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Rétention pondérale en post-partum à  Kinshasa

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par Patrick KAHINDO MUYAYALO
Université de Kinshasa - Spécialiste en gynécologie et Obstétrique 2014
  

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INTRODUCTION

La grossesse est une période caractérisée par d'importantes modifications de l'organisme maternel. Outre les effets produits par les hormones d'origine placentaire, on assiste à une néoformation tissulaire qui concerne essentiellement l'utérus, les seins et le sang. Ces modifications, associées à la formation et au développement du produit de conception avec ses annexes, ont comme conséquence un gain pondéral

gravidique. Après l'accouchement, le retour physiologique à l'état non gravide des
organes qui ont subi les modifications de la grossesse intervient généralement autour de la 6ème semaine. Cependant, un grand nombre de femmes conservent leurs poids

plusieurs mois après l'accouchement. La différence entre le poids d'avant la
grossesse et le poids à un moment donné après l'accouchement définit la rétention pondérale en post-partum (RPP). Les études euro-américaines (1-10) ont montré que, 6 à 18 mois après l'accouchement, la majorité des femmes retiennent 1 à 2Kg ; et

qu'une année après, 14 à 25% retiennent au moins 5Kg (11, 8, 12). Les facteurs
favorisants la RPP sont le gain de pondéral gravidique (13, 14, 15), le surpoids ou l'obésité avant la grossesse, la multiparité, l'allaitement maternel, l'arrêt du tabagisme, la consommation d'aliments riches en énergie et l'inactivité physique bien que ces associations n'ont pas été retrouvées dans toutes les études (15, 16).

La RPP expose les femmes touchées à un risque accru de développer l'obésité (8), les maladies chroniques non transmissibles (17) ainsi que certaines pathologies très fréquentes au cours de la grossesse notamment la pré-éclampsie et le diabète gestationnel (18-22).

1. Problématique

L'obésité se répand à une vitesse alarmante non seulement dans les pays industrialisés mais aussi dans ceux en développement. En effet, la prévalence de l'obésité dans le monde a doublé depuis 1980 et continue à augmenter; c'est pourquoi, elle est considérée aujourd'hui par métaphore comme une pandémie, bien qu'il ne s'agisse pas d'une maladie infectieuse (23).

En 2008, 1,5 milliards d'adultes étaient en surpoids (plus de 30% de la population adulte mondiale) dont 200 millions d'hommes et 300 millions de femmes obèses (17).

Une personne sur 10 est obèse dans le monde d'après l'OMS et, d'après les prédictions, plus de la moitié de la population adulte deviendra obèse ou en surpoids d'ici 2030 (24). A cette époque, 80% des personnes touchées par l'obésité appartiendront aux pays en développement (14).

Les femmes sont les plus touchées par l'obésité à travers le monde (25) et de nombreuses études (1-10) ont mis en évidence la grossesse comme facteur déclenchant de l'obésité.

Etant donné la morbi-mortalité importante occasionnée par l'obésité et ses co-morbidités chez la femme, et particulièrement chez la gestante, ainsi que leurs prises en charge très onéreuses, la prévention demeure la meilleure alternative pour nos pays à revenu faible.

Cette prévention passe par la détermination des personnes et des périodes à risque ainsi que par la détection et l'éviction des facteurs de risque. La rétention pondérale du postpartum, identifiée comme facteur de risque de la survenue de l'obésité chez la femme en âge de procréer, mérite donc une attention particulière.

En RDC les fréquences de l'obésité (26), de la pré-éclampsie(22) et du diabète gestationnel (18) sont non négligeables chez la femme. Il est donc impérieux de s'assurer du niveau de la rétention pondérale en postpartum en vue de recruter les femmes à surveiller ou à traiter et ainsi prévenir le développement d'éventuelles complications.

C'est dans cette optique qu'il nous a paru utile d'entreprendre une étude sur la rétention pondérale en postpartum.

2. Question de recherche

" Quelle est l'ampleur de la rétention pondérale en postpartum chez la noire congolaise de Kinshasa?

" Quel est le niveau de cette rétention?

" Quels sont les facteurs associés?

3. OBJECTIFS 3.1. Objectif général

Evaluer la rétention pondérale à la 6ème semaine du postpartum chez la noire congolaise et ainsi contribuer à la prévention de l'obésité et de ses co-morbidités dans notre milieu.

3.2. Objectifs spécifiques

+ Déterminer le taux de femmes concerné par la rétention pondérale en postpartum dans notre milieu ;

+ déterminer le niveau moyen de cette rétention;

+ identifier les facteurs et les comportements à risque associés à cette rétention;

Chapitre I : GENERALITES I.1.L'obésité

I.1.1.Définition de l'obésité

L'obésité correspond à un excès de masse grasse pouvant avoir des conséquences néfastes pour la santé. Officiellement reconnue comme maladie depuis 1985, elle se caractérise par une augmentation de poids et notamment du tissu adipeux résultant d'un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques (24).

Pour évaluer la masse grasse chez l'adulte, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande l'utilisation de l'indice de masse corporelle (IMC) ou indice de Quételet, défini par le rapport entre le poids (en kilogrammes) et la taille (en mètre) élevée au carré. Ainsi, le surpoids et l'obésité sont respectivement caractérisés par un IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m2 et supérieur ou égal à 30 kg/m2 (Tableau I). De plus, une classification en trois grades selon la sévérité de l'obésité a été définie (Tableau I). Récemment, deux grades supplémentaires d'obésité ont été décrits et correspondent à la « super-obésité » (50 = IMC < 60 kg/m2) et à la « super-super-obésité » (IMC = 60 kg/m2) (28, 29).

Tableau I : Classification des adultes en fonction de l'IMC selon l'OMS (28)

Classification

IMC (kg/m2)

Poids normal

18,5 - 24,9

Surpoids

25 - 29,9

Obésité modérée, grade I

30 - 34,9

Obésité sévère, grade II

35 - 39,9

Obésité morbide, grade III

= 40

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