. 18 Claude Clanet « l'interculturel en éducation et en science humaine >' : d'impression S.A Toulouse Mars 1986 page 106. 19 Flardeau Erik et Simard Denis « Les voies actuelles de la recherche >' Presse de l'université. Laval (2007) page.147.164. Chapitre I Cadre théorique 28 Le socio culturel est un élément fondateur du champ de la didactique F.L.E. « Pour mieux comprendre l'influence du socio culturel sur la didactique F.L.E : nous recourons à la notion de rapport culturel... »20. - Le rapport culturel : « Il est important d'analyser le rapport culturel dans une perspective didactique, selon ce rapport qui comporte plusieurs repères, psychosociaux et historiques »21. Ce rapport est essentiellement respecté par tous les agents pédagogiques et didactiques, car il reste important dans le processus Enseignement/Apprentissage d'une langue, nous devons prendre en considération les aspects culturels de notre milieu visé pour bien concevoir l'acquisition de langue chez l'apprenant. Les repères sociaux : Ces repères placent l'apprenant dans le centre des relations tissées avec l'environnement scolaire (Les enseignants, les élèves, le manuel...) et non scolaire (La famille, le milieu, le système politique, la situation géographique,...). Il faut souligner que la langue se développe selon le milieu. « La langue est aussi sensible que les végétaux, elle pousse et évolue en fonction de ses propres paramètres du milieu dans lequel elle se développe... »22. Les repères psycho sociaux : Ces repères sont généralement expliqués par les représentations de l'apprenant et les représentations de la société. La notion de représentation : « Il s'agit d'une transversal que l'on retrouve dans plusieurs domaines au sein des sciences de l'homme et de la société. C'est l'idée que nous faisons du monde d'un phénomène ou d'un objet donné »23. 20 Flardeau Erik et Simard Denis, Op, Cit, P 164. 21 Flardeau Erik et Simard Denis, Op, Cit, P 164. 22 Flardeau Erik et Simard Denis, Op-Cit, P135. 23 Jean Pierre Cup « Dictionnaire de la didactique du FLE langue étrangère » p 67-68. Chapitre I Cadre théorique 29 III.2. Représentation de la langue cible (Français) : Il s'agit de l'image que se fait l'apprenant sur l'apprentissage de la langue qu'il va apprendre. Les représentations et attitudes des apprenants algériens vis-à-vis de la langue étrangère sont polarisées c'est-à-dire elles sont soit positives soit négatives. Attitudes - Réussite - Echec - Jugement positif - Jugement négatif - Comportement positif - Comportement négatif - Peut construire ses propres stratégies -Il ne peut rien construire IV. La situation socio linguistique et le statut de la langue française en Algérie : L'Algérie se caractérise par une pluralité séculaire provenant de diverses rencontres et d'un incessant va et vient depuis l'antiquité de plusieurs communautés chacune porteuse de sa langue et de sa culture. En effet la situation linguistique algérienne a un caractère complexe par l'existence de plusieurs langues, l'arabe dialectale, l'arabe classique, le berbère, le français, l'anglais, l'espagnol et divers dialectes. Le français fait partie de la réalité quotidienne des algériens, vu le grand nombre de mots français intégrés dans le parlé de ces dernier et vu aussi l'utilisation massive dans les médias, les plaques routières .....Etc. Le français est donc considérée comme une composante du « Bilinguisme actif » pour Ben Rabah ?le français fait déjà partie intégrale du paysage linguistique de l'Algérie 30 Chapitre I Cadre théorique [ ]de plus en français ,les algériens n'ont pas besoin de modèle , ils ont le leur et travaillent cette langue de l'intérieur?24. « La difficulté de relever le statut de la langue française en Algérie due à la complexité de la réalité linguistique algérienne oscillent constamment entre le statut de la langue seconde et celui de la langue étrangère privilégiée, partagée entre le demi officiel la prégnance de son pouvoir symbolique et la réalité de son usage, l'ambiguïté de la place assignée à la langue française est un des faits marquants de la situation algérienne »25. L'enseignement / apprentissage du français langue étrangère en Algérie a deux statuts. Le statu formel et le statut informel, Pour définir le statut d'une langue nous référons au sociolinguistique Didier Robillard (1997 /269) qui le définit comme étant « la position d'une langue dans la hiérarchie sociolinguistique d'une communauté linguistique, cette position étant liée aux fonctions remplies pour la langue et la valeur social qui lui est conférée »26. -Le statut formel : C'est le statut législatif au niveau du politique. Ce statut fait de la langue française en Algérie une langue étrangère. La définition de la langue étrangère selon le dictionnaire didactique des langues : « L'apprentissage en milieu scolaire de toute langue maternelle autre que relève de la pédagogie d'une langue non maternelle ou étrangère quelque soit le statut officielle de cette langue dans la communauté ou vit l'élève »27 et (celle de L) selon L.Dabène : « Le terme de langue vivante ou étrangers ne s'applique qu'aux langues officielles de pays étrangers »28. En effet le français dans notre pays n'est ni L1 (Dictionnaire didactique des langues) ni la langue officielle (L. Dabène). Car en Algérie la L1 est langue arabe, c'est la première langue que l'enfant acquiert, et selon la constitution algérienne, la langue officielle dans notre pays est bel est bien l'arabe. 