I.1.2. Complications gravidiques chez la femme
obèse
L'état nutritionnel maternel avant et pendant la
grossesse exerce une influence considérable sur son déroulement,
sur le développement foetal, sur l'état de santé du
nouveau-né et le devenir de l'enfant.
Les complications associées à
l'obésité maternelle sont classées en deux groupes :
celles qui affectent la mère et celles qui concernent le foetus, le
nouveau-né et le développement de l'enfant (tableau II).
Tableau II. Principales complications de la grossesse
chez la femme obèse (30)
Conséquences maternelles Conséquences chez
l'enfant
Diabète gestationnel Macrosomie
Hypertension Dystocie de l'épaule et risque de
lésion du plexus
brachial
Pré-éclampsie Anomalie de fermeture du tube neural
(Spina bifida)
Apnées du sommeil Malformations cardiaques
Dystocies Mort foetale in utero
Complications infectieuses Obésité ultérieur
de l'enfant
Thrombo-embolie
Diabète de type 2 ultérieur
I.2.Variations pondérales chez la femme
Globalement, la prévalence de l'obésité
tend à être plus importante chez la femme que chez l'homme dans la
plupart des études (31-34). Intrinsèquement, à poids
égal, la composition corporelle diffère entre les deux sexes; la
femme ayant alors une masse grasse plus importante que l'homme de même
poids et de même taille, soit respectivement 20 à 25 % et 15
à 20 % de la masse corporelle chez l'adulte jeune. La dépense
énergétique (et donc les besoins énergétiques) de
la femme sont moindres, de l'ordre de 3 à 7,5 %, même après
avoir pris en compte les différences de composition corporelle et ceci
apparaît dès la puberté.
La grossesse est une période classique de modifications
hormonales, de gain de poids et de gain de masse grasse. La
répétition des grossesses est un facteur de risque notable,
puisque le gain de poids moyen est supérieur à 10 kg après
plus de trois grossesses. C'est ainsi que la grossesse est souvent (50 à
80 % des cas) évoquée par les femmes obèses comme la
circonstance déclenchante (35).
I.3.Prise de poids pendant la grossesse
La grossesse est un état physiologique au cours duquel
des modifications sont portées sur tous les systèmes de
l'organisme. Plusieurs mécanismes d'adaptation se mettent en place
dès le début de la grossesse, de façon anticipée
pour assurer la croissance et le développement du foetus et maintenir
l'homéostasie de l'organisme, puis pour préparer l'allaitement.
Ces ajustements physiologiques sont, entre autres, une augmentation du volume
plasmatique qui est la conséquence d'une rétention
hydro-sodée (36), l'augmentation des masses grasse et non grasse, et les
modifications du métabolisme de base (37, 38). On observe aussi une
adaptation du métabolisme glucidique par réduction de la
sensibilité à l'insuline et augmentation de la
néoglucogenèse qui assure
75% de la production de glucose. La sécrétion
d'hormones par le placenta (oestrogènes, progestérone,
leptine) joue un rôle important dans ces adaptations physiologiques et
influence le métabolisme des nutriments.
L'ensemble de ces changements a pour principale
conséquence, une augmentation de la prise de poids maternelle (39). Au
total, la prise de poids en fin de grossesse se situe entre 9 et 12 kg pour une
femme avec état nutrionnel normal (IMC entre 19 et 24). Cette prise de
poids comprend en moyenne :
i' 5 kg de tissus nouveaux : foetus, placenta et liquide
amniotique,
i' 3 kg de tissus dont la masse augmente : utérus, sein,
liquide extracellulaire,
i' 4 kg de dépôts lipidiques.
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