1.6. CAPITAL SOCIAL.
I. Avez-vous des organisations culturelles ou de
développement dans votre village ?
Tableau n°16. Existence d'organisations culturelles et de
développement dans le village.
Village
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Présence d'une organisation culturelle et de
développement dans le village
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Bangenengene
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Oui
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Busisi
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Oui
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Boboro
|
Oui
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Kambushi
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Oui
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Kilali
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Oui
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Kisa
|
Oui
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Isangi /Kawewe
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Non
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Kirundu
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Oui
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Misenya
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Non
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Lufito
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Oui
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Source : nos investigations sur le terrain
Commentaires : 80% des sites Batwa
Babuluko sont dotés d'une organisation culturelle et de
développement contre 20%.
II. Si oui, que font-elles ?
R/ Pour les sites ayant avoué l'existence des
organisations culturelles et de développement dans leurs milieux
expliquent leurs rôles sous ces traits : Elles sensibilisent les
pygmées sur leur auto prise en charge, les accompagnent dans les
activités de la foresterie communautaire et dans les mutuelles de
solidarité (MUSO), elles les sensibilisent aussi sur :
l'élevage, l'agriculture, la pisciculture, la protection de
l'environnement, la sécurisation foncière, les droits de l'homme,
les rites traditionnels ou cultes religieux, l'éducation scolaire, le
barza, les rites traditionnels et le ballet culturel.
III. Qui en sont membres ?
R/ Les membres sont les pygmées et non pygmées
du village concerné, surtout les chefs des ménages, hommes et
femmes confondus.
IV. Combien sont-ils ?
R/Le nombre des membres est variable suivant l'importance
démographique du village. La moyenne varie entre 5 et 27membres.
V. Comment devient-on membre ?
R/ Les 8 sites organisant les activités de
développement dans leurs villages ont reconnus l'adhésion libre
de membres aux statuts et aux objectifs de l'association comme moyen de devenir
membre de leurs associations.
VI. Comment devient-on responsable ?
R/ Pour les mêmes sources, l'on devient responsable par
élection, nomination, suivant ses compétences et ses aptitudes
à conduire le groupe.
VII. Qui en est (ou sont) initiateur ?
R/ Les 8sites ayant répondu oui à l'existence
d'une association dans leurs villages, ils ont reconnu le Programme
d'Intégration et de Développement de peuples Pygmées au
Kivu (PIDP KIVU) comme initiateur principal de ces comités de Base de
développement dans leurs villages. Au-delà du PIDP, ils ont
bénéficié aussi d'une manière indirect de la
sensibilisation et l'assistance de la part d'autres partenaires à
savoir : les Eglises (Catholique et protestantes) et même les ONG
locales « CAMV, COCREFOBA, FODI) et ces sites ont salué aussi
la présence d'ONG humanitaires actives dans le milieu surtout dans les
villages situés sur la route principale Kisangani Bukavu (Boboro,
Busisi, Kirundu, et Kambushi). Parmi ces ONG humanitaires nous pouvons
citer : IMC, AVSI, MSF, CARITAS Gama.
VIII. Depuis combien de temps ces associations ou
organisations existent -elles ?
R/ Les dates sont variables. Les uns disent depuis 1991, les
autres 1996, 1999 à 2004. Rappelons que PIDP Kivu a été
créé à Bukavu selon ses statuts en 1991, et
commençait à être opérationnel dans le territoire de
Walikale en 1996.
IX. Dans votre village, avez-vous des actions ou
activités que vous effectuez de manière communautaire ?
R/ oui à 80% des sites interrogés.
X. Si oui, quel type d'action par exemple ?
R/ Ces activités sont entre autres :
o La cartographie participative des forêts de
communautés locales Batwa Babuluko,
o Les activités génératrices de revenus
à l'issue de cette cartographie participative,
o La MUSO « mutuelle de
solidarité »,
o Défrichage des champs,
o Travailler les étangs piscicoles en barrage et en
dérivation,
o Entraide en cas de décès d'un de notre ;
enterrement et le dépouillement de deuil,
o Récoltes et semailles des champs, etc.
XI. Dans votre village, avez-vous l'habitude d'assister un
membre en difficulté ?
R/ Tous les villages ont répondu par oui. Soit 100%.
XII. Si oui, pour quel genre de problème ?
R/ Ils sont tous revenus sur les mêmes problèmes
tels que : décès, Maladies, mariages, naissances, etc.
XIII. A quoi porte cette assistance ?
R/ Nous avions résumé à trois les types
d'assistancesaux membres de la communauté soulevées par les
enquêtés. Cette assistance est matérielle, morale et
financière.
XIV. Qui peuvent en bénéficier ?
R/ Ils ont répondu à l'unanimité que
cette assistance est bénéfique à tous les membres de la
communauté sans distinction de sexe, d'âge et de clan.
XV. Dans votre village, quel rôle donnez-vous aux
églises, aux services de l'Etat
R/ Dans presque tous les villages enquêtés, il a
été reconnu la présence d'une ou plusieurs confessions
religieuses dans ou à proximité du village. Ces églises
ont pour rôles : d'enseigner l'évangile et la morale divine,
adoucir les moeurs, promouvoir des microprojets de développement,
surtout dans le domaine de la santé et de l'éducation. Car les
quelques écoles et structures sanitaires identifiés dans le
milieu Batwa Babuluko émanent de ces confessions religieuses et ONG.
Les services de l'Etat assuraient ses fonctions
régaliennes, celles de protéger les personnes et leurs biens. Ce
dernier temps, il s'observe une certaine faiblesse dans les taches de ces
services. Ces services rançonnent, tracassent la population et essaient
d'abandonner la sécurité entre les mains de la population civile
en terme de mouvements d'auto-défense populaire.
XVI. Comment ce rôle est-il perçu pour votre
développement ?
R/ Tous les sites ont soutenu à 100% que ces
églises et même l'Etat ont joué un rôle important
dans le changement de mentalité et du comportement de la population
Batwa Babuluko. Car, aujourd'hui, il y a les membres de ce clan qui sont
pasteurs d'églises, enseignants, directeurs d'écoles primaires,
agents de développement grâce au travail abattu par les
églises et les services publics de l'Etat.
XVII. Quel est le rôle de la femme dans votre
groupement ?
R/ Pour nos enquêtés ; la femme nourrit la
famille, elle fait le champ, la pêche, les travaux ménagers, garde
et éduque les enfants, ne décide rien mais entendue.
XVIII. Que fait-elle de différent par rapport aux
hommes ?
R/ Pour les mêmes sources ; les tâches
ménagères (cuisiner, fondre les bois, s'occuper des enfants, la
vaisselle et le lessivage des habits,...), les travaux de champ sont aussi
repartis selon les sexes. Exemple : semer, planter, récolter les
aliments au champ sont réservés aux femmes.
XIX. Quelles sont les limites de son pouvoir, par rapport aux
hommes ? Et de ses droits ?
R/ Pour nos enquêtés ; la femme n'a pas
droit à l'héritage, ne peut pas ester en justice, ne
décide rien, ne participe pas aux activités secrètes de la
circoncision indigène,
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