24 Ben Rabah M, « L'angue et pouvoir en Algérie », Séguier ,1999 p 123. 25 Taleb Ibrahim k h, « les algériens et leur (s) langue (s) » Dar el hikma p 114. 26 Moreau ML, (1997/269) sociolinguistique concept de base Ed Merdago. 27 R.Galisson et D.Coste, 1976, « Dictionnaire didactique des langues », Op-Cit, P 198. 28 L.Dabène, 1994/ : Repère socio linguistique pour l'enseignement des langues », Op-Cit, P107. Chapitre I Cadre théorique 31 -Le statut informel : Le statut informel ce démultiplie en autant de représentations collectives et individuelles dans la société algérienne. L.Dabène le définit comme « un ensemble de représentations qu'une collectivité attache à une langue donnée »29. En classe de langue, le statut informel permet de savoir comment le français est perçu par les apprenants. On parlera ici de représentation. V. Les sources d'influence : A- La famille : Les caractéristiques culturelles et sociales de la famille exercent une grande influence sur la réussite des enfants en général et celui de la langue étrangère en particulier. Dans la société algérienne, les familles sont différentes chacune à ses propres caractères mais il faut que les parents créent une atmosphère d'interactions c'est-à-dire une relation très tendre et une mentalité ouverte avec leurs enfants pour qu'ils deviennent des récepteurs positifs. La famille élève et modèle l'enfant de telle manière qu'il restera toujours en lui des empreintes indélébiles de son éducation première. De ce fait dans notre cas les élèves des milieux ruraux sont généralement issus de familles d'ouvriers et surtout de paysans ou des employeurs modestes ou des analphabètes ou des arabophones. Cette constatation revient dans toutes les réponses des élèves l'élève éprouve un déséquilibre morale suscité par l'indifférence de l'entourage à l'égard de son travail l'ignorance ne permet pas aux parents de suivre leur travail. L'élève échappe presque totalement du contrôle de son travail. 29 L.Dabène (1994) op.cit p 50.
L'école est un carrefour, l'enfant quitte sa famille, milieu plus souvent protégé pour se trouver dans une microsociété, milieu plus indifférent qui annonce celle qu'il devra affronter plus tard. Si l'école est le gué entre la famille et la société, l'enseignant doit tout mettre en oeuvre pour faciliter le passage. L'école est « un établissement permettant d'accueillir des individus appelés écoliers afin de leur dispenser un enseignement de façon collective le mot « école » vient du latin « schola » signifiant loisir consacré à l'étude lui-même provenant du grec scholé (le loisir) lequel constituant un idéal souvent exprimé par les philosophes et une catégorie socialement valorisée apposée à la sphère des tâches productives »30. Le climat d'une école là ou il y a la première mission de l'école est de permettre à l'enfant d'acquérir un certain nombre de connaissance dont il y'aura besoin au future. Ce qui est important de rappeler aussi est que dans toute société et dans toute institution et dans tout interaction entre deux cultures largement différentes, il y a un système socioculturel qui exige à tout apprenant et enseignant d'être pris dans un réseau de représentation de son milieu rural ou urbain. Le français est un outil de travail qui occupe une place importante dans la société algérienne, il vient en deuxième position après l'arabe langue officielle31. Nous supposons que les enfants du milieu urbain se trouvent plus ou moins avantagés car ils sont plus exposés à la langue étrangère (plusieurs éléments qui facilitent 30 http://Fr.Wikipedia.org/Wiki/Ecole. 31 Organisation internationale de la francophonie(OIF). Chapitre I Cadre théorique 33 l'apprentissage de la langue étrangère d'une manière spontanée). Par contre les élèves du milieu rural sont enfermés sur leur culture, ses traditions et ses systèmes de valeur et de croyance ce qui présente des obstacles difficiles à surmonter dans tous les rapports avec une culture étrangère. Le prochain chapitre, sera le reflet de notre enquête de terrain, nous proposerons des questionnaires destinés aux élèves de primaire et à leurs parents et leurs professeurs de langue française. Nous essayerons d'analyser le maximum des facteurs, soit favorisants soit bloquants l'apprentissage de la langue française dans un cadre formel (établissement scolaire) pour la quête d'amoindrir les obstacles et d'augmenter la motivation et la facilité d'apprendre. Nous insistons aussi sur l'inégalité des chances entre les élèves algériens, cela sera travaillé dans les zones dites « Isolées » et essayer de proposer des solutions compensatoires à leurs problèmes. |
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