1.5. CAPITAL FINANCIER
I. Quelle est la principale source de revenu pour les habitats
de ce village ?
Tableau n°14. Principales sources de revenu pour les
habitants du village.
Village
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Source de revenu
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Bangenengene
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Agriculture, chasse, exploitation artisanale des minerais
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Busisi
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Agriculture, pisciculture, et chasse
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Boboro
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Agriculture, chasse et exploitation artisanale des minerais
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Kambushi
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Agriculture,
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Kilali
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Agriculture, chasse, Restaurant aux trafiquants de ce sentier
forestier,
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Kisa
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Chasse, agriculture, pisciculture et restaurant,
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Isangi /Kawewe
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Chasse et agriculture,
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Kirundu
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Agriculture, chasse et petit commerce,
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Misenya
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Chasse, exploitation artisanale des minerais,
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Lufito
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Chasse et agriculture,
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Source : Nos investigations sur le terrain
Commentaires : Les principales sources
de revenu pour ces sites sont constituées par l'agriculture à
100%, suivi par la chasse à 80%, l'exploitation artisanale de minerais
offre le revenu à 30% aux sites enquêtés, la pisciculture
et le restaurant occupent chacun 20% des sites.
II. Tableau n°15. Calendrier agricole du milieu
Culture
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J
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F
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M
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A
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M
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Jn
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Jt
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At
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S
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O
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N
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D
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Paddy (riz)
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S
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S
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S
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E
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Sa
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Sa
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R
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DR
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D
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DS
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D
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D
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Manioc
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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Arachide
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D
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DS
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S
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SE
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E
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R
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R
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D
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S
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S
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E
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R
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Haricot
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D
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DS
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S
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SR
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E
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R
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R
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D
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S
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S
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E
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R
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Banane
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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Patate douce
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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Palmier à huile
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D
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D
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D
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S
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S
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D
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D
|
D
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D
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S
|
S
|
S
|
Source : inspection de l'agriculture du territoire de
Walikale rapport annuel 2011
Légende
E = entretien DR = défrichage et récolte
S = semis
D = défrichage SE = semis et
entretien
R = récolte DS = défrichage et semis
Sa = sarclage X = toute l'année
Commentaires : Le maïs a toujours
été associé au paddy, à l'arachide et même au
haricot. Pour d'autres activités économiques, elles sont faites
à volonté suivant l'opportunité et le besoins. Il y a une
note particulière pour la chasse ; pendant les préparatifs
des grandes fêtes de l'année, les hommes organisent des maquis de
plusieurs semaines dans la forêt et reviennent à la veille de
noël et de nouvel an. Les surplus des butins de chasse seront
écoulés au marché pour permettre aux chasseurs de payer
des nouveaux habits de fête à leur dépendants. Ils
organisent aussi des chasses spéciales en cas de deuil, de fête,
de naissance, d'intronisation de chef coutumier, car ce sont des
cérémonies qui mobilisent un nombre important de la population
venue pour la circonstance.
III. Pour la plus part des villages consultés, la
vision de maximisation de recette n'est pas encore perçue, ces
activités sont effectuées d'abord pour satisfaire les besoins
immédiats du ménage et non investir dans le long terme.
Exemple : creuser les minerais dans le souci de réaliser la dot
pour le mariage, payer la facture de l'hôpital, payer les frais
scolaires, payer les habits,... même chose en cas de vente des produits
vivriers et de l'huile de palme. Pendant cette période de prime aux
enseignants ; les minerais, l'huile de palme et la viande servent de
moyen de payement ou l'équivalent en mesures de farines à
défaut de dollars et de Franc Congolais.
IV. Traditionnellement, à l'époque de la
prospérité, d'après vous, quelles ont été
les sources de revenu les plus importantes ?
Les dix sites ont reconnus à 100% la chasse comme
activité économique qui leur procurait des produits
d'échange. Ils échangeaient les ivoires d'éléphant,
la peau du léopard contre la perle, le sel et les habits. A
l'époque,personne ne pouvait vendre la viande et la nourriture car elles
étaient abondantes dans le milieu. Cela ramène aux notions de
l'économie selon lesquelles : un bien ne devient économique
que quand il est rare et pour l'obtenir, il faut fournir beaucoup d'effort.
V. A quand remonte les principaux changements ?
Sur base de nos enquêtes, les principaux changements
remontent de l'époque coloniale avec l'exploitation des minerais par la
société : Mine de Grand Lac (MGL) en 1923 et la
Société Industrielle du Kivu (SOMINKI) en 1975. Ces
sociétés ont occasionnées le traçage des routes
ayant été à la base de l'accroissement de la population et
de regroupement des villages. La crise économique a été
exacerbée par les différents conflits armés qui ont suivi
la veille de l'indépendance à nos jours. Citons à titre de
rappel ; la rébellion Muleliste, la rébellion Katangaises,
le Kitawala de Kusu, l'AFDL, le RCD, le CNDP, le M23, et les différents
groupes armés nationaux qui s'opposaient aux envahisseurs : les
Katuko, les mai-mai, les raiya mutomboki,... y compris les FDLR qui est une
force étrangère.
VI. Actuellement, que produisez-vous dans ces
villages ?
Partout dans les sites visités on produit le manioc,
l'huile de palme, la banane, le maïs, le taro ou colocase, la patate
douce, l'arachide, le paddy, le concombre, la canne à sucre, ...
VII. Que vendez- vous aux autres villages, groupements,
territoires, villes ?
Le principal produit agricole de rente du territoire de
Walikale est l'huile de palme. Ce produit est écoulé
principalement dans la ville de Bukavu après centralisation au
marché de Hombo situé à la limite des provinces du
Nord et du Sud Kivu. Les produits vivriers sont écoulés
localement dans les villages voisins, dans les différents centres de
négoce et au chef leu du territoire. Au-delà des produits
agricoles, il y a aussi les produits miniers qui sont exploités dans le
territoire de Walikale, à savoir : la cassitérite, le coltan
et l'or. A cela peut s'ajouter aussi les produits de la chasse pour la
consommation locale.
VIII. Avez-vous un système d'épargne, en argent
ou autre, dans votre village ?
5 villages soit 50% ont reconnu avoir le système de
ristourne communément appelé
« likilimba » et la mutuelle de solidarité
initiée récemment par PIDP Nord Kivu dans les villages de Kisa,
Lufito, Kilali, Busisi et Kambushi. Mais pour l'ensemble des villages, il
n'existe pas d'institution d'épargne et de crédit.
IX. Si non, comment faite vous pour économiser, garder
un peu d'argent ou des biens pour des besoins futurs ?
A la réaction à cette question, les uns ont
soutenu le petit élevage à 10% comme moyen d'épargner
leurs biens, les autres la pisciculture à 20%, d'autres encore l'achat
des palmerais à 10%, les restes soit les 60% ont répondu qu'ils
prêtent à ceux qui sont dans le besoin. Ceux-ci pourront
retourner l'argent prêté après l'échéance
convenue.
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